La varicelle est une infection courante causée par le virus Varicelle-Zona (VZV). Ce virus appartient à la famille des Herpesviridae ou virus herpès. C’est un virus strictement humain.
Cette infection survient essentiellement chez les enfants et se manifeste par une éruption cutanée bénigne. Attrapée à l’âge adulte, la varicelle peut s’avérer dangereuse, et entraîner des décès chez les patients immunodéprimés.
Définition et symptômes de la varicelle
Qu’est-ce que la varicelle ?
La varicelle est une maladie infectieuse très contagieuse. En France 600 000 à 700 000 cas de varicelle symptomatique sont comptabilisés chaque année. La majeure partie des cas de varicelle (90 %) surviennent entre l’âge de 1 an et 14 ans, avec un pic de fréquence entre 5 et 9 ans. Chez l’enfant immunocompétent, l’infection est généralement bénigne. Chez l’adulte, l’affection peut avoir de graves répercussions, dont le décès du patient. Chez les patients immunodéprimés, les varicelles sont graves et plus fréquentes.
À savoir ! La varicelle et le zona sont deux manifestations différentes de l’infection par le virus varicelle zona : la varicelle est la primo-infection et le zona est une récurrence localisée de l’infection. Le zona est une pathologie fréquente qui touche particulièrement les personnes à l’âge adulte et est rare dans l’enfance. L’incidence annuelle est évaluée à environ 250 000 cas. L’incidence du zona augmente avec l’âge.
Le virus Varicelle–Zona est très contagieux et se répand facilement. Une personne contaminée pourra en infecter 10 à 12 autres. La varicelle est transmissible 1 à 2 jours avant l’apparition de l’éruption cutanée et environ 3 à 4 jours après l’éruption, jusqu’à ce que toutes les vésicules soient recouvertes de croûtes. Il n’y a pas de transmission en tant que telle du zona, puisque c’est une réinfection endogène. Cependant les patients qui en sont atteints peuvent transmettre le virus VZ aux personnes réceptives. Par conséquent, il n’y a donc pas d’épidémie de zona, mais, même si cela est rare, un zona peut être à l’origine d’une épidémie de varicelle.
La varicelle est transmise d’un individu à l’autre par contact direct avec le virus, à partir du liquide contenu dans les vésicules. Dès le stade des croûtes, la contagiosité cesse.
Le virus se transmet également à partir des sécrétions respiratoires des personnes atteintes de la varicelle (toux, éternuements, contact avec la salive…). L’infection peut aussi se transmettre in utero par le passage du virus via le placenta durant une infection varicelleuse chez la mère : on parle d’une transmission transplacentaire.
La varicelle est immunisante. Cependant, après la maladie, le virus reste dans l’organisme, à l’état latent, c’est-à-dire qu’il persiste « silencieusement » dans l’organisme, au niveau des ganglions sensitifs des nerfs crâniens et rachidiens.
Quels symptômes ?
La période d’incubation de la varicelle, autrement dit, la période qui s’écoule entre l’entrée du virus dans l’organisme et la survenue des premiers symptômes de la maladie, est comprise entre 10 et 21 jours. La moyenne est de 14 jours. L’incubation est dite silencieuse, c’est-à-dire asymptomatique.
Suite à la période d’incubation, a lieu la période d’invasion. Cette phase pré-éruptive est marquée par une fièvre modérée.
L’éruption qui marque la phase d’état, comporte :
- Un exanthème : Il se caractérise par une éruption maculo-papuleuse qui évolue rapidement en des vésicules remplies d’un liquide clair, transparent. Ultérieurement la vésicule s’aplatit, se dessèche, laissant apparaître une croûte. C’est à ce moment que l’éruption est prurigineuse (sensation de démangeaison). La guérison se fait sans cicatrice, à moins que la personne infectée ne se soit grattée.
- L’éruption cutanée qui dure une dizaine de jours, évolue en 2 à 3 poussées à 24-72 heures d’intervalle. On peut donc observer à un même moment des macules (tache cutanée superficielle, sans relief) mélangées à des papules (taches le plus souvent rouges, de taille variable, surélevée) et à des vésicules. La durée totale de l’éruption est généralement de 10 à 12 jours.
