Quand l’obésité devient la forme de malnutrition la plus répandue chez les enfants et adolescents
C’est officiel, l’obésité est devenue la forme la plus répandue de malnutrition chez les jeunes devant l’insuffisance pondérale. C’est le triste constat dressé par l’Unicef dans un récent rapport alertant sur les dangers d’une exposition généralisée au marketing des aliments ultra-transformés. On fait le point.
Obésité infantile : une prévalence mondiale toujours en hausse
Un récent rapport de l’Unicef, intitulé « Alimenter les profits : Comment les environnements alimentaires compromettent l’avenir des enfants », fait état d’une situation alarmante. A travers le monde, ce sont désormais 188 millions d’enfants et adolescents de 5 à 19 ans qui sont touchés par l’obésité, soit un enfant sur dix ! Ces chiffres font de l’obésité la forme la plus répandue de malnutrition devant l’insuffisance pondérale. Et avec l’obésité, le risque considérable pour ces enfants de contracter une maladie potentiellement mortelle.
Les données issues de plus de 190 pays montrent en effet que la prévalence de l’obésité ne cesse de progresser avec des records enregistrés dans plusieurs pays insulaires du Pacifique et des taux qui demeurent élevés dans les pays riches comme les États-Unis où 21 % des 5 à 19 ans sont concernés. En France, on dénombre 1,9 million d’enfants et adolescents en surpoids, ce qui représente 16,7 % des 5-19 ans dont 4 % souffrent d’obésité.
Lien entre obésité infantile et aliments ultra-transformés
Pour l’Unicef, la cause est clairement identifiée : il s’agit de l’exposition généralisée des jeunes au marketing des aliments ultra-transformés riches en sucres, en sel, en mauvaises graisses et en additifs.
Plébiscités pour leurs emballages attractifs et leur facilité de consommation, ces produits industriels et de restauration rapide sont en passe de remplacer la consommation des fruits, des légumes et des protéines pourtant indispensables à la croissance des enfants et des adolescents.
Mais l’Unicef avertit : si les pays ne prévoient pas d’intervenir pour infléchir la situation, ils « s’exposent à des conséquences sanitaires et économiques majeures ». L’organisation prévoit ainsi que d’ici dix ans, les répercussions économiques liées au surpoids et à l’obésité pourraient s’élever à plus 4 000 milliards de dollars par an !
De l’importance de prendre des mesures de toute urgence
Dès lors, l’Unicef appelle les gouvernements à mettre en place de toute urgence certaines mesures pour permettre aux enfants d’avoir accès à une alimentation nutritive et de meilleure qualité. Elle propose par exemple :
- D’imposer des décisions visant à améliorer l’environnement alimentaire des enfants à travers des contraintes d’étiquetage ou des restrictions en termes de marketing alimentaire.
- D’interdire la distribution ou la vente dans les écoles d’aliments ultra-transformés et dangereux pour la santé.
- De faciliter l’accès des familles en difficulté à des régimes alimentaires nutritifs.
Pour l’Unicef, chaque enfant est en droit de pouvoir accéder à une alimentation saine pour sa croissance et son développement.
Gageons que les conclusions de ce nouveau rapport éveilleront les consciences à une meilleure prise en compte des dangers liés à l’obésité chez les plus jeunes.
Déborah L., Dr en Pharmacie
– Malnutrition : l’obésité dépasse désormais l’insuffisance pondérale dans le monde. Le quotidien du médecin. . www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 16 septembre 2025.
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