L’activité physique en prévention de la maladie de Parkinson chez les femmes ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 21 juin 2023

Chez les femmes, la maladie de Parkinson et ses facteurs de risque restent encore mal connus. Des chercheurs de l’Inserm suggèrent que l’activité physique permettrait de réduire le risque de développer la maladie de Parkinson et ce plus de 20 ans avant que le diagnostic ne soit posé ! Santé sur le net fait le point.

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De l’importance de prévenir la maladie de Parkinson

Touchant plus de 10 millions de personnes à travers le monde, la maladie de Parkinson désigne une maladie d’évolution progressive responsable de la destruction de certains neurones du cerveau. Seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, elle ne fait pourtant l’objet d’aucun traitement curatif et ses facteurs de risque restent encore mal connus, en particulier chez les femmes. D’où l’intérêt de prévenir au maximum la survenue de cette pathologie.

Des études menées par le passé ont démontré que le risque de développer la maladie de Parkinson était réduit chez les personnes présentant une activité physique importante. Or, une telle association n’a pas pu être confirmée spécifiquement chez les femmes et le court suivi des participants n’a pas permis de s’affranchir de certains biais comme le biais de « causalité inverse ».

À savoir ! Le biais de « causalité inverse » se définit par la modification des comportements du patient (comme le niveau d’activité physique) plusieurs années avant le diagnostic de la maladie de Parkinson, en lien avec l’apparition de symptômes avant-coureurs (constipation, troubles du sommeil, troubles moteurs discrets…) et de la gêne qu’ils occasionnent. Ce biais peut conduire à fausser les analyses statistiques portant sur la relation entre ces comportements et le risque de développer la maladie.
Dans ce contexte, une équipe de chercheurs de l’Inserm a souhaité étudier l’impact de l’activité physique sur la survenue de la maladie de Parkinson chez les femmes.

L’activité physique en prévention de la maladie de Parkinson chez les femmes

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs se sont intéressés au profil de près de 100 000 femmes suivies depuis 1990 dans le cadre de la cohorte française E3N. Chaque participante a vu l’évolution de son activité physique en 29 ans estimée à partir des informations collectées dans les questionnaires individuels remplis à différentes étapes du suivi. Pour réduire le risque d’un biais de causalité inverse, les chercheurs ont analysé l’impact de l’activité physique plus de 5, 10, 15 et 20 ans avant le diagnostic sur le risque de survenue de la maladie de Parkinson.

À savoir ! Dans cette étude, l’activité physique a pris en compte la pratique d’un sport mais également les efforts déployés dans les activités du quotidien comme la marche à pied, le nombre de marches d’escalier montées, les déplacements à vélo, les activités ménagères etc.

Après analyse des données, les scientifiques ont pu faire les observations suivantes :

  • Risque réduit d’environ 25 % de développer la maladie de Parkinson pour les femmes les plus actives par rapport aux femmes moins actives.
  • Plus les participantes étaient actives au cours de leur vie, moins elles risquaient de développer la maladie de Parkinson et ce, même lorsque l’activité physique était évaluée plus de 20 ans avant le diagnostic.
  • Les participantes atteintes par la maladie étaient globalement moins actives que les autres tout au long du suivi.
  • Baisse significative de l’activité physique dans les dix années précédant le diagnostic, chez les femmes ayant développé la maladie. Cette baisse était probablement causée par des symptômes précurseurs gênants.

Forts de ces observations, les chercheurs soutiennent l’hypothèse d’un effet protecteur de l’activité physique contre le risque de développer la maladie de Parkinson chez les femmes, et ce, même sur du très long terme. Ils plaident ainsi en faveur de la mise en place de programmes préventifs basés sur l’activité physique et visant à prévenir la maladie de Parkinson chez les personnes à risque.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Conduire des études complémentaires pour identifier quel type d’activité et quel niveau d’intensité seraient les plus bénéfiques dans la prévention de la maladie de Parkinson. D’ici-là, on ne saurait que trop conseiller de garder le mouvement pour préserver sa santé !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Maladie de Parkinson : chez les femmes, l’activité physique serait déjà bénéfique plus de vingt ans avant le diagnostic. presse.inserm.fr. Consulté le 1er juin 2023.
– Association of Physical Activity and Parkinson Disease in Women: Long-term Follow-up of the E3N Cohort Study. neurology.org. Consulté le 1er juin 2023.