Haptophobie


Rédigé par Charline D. et publié le 15 février 2023

Femme atteinte haptophobie

Lorsque bousculades, accolades ou simple tape sur l’épaule sont insupportables pour un individu, on parle d’haptophobie. Cette phobie se manifeste par une intolérance pour tout contact humain. Le diagnostic de l’haptophobie est clinique, et sa prise en charge repose sur le suivi d’une thérapie avec un psychiatre ou psychologue.

Définition et symptômes de l’haptophobie

Un contact physique impossible

L’haptophobie est un trouble anxieux caractérisé par la peur d’être en contact avec un autre être humain.

A noter qu’aucune notion sanitaire ne permet de l’expliquer. La peur du patient n’a pas de rapport avec les germes ou microbes qui pourraient lui être transmis, mais bien du toucher d’autrui. Il ne faut pas confondre non plus l’haptophobie avec l’agoraphobie, bien qu’évidemment le patient haptophobe ne soit pas spécialement un adepte des grands rassemblements.

L’éducation ainsi que l’environnement familial semblent jouer un rôle important dans l’apparition de l’haptophobie, et plus largement des phobies. En effet, bien que l’existence de facteurs génétiques n’ait jamais été formellement démontrée, un parent phobique peut transmettre une certaine vulnérabilité émotionnelle à sa progéniture, le prédisposant aux phobies. Par ailleurs, il est admis que certains traumatismes, notamment les agressions sexuelles, favorisent la survenue de l’haptophobie.

Entre comportement d’évitement et crises d’angoisse

Les patients haptophobes sont facilement identifiables puisqu’ils mettent un point d’honneur à se tenir à distance de tout autre individu, et cela en toutes circonstances. Le fait que quelqu’un les touche, même amicalement, est ressenti comme un profond manque de respect et les plonge dans un état de stress intense.

Femme ayant peur de ce qui l'entoure

Ils sont constamment anxieux à l’idée du moindre contact physique. Les crises de panique sont récurrentes et imprévisibles. Elles se manifestent par divers symptômes dont :

  • Des palpitations ;
  • Des étourdissements ou vertiges ;
  • Des tremblements ;
  • Des bouffées de chaleur ;
  • Une douleur thoracique ;
  • Des nausées,
  • Etc..

Par ailleurs, les patients haptophobes vont adopter un comportement d’évitement des situations ou lieux jugés à risque.

A terme, l’haptophobie peut fortement impacter la vie sociale du patient, et conduire à un isolement progressif.

Haptophobie, diagnostic et traitement

Le diagnostic clinique de l’haptophobie

Le diagnostic de l’haptophobie est clinique. Il se base sur la présence des trois composantes caractéristiques d’une phobie :

  • L’anxiété d’anticipation, autrement dit le patient appréhende à l’avance une crise qui n’aura peut-être jamais lieu ;
  • La réaction anxieuse en elle-même. Celle-ci est variable en durée et en intensité selon les patients et les situations ;
  • L’évitement pour apaiser l’anxiété. Les patients adaptent ainsi leur comportement, en évitant certains lieux propices à la promiscuité, comme les bars ou le métro par exemple.

Diagnostic de l'haptophobie

Une prise en charge psychothérapique

Comme pour toutes les phobies, l’haptophobie est plus facile et rapide à traiter lorsqu’elle est prise en charge précocement. Plusieurs types de thérapies (psychothérapies, thérapies cognitivo-comportementales) peuvent être proposées dans le traitement de l’haptophobie. Des techniques de relaxation (acupuncture, méditation, etc.) sont souvent associées afin d’aider le patient à gérer son anxiété.

La thérapie employée est choisie par le psychiatre ou psychologue en fonction des besoins de chaque patient.

Lorsque celui-ci souhaite se débarrasser rapidement des symptômes de sa phobie, une thérapie cognitivo-comportementale semble plus adaptée. Elle consiste à exposer progressivement, mais de façon contrôlée, le patient à la situation qui déclenche sa peur jusqu’à ce qu’il parvienne à gérer son anxiété. Quelques mois de thérapie peuvent suffire à obtenir de bons résultats.

Si le patient souhaite , en revanche, effectuer un travail plus en profondeur sur lui-même afin de découvrir l’origine de sa phobie, une thérapie analytique, plus longue, sera plus indiquée.

Enfin, les médicaments (antidépresseurs et/ou anxiolytiques) sont, comme dans la plupart des phobies, utilisés ponctuellement afin de soulager les symptômes liés à une forte anxiété.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Troubles anxieux et anxiété ou anxiété grave de l’adulte. ameli.fr. Consulté le 2 janvier 2023