Recommandations nutritionnelles : les Français sont encore trop de mauvais élèves
Un féculent complet par jour, cinq légumes et fruits par jour, deux fois des légumes secs par semaine… les recommandations nutritionnelles officielles du Programme national nutrition santé (PNSS) sont peu suivies par les Français. Revenons sur les observations des autorités sanitaires.

Une assiette en manque de nourriture équilibrée
Dans cette enquête, plus de 25 500 personnes de 18 à 85 ans en métropole et 6 500 en outre-mer ont été interrogées sur leurs habitudes alimentaires. Et notamment sur la fréquence à laquelle ils consommaient des fruits et légumes, des légumes secs, des féculents complets et des boissons sucrées.
Concernant les fruits et légumes, seulement 19% des hommes atteignent les recommandations (au moins 5 par jour). Les femmes font légèrement mieux puisqu’elles sont 25% à les respecter.
Pour la consommation de féculents complets, 29% des hommes précisent en mettre dans leur assiette une fois par jour et 26% des femmes.
Sur le plan des légumes secs, les tendances sont les mêmes chez les hommes et les femmes. 23% d’entre eux déclarent en consommer au moins deux fois par semaine.
Enfin pour les boissons sucrées, le PNSS recommande ne pas dépasser un verre par jour. 18% des hommes déclarent dépasser cette recommandation contre 12% des femmes.
Influences du genre, de la CSP, du type de ménage et du lieu d’habitation
Selon les auteurs du bulletin épidémiologique, la différence entre les hommes et les femmes concernant la consommation de fruits et légumes (19% versus 25%) et le dépassement d’une boisson sucrée par jour (18% versus 12%) s’expliquent par différentes causes.
Selon eux « ces différences s’expliquent par la plus grande susceptibilité des femmes au contrôle de leur poids et leur intérêt pour la prévention en général et l’alimentation saine en particulier ».
Concernant les fruits et légumes, les jeunes adultes sont 17 % à observer les recommandations en matière de fruits et légumes, contre 30 % pour les plus de 65 ans.
Pour les fruits et légumes et pour les légumes secs, les populations respectant davantage le PNSS sont celles ayant au moins le baccalauréat comparativement à celles qui sont moins diplômées. Pour les catégories socioprofessionnelles, on observe une meilleure adhésion aux recommandations pour les cadres, professions intermédiaires, agriculteurs, artisans et commerçants que pour ceux travaillant comme ouvrier ou ne travaillant pas.
En revanche, les féculents complets sont davantage consommés par les jeunes de 18 à 34 ans, les hommes et les personnes à faibles revenus.
Aussi, la consommation de boissons sucrées est également inversement associée avec le niveau de diplôme.
Le type de ménage et taille de la commune d’habitation influencent aussi le respect ou non des recommandations du PNSS. Les faibles consommateurs de fruits et légumes sont davantage les célibataires et les familles monoparentales. Et aussi, les habitants des communes rurales et des villes moyennes.
Les habitants de l’agglomération parisienne sont 41.9% à mettre 5 fruits et légumes par jour dans leurs assiettes contre 37.6% des habitants de communes rurales.
Des disparités régionales existent. Les régions les moins bonnes élèves sont les Hauts-de-France, la Normandie, et le Grand Est. Celles en top du classement sont l’Île-de-France et en Nouvelle-Aquitaine.
Dans les départements et régions d’outre-mer, les résultats sont défavorables en Guadeloupe, Guyane et Martinique, sauf pour les légumes secs.
La Martinique et la Guyane présentent un pourcentage de petits consommateurs de fruits et légumes qui reste plus élevé qu’en France hexagonale.
Stratégie des petits pas pour modifier les comportements alimentaires
Dans cette enquête, Santé Publique France met en évidence que l’application des recommandations passe par leurs connaissances mais que cela ne suffit pas.
Pour information, l’enquête montre que pratiquement les trois quarts des interrogés connaissant les recommandations pour les fruits et légumes et les légumes secs tandis que seuls 35% les connaissant pour les féculents complets.
Pour modifier les comportements alimentaires « en douceur », les autorités sanitaires veulent développer davantage une communication des « petits pas ». Un message qui encourage à consommer certains aliments de meilleure qualité sans donner de quantité ni de fréquence.
Pour les consommateurs très éloignés des recommandations, des ateliers culinaires à l’échelle communautaire permettraient également de faire bouger les lignes.
D’autres actions sont envisagées comme la diminution de la publicité pour les boissons sucrées, des modifications sur l’offre alimentaire dans les distributeurs et des améliorations nutritionnelles dans les plats proposés en restauration collective.
– Fréquences nationales et régionales de consommations alimentaires par rapport aux recommandations nutritionnelles des adultes français : résultats des Baromètres 2021 hexagonal et DROM de Santé publique France. Santé Publique France. . www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 06 mai 2025.
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