19% des étudiants dorment moins de 6 heures par nuit

Actualités Troubles du sommeil

Rédigé par Hadrien V. et publié le 9 mars 2016

étudiants_dorment_moins_de_6_heures

En moins de 50 ans, la durée de sommeil des français a diminué d’une heure et demi par jour en moyenne. Cette diminution serait particulièrement marquée chez les jeunes. L’Inserm a montré que 85% des 15-20 ans manquent de 2 heures de sommeil par jour en période scolaire.

Les étudiants en première ligne

L’enquête « la Santé des Etudiants » commandée par la SMEREP (1) a montré que 27% des étudiants français ont des difficultés pour s’endormir. Presque un cinquième des étudiants dormiraient moins de 6 heures quotidiennement. A savoir, la durée d’un sommeil normal est de 6 à 10 heures selon l’âge et l’individu.

La tendance au manque de sommeil chez les jeunes serait attribuable à l’utilisation grandissante des ordinateurs et smartphones aux heures de couché, et à la mauvaise hygiène de vie. Le stress est également évoqué, puisque l’un des trois facteurs principaux de l’insomnie (avec la dépression et l’anxiété).

L’hygiène de vie est directement liée à la qualité des nuits. Une consommation excessive d’excitants (café, thé, boissons énergisantes), un repas trop riche, une activité physique insuffisante, un rythme de vie irrégulier, un environnement bruyant, une consommation abusive d’alcool ou le tabagisme favorisent l’apparition de troubles du sommeil.

Les troubles du sommeil en hausse

Dans les populations étudiées, on ne parle pas d’insomnie mais d’une impression de sommeil insatisfait. L’accumulation de fatigue sur plusieurs mois ou plusieurs années peut néanmoins entraîner un repos insuffisant et un sommeil non-réparateur. La « dette de sommeil » s’installe et l’insomnie peut apparaître.

L’insomnie se définit par l’une des perturbations suivantes : des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes, ou des réveils précoces le matin. L’insomnie devient chronique quand ces troubles apparaissent plus de trois fois par semaine sur plus de trois mois.

Le syndrome de retard de sommeil est aussi référencé comme un trouble fréquent. Il correspond à l’habitude de se coucher et de se lever de plus en plus tard.

En savoir plus : Les troubles du sommeil

Quels impacts ?

La qualité de sommeil est impliquée à plusieurs niveaux dans la santé des jeunes. Quand la fatigue s’installe, la mémorisation, la concentration, l’efficacité au travail et la vigilance diminuent. L’individu est aussi enclin à une plus grande irritabilité, une diminution de la résistance au stress, et l’apparition de troubles de l’humeur.

L’impact du manque de sommeil sur la santé et l’augmentation de la consommation de médicaments n’est plus à prouver. En revanche, la SMEREP rappelle que le tiers des accidents sur autoroute est lié à la somnolence (deux fois plus que l’alcool).

Des moyens simples pour mieux dormir

La lumière des écrans est particulièrement excitante pour les neurones. Comme toutes les lumières intenses, elle a tendance à bloquer la sécrétion de mélatonine, une hormone impliquée dans la phase d’endormissement. Il est recommandé de s’endormir dans le noir total, ou à faible intensité de lumière.

La température de la chambre ne doit pas être élevée. La chaleur ambiante a également tendance à perturber l’endormissement et la qualité du sommeil. Il est recommandé d’instaurer une température inférieure à 20 degrés.

Une alimentation équilibrée et l’exercice physique limitent le stress et améliorent la qualité du sommeil. Il est souvent conseillé de ne pas trop manger le soir, autant pour des raisons diététiques que pour la qualité du repos. L’exercice physique régulier est associé à une augmentation de la durée des phases de sommeil profond.

Les traitements contre l’insomnie : quand y avoir recours ?

Face à une situation d’insomnie, le premier réflexe à avoir est d’inspecter sa propre hygiène de vie et d’adopter des habitudes saines. Pour bon nombre de personnes, la qualité de l’environnement et du voisinage peut aussi être un enjeu (lumière, nuisances sonores).

Les mesures non-médicamenteuses sont toujours à privilégier, même si elles doivent changer le quotidien du patient. Adopter un rythme de vie stable, se détendre, éviter les excitants ou instaurer un environnement calme sont des mesures à prendre impérativement en cas d’insomnies.

Si les symptômes persistent, le deuxième réflexe à avoir est d’aller consulter son médecin traitant ou de se faire conseiller par son pharmacien. Une insomnie peut provenir d’une pathologie sous-jacente telle que la dépression, l’anxiété, l’apnée du sommeil ou encore la narcolepsie. Chacune de ces pathologies a un traitement dédié. Dans certains cas, une psychothérapie suffit à améliorer la qualité du sommeil. Les solutions homéopathiques ne sont pas recommandées chez les insomniaques : elles ne sont destinées qu’aux troubles légers du sommeil.

Les traitements médicamenteux ne résolvent pas l’insomnie mais soulagent temporairement l’endormissement et la qualité de sommeil. Ils ne sont généralement pas prescrits en continu sous peine d’aggraver les symptômes (l’insomnie de rebond) ou de conduire au phénomène d’accoutumance et de dépendance.

Les traitements les plus prescrits sont les benzodiazépines, les apparentés aux benzodiazépines (Zolpidem et Zopiclone), les antihistaminiques H1 et la mélatonine. L’efficacité de ces traitements est variable selon le patient, d’où l’importance d’un suivi médical strict.

Article suggéré : Est-il dangereux de réveiller un somnambule ?

Hadrien V. Pharmacien


Sources
« Sommeil : pour retrouver le plaisir de dormir ». SMEREP. 07/03/16
« Insomnie de l’adulte ». Base Ameli.fr. 13/04/15