Burn-out


Rédigé par Charline D. et publié le 21 novembre 2019

femme sujette à un burn-out

Le burn-out est un mal bien connu dans le monde du travail. Il se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’un investissement prolongé dans un contexte de travail exigeant au niveau émotionnel. Le plus souvent, le burn-out affecte les travailleurs très investis dans leur emploi et les individus fragiles émotionnellement.

Définition

Qu’est-ce qu’un burn-out ?

Le burn-out, aussi appelé « syndrome d’épuisement professionnel », correspond à un état de fatigue à la fois physique, émotionnel et psychique au travail. Ce syndrome a été observé pour la toute première fois chez le personnel soignant dans les années 1970. Depuis plusieurs années, le burn-out concerne toutes les professions, et touche aussi bien les femmes que les hommes.

Bien que souvent assimilé à un simple épuisement général, le burn-out est un trouble, pourtant, bien plus complexe selon certaines recherches scientifiques sur le sujet. D’après les recherches de Christina Maslach, il serait plus exact de dire que le burn-out est un processus de dégradation du rapport subjectif au travail selon trois dimensions précises : l’épuisement émotionnel, le cynisme et la diminution de l’accomplissement au travail.

Dans cette analyse, la première dimension qui est aussi la plus centrale est l’épuisement émotionnel, psychique et physique. La fatigue extrême est, en effet, la première manifestation du burn-out. Le patient se sent « vidé », la fatigue est chronique, autrement dit les temps de repos ne suffisent plus à la soulager.

La seconde dimension, le cynisme, se réfère à l’attitude négative du patient vis-à-vis de son travail et ses collègues. Le patient se détache et progressivement s’investit de moins en moins dans son travail. Cette dimension correspond en fait à une autoprotection de l’individu par rapport à son mal-être.

Enfin, la troisième dimension correspond à une perte de l’accomplissement personnel, une dévalorisation de soi. Malgré les efforts fournis, le travailleur se sent inefficace et pas à la hauteur du poste.

À quoi est-il dû ?

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’apparition d’un burn-out :

  • Les exigences au travail, à savoir l’intensité et le temps de travail, la pression subit ;
  • Les exigences émotionnelles en cas de relations avec le public (mécontentement ou mal-être d’un client, violences verbales, etc.) ;
  • Le manque d’autonomie ;
  • Le manque de reconnaissance ;
  • Des relations conflictuelles avec les collègues ;
  • Des objectifs mal définis ou des demandes contradictoires.

 

Symptômes et diagnostic

Le burn-out se traduit par divers symptômes d’ordre émotionnels, physiques, cognitifs, comportementaux et motivationnels. A noter que les symptômes du burn-out ne sont pas spécifiques, et peuvent tout aussi bien être l’expression d’autres pathologies comme le stress chronique par exemple.

Les manifestations émotionnelles

L’épuisement émotionnel peut se traduire chez un individu par :

  • Des peurs ;
  • Des tensions nerveuses. Le patient peut être irritable, tendu, hypersensible ou au contraire ne témoigner aucune émotion ;
  • Une humeur triste ;

Les manifestations physiques

Les symptômes physiques sont les plus répandus, et les plus faciles à observer :

  • Des troubles du sommeil ;
  • Des tensions musculaires avec des douleurs dans le dos et la nuque ;
  • Des variations de poids (prise ou perte de poids) ;
  • Des maux de tête ;
  • Des nausées ;
  • Des vertiges.

Les manifestations cognitives

Le burn-out peut engendrer :

  • Une diminution de la concentration ;
  • Des difficultés à exécuter plusieurs tâches en même temps ;
  • Des difficultés à prendre des décisions ;
  • Des oublis ou erreurs plus fréquents.

Les manifestations comportementales

En cas de burn-out, le patient peut se replier sur lui même, s’isoler sur le plan social, adopter un comportement plus agressif voire violent. Des addictions (tabac, alcool, drogues, médicaments) peuvent également apparaître.

Les manifestations motivationnelles

L’individu souffrant de burn-out peut se désinvestir progressivement de son travail. Souvent, le patient à la sensation d’être pris au piège. La motivation et le moral diminuent.

Diagnostic

Grâce à de nombreux travaux scientifiques sur le burn-out, il existe des outils permettant de détecter cette affection. La méthode diagnostique la plus souvent employée est le questionnaire MBI (Maslach burn-out Inventory) mis au point en 1981 par Christina Maslach. Il existe sous deux versions, l’une destinée à des populations spécifiques telles que les soignants et les enseignants, et l’autre destinée à la population générale.

Il existe d’autres questionnaires : Le CBI (Copenhagen burn-out Inventory), le burn-out Measure et l’Oldenburg burn-out Inventory.

Les réponses aux questionnaires sont à interpréter en complément de l’étude des symptômes et des plaintes du patient.

 

Traitement et prévention

Le patient

Psychothérapie

La prise en charge d’un burn-out dépend de la nature et de l’intensité des symptômes. Ce qui est certain, c’est que la guérison prend du temps, et nécessite généralement un arrêt de travail (plusieurs mois). Elle repose sur 4 fait successifs : le repos, la reconstruction, la renaissance du désir de travailler et la possibilité de reprendre son activité.

Une prise en charge par un psychothérapeute ou un psychiatre est recommandée. Parfois, la prise d’antidépresseurs est nécessaire.

L’entreprise

Pour comprendre le burn-out d’un employé ou préparer son retour au sein de l’entreprise, le médecin du travail procède à une ou plusieurs visites dans l’entreprise. Le médecin peut ainsi recommander certaines adaptations du poste de travail, ou des formations pour réorienter professionnellement le salarié.

Prévention

Certains facteurs favorisant le burn-out sont connus, et peuvent donc être prévenus. Cependant, chaque situation est particulière, et il est donc impossible d’identifier tous les facteurs ou de prévoir toutes les contraintes existantes.

Il existe 6 grands axes de prévention que chaque entreprise peut mettre en place :

  • L’information et la formation de tous les travailleurs. Un employeur a la responsabilité d’informer son personnel concernant les sujets qui traitent de la santé physique et mentale ou de la sécurité au travail. Il est donc important de communiquer à propos du burn-out afin que chacun soit en capacité de détecter d’éventuels signaux ;
  • Le contrôle de la charge de travail qui est l’élément le plus souvent déclencheur d’un burn-out. L’employeur doit être vigilant à ne pas surcharger de travail ses employés. Pour cela, il convient de planifier la charge de travail à l’avance en anticipant toute modification d’horaire de travail. Il faut également veiller à ce que les congés et les temps de repos soient planifiés. Enfin, il faut mettre en place un dialogue entre l’employeur et ses employés ;
  • La garantie d’un soutien social par l’instauration d’un climat de confiance et de dialogue dans l’entreprise. Il est possible de prévoir des pauses collectives et éviter les postes de travail isolés. Tout dysfonctionnement doit être régulé collectivement ;
  • Laisser une marche de manœuvre. Il est important de faire prendre part au fonctionnement de l’entreprise à un travailleur. Rédiger la feuille de poste d’un employé en sa présence et communiquer régulièrement avec lui peut être utile ;
  • La reconnaissance au travail. Il faut être équitable et transparent ;
  • L’engagement d’une réflexion sur la qualité du travail.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Épuisement professionnel ou burn-out. Inrs. Consulté le 4 mai 2019.
– Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out. Guide d’aide à la prévention. Consulté le 4 mai 2019.
– Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out. HAS. Consulté le 4 mai 2019.