- Un énanthème : quelques vésicules peuvent siéger dans la cavité buccale. Les vésicules se rompent et font place à de petites érosions superficielles entourées d’un halo rouge, ressemblant à un aphte.
Des complications de la varicelle peuvent être observées, même chez des patients immunocompétents :
- Les surinfections cutanées bactériennes : elles sont fréquentes, du fait du grattage et de l’absence de soins locaux, surtout chez l’enfant.
- Les complications neurologiques, telles que l’ataxie cérébelleuse, les convulsions et plus rarement l’encéphalite, la myélite, la méningite.
- Les complications pulmonaires : on note des surinfections bactériennes (pneumocoque, streptocoque) et des pneumopathies varicelleuses. Ces dernières sont plus fréquentes chez les adultes mais restent rares.
Les formes graves de la varicelle concernent essentiellement :
- L’adulte : elle peut se manifester par une pneumonie varicelleuse potentiellement mortelle.
- La femme enceinte et le nouveau-né : Il existe un risque de transmission transplacentaire à l’enfant. 5 % des femmes enceintes ne sont pas immunisées contre le VZV. Le tableau est très différent selon la date de contamination. Si la varicelle survient chez la mère avant la 20ème semaine de gestation, le risque est une fœtopathie varicelleuse, avec des conséquences pour l’enfant comme un petit poids à la naissance, des lésions cutanées cicatricielles ou des altérations du système nerveux central. Après les 20 semaines d’aménorrhée, le risque principal est celui d’un zona dans les premières semaines ou les premiers mois de vie. Si la varicelle survient autour de la date d’accouchement, le risque est une varicelle néonatale : celle-ci peut être grave et nécessite donc une surveillance étroite de l’enfant. L’évolution peut aller jusqu’au décès de l’enfant, dans 20 à 30 % des cas.
- Le sujet immunodéprimé : la varicelle prend fréquemment une forme grave, avec une atteinte viscérale (pulmonaire le plus souvent).
Diagnostic et traitement de la varicelle
Quel diagnostic ?
Le diagnostic de la varicelle est clinique.
Quel traitement ?
Les recommandations de traitement diffèrent selon la gravité de la varicelle et le terrain. Dans tous les cas, une visite chez un professionnel de santé est nécessaire.
Concernant la forme bénigne de la varicelle, chez une personne immunocompétente, la prise en charge est symptomatique :
- Une ou deux douches quotidiennes, avec un savon non détergent ;
- Des ongles coupés courts et brossés au savon ;
- Des badigeons avec un antiseptique local, pour prévenir la surinfection ;
- Du paracétamol, en cas de fièvre, mais l’aspirine doit être évitée (risque de syndrome de Reye) ;
- Des antihistaminiques, en cas de démangeaisons.
L’éviction des collectivités (écoles, centres de loisirs, etc.) est à discuter, au cas par cas : la fréquentation de la collectivité n’est pas souhaitable à la phase aiguë de la maladie. L’antibiothérapie est indiquée, par voie orale, en cas de surinfection cutanée.
Pour les formes graves, par exemple très extensives ou avec une atteinte viscérale (atteinte neurologique, pneumopathies, etc.), ou chez les patients à risques de complications (nouveau-né, femme enceinte, nourrisson de moins de 1 an, adulte immunocompétent – au cas par cas – ou sujet immunodéprimé), le professionnel de santé pourra notamment préconiser :
- Un traitement antiviral ;
- Un traitement symptomatique ;
- Un isolement strict à l’hôpital.
A l’exception de la vaccination, aucune mesure n’est susceptible de limiter la propagation de la varicelle ou la fréquence du zona dans la population.
Le vaccin de la varicelle est un vaccin de type vivant atténué. Il est donc contre-indiqué chez la femme enceinte et chez l’adulte gravement immunodéprimé. L’objectif de la vaccination est de prévenir les complications liées aux formes graves de la maladie.
Le vaccin est conseillé pour toute personne sans antécédent de varicelle.
Publié le 27 octobre 2015. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 28 février 2022.