Prix Nobel de Médecine 2015 : coup de projecteur sur les maladies parasitaires tropicales

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Rédigé par Pierre M. et publié le 8 octobre 2015

Le prix Nobel de Médecine a été décerné le 5 octobre 2015 à l’Irlandais William Campbell et au Japonais Satoshi Omura pour la mise au point d’un traitement contre la filariose lymphatique (plus communément appelée éléphantiasis) et l’Onchocercose (ou cécité des rivières) et à la Chinoise Youyou Tu pour la découverte d’un nouveau traitement contre le paludisme (ou malaria).

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Filariose lymphatique et cécité des rivières

La filariose lymphatique est due à une infection par nématodes (vers ronds) transmis par un moustique. Le vers adulte se loge dans le système lymphatique et conduit à des lymphœdèmes (gonflement des tissus) ou à l’éléphantiasis (épaississement de la peau et des tissus) des membres. La cécité des rivières, quant à elle, est due à un vers ronds transmis par une piqûre de mouche vivant près des cours d’eau. C’est la larve femelle qui migre vers les yeux et la peau conduisant à des lésions dermatologiques et des déficiences visuelles. Ces deux pathologies touchent des millions de personnes plus particulièrement en Afrique subsaharienne, en Asie Centrale et du Sud et en Amérique du Sud.

William Campbell et Satoshi Omura ont fait une découverte collective : Satoshi Omura, microbiologiste, a isolé une souche de bactérie « Streptomyces avermitilis » capable de produire une molécule à haut potentiel thérapeutique l’avermectine ; tandis que William Campbell montre que cette molécule a une activité anti-parasitaire importante chez l’animal. L’avermectine sera par la suite modifiée en Ivermectine testée puis indiquée chez l’homme dans la filariose et l’onchocercose.

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Le paludisme

Le paludisme est une infection par des parasites du genre Plasmodium, transmis par piqûre de moustique. Cette pathologie se manifeste précocement par l’apparition d’épisodes fébriles aigus puis évolue vers l’atteinte de tous les organes. Selon l’OMS, le paludisme est à l’origine de 584 000 décès pour la plupart parmi les enfants africains. La résistance aux traitements antipaludiques et notamment aux composés à base de Chloroquine et Quinine est récurrente depuis les années 1970.

C’est dans ce contexte, que la 12ème lauréate féminine du prix Nobel, Youyou Tu, a découvert en 1972, l’artémisinine, une substance active issue de la plante « Artemisia annua » dont les vertus médicinales étaient utilisées traditionnellement en chine. A l’heure actuelle, l’artémisinine est la molécule la plus efficace contre la malaria.

Les spécialistes de la communauté médicale et scientifique s’accordent à dire que ce prix Nobel doit stimuler les recherches sur les pandémies parasitaires touchant les pays du Sud.

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