Agoraphobie


Rédigé par Charline D. et publié le 31 octobre 2018

AgoraphobieLieux bondés, clos ou déserts peuvent représenter pour certains individus de la société une véritable torture. On parle d’agoraphobie, un trouble psychique qui fait paniquer les quelques 3% de la population qui en souffre rien qu’à l’idée d’être confronté à une situation qu’ils jugent incontrôlable.

Qu’est-ce que l’agoraphobie ?

L’agoraphobie est définie dans le Larousse comme étant « une phobie des espaces découverts (places) et des lieux publics ». En effet, l’agoraphobie est caractérisée par une peur des lieux où il s’avère difficile de s’échapper ou d’être secouru. Cela implique que la peur ne concerne pas uniquement les lieux avec foule, mais aussi les espaces clos avec peu de fréquentation ou les vastes endroits déserts. Il est donc erroné de réduire l’agoraphobie a une peur unique de la foule (appelée ochlophobie). Le DSM 5 (Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux) introduit, par ailleurs, la notion d’anxiété à la définition de l’agoraphobie. Elle est alors décrite comme une « anxiété liée au fait de se trouver dans des endroits ou des situations dont il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper ou dans lesquels on ne pourrait trouver aucun secours en cas de survenue d’une attaque de panique ou des symptômes de type panique ».

À savoir ! « Agora » vient du Grec qui signifie « place publique ».

En Europe, on estime que 3% de la population souffre de trouble panique, et 1,7% des adultes d’agoraphobie. Ce trouble se manifeste généralement entre 20 et 30 ans. Il y aurait plus de 2 femmes atteintes pour 1 homme.

Symptômes

Les patients souffrant d’agoraphobie décrivent des attaques de panique récurrentes et imprévisibles. La crise se traduit par divers symptômes :

  • Palpitations ;
  • Sensation de chaleur ;
  • Étourdissement, vertige ;
  • Peur intense ;

Les agoraphobes ont alors un comportement d’évitement vis-à-vis des situations ou des lieux à risque, car ils appréhendent de revivre une attaque de panique. Les espaces craints par les patients sont :

  • Les grands espaces comme les centres commerciaux ou les places publiques ;
  • Les espaces clos, par exemple les transports en commun (bus, métro, avions, train), les tunnels, les ascenseurs ou les salles de cinéma ;
  • Les lieux publics comme les restaurants, les files d’attente ou les rassemblements ;
  • Les lieux en hauteur, par exemple les ponts, les paliers ou les escalators.

Les patients peuvent aussi craindre la solitude, et avoir peur de quitter leur domicile ou leurs proches.

Tous les agoraphobes n’ont pas les mêmes peurs. Un patient peut, en revanche, avoir peur de plusieurs situations ou plusieurs lieux, sans spécificité. A terme, l’agoraphobie peut fortement impacter la vie sociale du patient.

Diagnostic

Le diagnostic est clinique, et se base sur la présence des trois composantes de la phobie :

  • L’anxiété d’anticipation : le patient anticipe sa peur. Cette dernière peut être variée : peur de mourir, peur du malaise ou d’un accident, peur de perdre la maîtrise de soi, peur de devenir fou ;
  • La réaction anxieuse en elle-même : le comportement anxieux est variable en durée et intensité. La crise peut, par exemple, se manifester par 2 ou 3 symptômes comme une tachycardie, des vertiges et une sensation d’étouffement ;
  • L’évitement pour calmer l’anxiété. Les patients adaptent ainsi leur comportement, en se faisant accompagner ou en choisissant des heures de faible fréquentation, par exemple.

Traitement

Un psychothérapeute peut aider le patient à gérer une attaque de panique, notamment par l’apprentissage de techniques de respiration ou de détournement de l’attention. Les objectifs d’une prise en charge d’agoraphobie repose donc sur la réduction de la fréquence et de l’intensité des crises. Un traitement médicamenteux (antidépresseur ou anxiolytique) peut être proposé pour une courte durée dans le but d’aider à gérer le trouble panique.

Les thérapies cognitivo-comportementales sont très utilisées pour traiter l’agoraphobie, et obtiennent de très bons résultats. Elles reposent sur l’exposition progressive du patient aux sensations physiques qu’il redoute afin de développer des méthodes de relaxation. Souvent, 10 à 25 séances suffisent.

À savoir ! L’exposition progressive du patient peut être effectuée grâce à la réalité virtuelle. On parle alors de thérapie par une exposition graduelle en réalité virtuelle.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Agoraphobie. Larousse. Consulté le 30 octobre 2018.
– Qu’est-ce que l’agoraphobie. Anxiété. Consulté le 30 octobre 2018.
– Agoraphobie. Phobie. Consulté le 30 octobre 2018.