Prévention des IST : Terpan s’engage

Maladies virales

Rédigé par Yasmine Z. et publié le 16 janvier 2017

Fondée en 1986 par un biologiste suite à la découverte effroyable des ravages du SIDA, la société Terpan a d’abord cherché à apporter des solutions aux personnes en danger, dont la conduite ou les pratiques étaient à risque de transmission de maladies par voie sexuelle. Aujourd’hui, Terpan s’est développée et se positionne en tant qu’acteur majeur dans la prévention des IST à l’échelle nationale. Santé sur le Net vous dévoile en exclusivité, les éclairages apportés par Kamal Yahiaoui, président de la société, sur la question de la prévention des IST/MST.

Prévention des IST

Terpan, un acteur de santé

Les campagnes menées par la société Terpan, portent sur les maladies ou les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et visent en particulier les populations à risque : il s’agit entre autres des usagers de drogue, personnes à partenaires sexuels multiples, et autres populations dites à risque.
« Une partie non négligeable de notre activité consiste à mettre à disposition des outils, accessoires et kits de prévention et ce, dans différents univers », confie Kamal Yahiaoui.

À savoir ! Le terme générique MST, ou Maladies Sexuellement Transmissibles a été remplacé par le terme IST (Infections Sexuellement Transmissibles), suite aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Prévention des IST : qui est concerné ?

Kamal Yahiaoui précise que tous les segments de population sont concernés :
« Notre cible privilégiée pour les campagnes de prévention rassemble tous les segments de population pour lesquels il peut y avoir des risques. Sont concernés les jeunes au collège ou au lycée, les étudiants dans les universités, et les populations à risque (personnes à partenaires multiples, homosexuels et bisexuels). Nous travaillons sur différents axes, avec les différents Ministères de la Santé, de la Défense et de la Justice, dont nous sommes les fournisseurs en moyens de prévention des IST. Concernant les populations à risque « usagers de drogues », nous menons des opérations tout en étant très proches des associations qui interviennent en soutien de ces populations », confie-t-il.

Une prévention des IST insuffisante

Selon Kamal Yahiaoui, « les campagnes de prévention au sens où elles existaient il y a quelques années n’existent plus ; en effet, elles sont de moins en moins présentes à la télévision », ce qui pourrait être expliqué par un contexte économique complexe et par le manque de fonds des pouvoirs publics. Parallèlement aux campagnes de prévention des IST qui sont moins nombreuses, le président de Terpan observe que « de plus en plus de jeunes pensent qu’avec la trithérapie ils sont « sauvés du SIDA » et qu’il n’y aurait donc plus de risques ». Cette idée fortement ancrée chez certains jeunes, témoignerait d’un manque d’informations à destination de ces derniers.

Ainsi, aujourd’hui les jeunes n’ont plus peur du SIDA, ce qui serait en partie dû aux progrès médicaux considérables, ayant permis de réduire le nombre de décès liés à cette maladie. Mais comment maintenir une prévention efficace alors que les jeunes se sentent de moins en moins concernés ? Cela pourrait peut-être passer par une révision du mode de dispensation des cours d’éducation sexuelle. En effet, Kamal Yahiaoui explique : « les cours d’éducation sexuelle n’ont pas à ce jour la portée qu’ils devraient avoir en terme de prévention », il souligne que « l’utilisation d’outils pédagogiques, tels que des kits complets, qui permettent de savoir comment poser des préservatifs masculins ou féminins, permettraient notamment aux infirmières des lycées de parler de ces sujets plus librement et avec des instruments à l’appui ».

Également souligné durant l’interview, l’intérêt des distributeurs de préservatifs à destination des établissements scolaires, mais là aussi, « le problème rencontré, est que les lycées sont également exsangues d’un point de vue financier », détaille Kamal Yahiaoui.

Les jeunes sont-ils suffisamment informés ?

« On sait aujourd’hui que plus d’un tiers des jeunes ne se protègent pas, et donc peuvent avoir des conduites à risques lors de rapports sexuels », déclare le président de Terpan. De plus, selon une enquête Terpan, Trendy, 40 % des étudiants seraient insuffisamment, voire pas du tout informés. Ainsi, 19 % des étudiant ayant répondu au sondage pensent que le VIH peut être transmis par les moustiques, 4,5 % par les baisers, et 3,5 % en s’asseyant sur des toilettes publiques.
« Ces résultats édifiants témoignent d’un manque de connaissances, d’un manque de culture, du fait que ce soit tabou et que l’on n’en parle pas », déplore Kamal Yahiaoui.

À savoir ! On observe aujourd’hui une recrudescence du SIDA chez les plus de 50 ans. En effet les divorces sont de plus en plus courants dans cette tranche d’âge, et les individus concernés peuvent ensuite adopter à ce moment critique des comportements qui peuvent être à risque – Propos rapportés. Interview de Kamal Yahiaoui, Président de Terpan.

Comment expliquer le déficit d’usage du préservatif ?

L’explication de Kamal Yahiaoui, est qu’il s’agit d’un « […] accessoire qui atténue la sensibilité. Or, il s’agit ici d’un paramètre important. Afin de pallier cette problématique, il existe une variété de préservatifs fins, ultrafins, et avec des épaisseurs variables, et avec des effets « relief » (nervurés, perlés). Mais plus on va dans la finesse du produit, plus on augmente la probabilité de rupture, ainsi que celle des risques associés. »

Kamal Yahiaoui

« L’acte d’amour est l’une des plus belles choses qui existent, la notion de plaisir est indubitable, mais va de pair avec la notion de prévention. »
Kamal Yahiaoui
Président du Laboratoire Terpan

À savoir ! Le préservatif doit toujours être utilisé avec un lubrifiant compatible latex, ou compatible préservatif, afin de limiter le risque de rupture – Propos rapportés. Interview de Kamal Yahiaoui, Président de Terpan.

« Amour, plaisir et prévention vont ensemble. Chacune de ces notions ne va pas sans les autres, nous avons, à l’heure actuelle, une recrudescence dramatique des IST qui pourrait être évitée avec une protection adéquate. », conclut Kamal Yahiaoui.


Interview menée par Yasmine Z., Journaliste Scientifique.