Changement de culture sociétale, études de plus en plus longues, volonté de « profiter de sa jeunesse » le plus longtemps possible, sont autant de raisons qui poussent, aujourd’hui, hommes et femmes, à vouloir procréer plus tardivement. Les risques de maladies génétiques, telles que l’autisme, liés à l’âge mature des femmes sont largement connus. Mais qu’en est-il pour l’âge des papas, existe t’il un risque d’autisme accru ?
Etre parents de plus en plus tard …
L’Institut National de la statistique et des données économiques (INSEE) précise qu’en 2010 pour un premier accouchement, l’âge moyen des femmes était de 28 ans. Alors qu’il était de 24 en 1960. Une moyenne cohérente avec celle des jeunes mamans européennes, dont la première naissance se fait avant 27 ans en Europe centrale et Orientale et après 29 ans en Italie ou encore en Espagne.
Ces données appuient également la corrélation positive entre le niveau de diplôme de la femme et l’arrivée de plus en plus tardive du premier enfant.
Le risque augmenté de mettre au monde un enfant atteint d’une trisomie 21 et autres maladies génétiques liées à l’âge avancé des femmes, est bien connu du grand public. Les hommes étaient jusqu’à présent moins concernés par ces risques.
C’est dans ce contexte que de récentes études se sont attardées sur les éventuelles conséquences génétiques pour l’enfant en rapport avec une première paternité « tardive » …
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« Papa d’âge mur », attention un risque d’autisme accru
Dans le cadre d’un colloque sur les pathologies génétiques à Nuremberg en juin 2012, il a été mis en avant le risque de développement de maladies génétiques face à un « âge paternel tardif ». Les maladies génétiques concernent notamment l’autisme.
A savoir ! L’autisme est une maladie génétique qui se définit par des troubles du comportement, visibles dès les deux premières années de la vie.
L’autisme est due à des mutations (modification de la disposition des gènes) génétiques. Ces modifications peuvent être originaires de l’ADN parental ou peuvent apparaître au sein du génome de l’enfant directement. Or, dans le cadre de la transmission génétique parentale, il s’avérerait que dans 4 cas sur 5 ces mutations nouvelles portent sur l’ADN d’origine paternelle.
Ce dernier constat serait notamment dû à la spermatogenèse (production de sperme). En effet, ce phénomène naturel permet la production de spermatozoïdes (cellules fécondes mâles), par une succession de divisions cellulaires. Par ailleurs, au-delà d’une dizaine de ces divisions cellulaires, le risque de mutations génétiques augmente. Dans la majorité des cas, ces mutations n’impactent pas le développement de l’enfant. Cependant, dans de plus rares cas, elles peuvent également causer certaines pathologies génétiques, telles que l’autisme.
En clair, le risque d’autisme pourrait être augmenté avec l’âge du père. La raison : des divisions cellulaires multiples impliquant plus de mutations et donc plus de risques que l’une d’entre elles finissent par impacter le développement du futur enfant.
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Delphine.W., Ergonome spécialisée en Santé au Travail.
– Un premier enfant à 28 ans. Emma Dalvis. INSEE. Le 19 octobre 2012.