Hémisphère de départ des symptômes moteurs de la Maladie de Parkinson : quelle influence ?

Seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, la maladie de Parkinson est à l’origine de symptômes moteurs invalidants. Et si l’hémisphère de départ des symptômes moteurs avait une influence sur l’évolution de la maladie et la réponse aux traitements ? C’est ce que suggère une récente étude suisse.

Parkinson : une maladie neurodégénérative fréquente et invalidante

Touchant plus de 10 millions de personnes à travers le monde, la maladie de Parkinson représente la seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente en France. D’évolution progressive, elle provoque la destruction de certains neurones du cerveau chargés de produire la dopamine.

En l’absence de dopamine, le patient ressent alors des symptômes moteurs comme une lenteur à initier les mouvements, une raideur musculaire ou encore des tremblements au repos. Notons que des symptômes moteurs du côté droit signent le dysfonctionnement de l’hémisphère gauche du cerveau et que des symptômes moteurs du côté gauche signent le dysfonctionnement de l’hémisphère cérébral droit.

Et si la latéralité des symptômes moteurs en début de maladie influençait son évolution ? C’est ce que suggèrent des scientifiques suisses à travers une revue de 80 études sur l’influence du côté d’apparition des premiers symptômes moteurs sur la trajectoire des symptômes non-moteurs ainsi que sur la réponse aux traitements.

Latéralité des premiers symptômes moteurs et évolution de la maladie

Bien que cette analyse ait mis à jour des résultats variables selon les études, elle révèle que la prise en compte de l’asymétrie de départ des symptômes moteurs dans la maladie de Parkinson pourrait aider à une meilleure prise en charge des patients.

L’asymétrie de départ des symptômes moteurs permettrait en effet d’établir des phénotypes de patients dès le diagnostic de la maladie. C’est ainsi que d’après les scientifiques suisses :

• Les patients avec symptômes moteurs prédominants à droite présenteraient un déclin cognitif plus prononcé (troubles de la mémoire, de la fonction exécutive et du langage) et un risque accru de démence.
• Les patients avec des symptômes moteurs prédominants à gauche développeraient plus souvent des troubles psychiatriques comme la dépression, l’anxiété et l’altération de la reconnaissance des émotions.

Latéralité des premiers symptômes moteurs et réponse aux traitements

L’asymétrie motrice pourrait par ailleurs avoir une influence sur la réponse aux traitements de la maladie de Parkinson (comme la stimulation cérébrale profonde et les agonistes dopaminergiques). D’après ces travaux :

• Les patients avec symptômes moteurs prédominants à droite seraient moins sensibles aux effets secondaires cognitifs mais davantage aux symptômes affectifs.
• Les patients avec des symptômes moteurs prédominants à gauche seraient plus vulnérables au déclin neuropsychologique post-stimulation mais plus enclins à l’amélioration des symptômes psychiatriques.

Publiés dans la revue NPJ Parkinson’s Disease, ces résultats laissent entrevoir l’espoir d’une meilleure compréhension et d’une meilleure prise en charge des patients souffrant de la maladie de Parkinson.

Prochaine étape pour les scientifiques suisses ? Mettre au point une méthode permettant de mesurer de façon fiable l’asymétrie de la maladie de Parkinson sur la base de symptômes observables. Affaire à suivre !