Une mycose vaginale est une infection causée par un champignon, généralement candida albicans. Elle est à l’origine de pertes vaginales blanchâtres, de démangeaisons et de brûlures au niveau de la vulve. Le diagnostic d’une mycose vaginale est simple et repose le plus souvent sur un simple examen gynécologique. Des traitements antifongiques locaux (ovules et crèmes) ou oraux sont prescrits.
Définition et symptômes
Qu’est-ce qu’une mycose vaginale ?
La mycose vaginale ou candidose vulvo-vaginale est l’un des premiers motifs de consultation en gynécologie. C’est une infection très répandue, banale et bénigne. En effet, trois femmes sur quatre présenteront une fois dans leur vie une mycose vaginale. Toutefois, 10 à 20% des femmes souffrent d’une candidose récidivante soit 4 épisodes par an ou plus.
La mycose vaginale est une infection génitale due à un champignon, le plus souvent Candida albicans (90% des cas) mais aussi Candida Glabrata (10% des cas). C. albicans est une levure opportuniste qui profite d’un déséquilibre de la flore vaginale ou d’un déficit immunitaire pour se multiplier et coloniser la muqueuse vaginale.
La contamination est principalement endogène, c’est-à-dire que l’on se contamine avec ses propres Candida. En effet, chez la femme indemne d’infection, le vagin héberge déjà 30% de C. Albicans.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue d’une mycose vaginale :
- Les variations hormonales : les candidoses vulvo-vaginales surviennent plus fréquemment pendant la seconde moitié du cycle menstruel et lors du troisième trimestre de la grossesse, après la ménopause la prévalence décroit. En fin de grossesse, le milieu vaginal devient encore plus acide ce qui favorise largement le développement de albicans.
- Le stress, un diabète mal équilibré (albicans se développe très bien dans les milieux enrichis en glucose), une prise d’antibiotique à large spectre (déséquilibrant la composition de la flore vaginale), les dispositifs intra-utérins et un déficit immunitaire sont autant de facteurs de risque d’apparition ou de récidives.
A noter ! Une candidose vaginale n’est pas considérée comme une maladie sexuellement transmissible. Les rapports sexuels pourraient cependant induire des microtraumatismes de la muqueuse vaginale entretenant des récidives post-coïtales.
Quels sont les symptômes ?
Chez la femme, l’infection à levures se traduit par une vulvo-vaginite. Il s’agit d’une atteinte infectieuse et inflammatoire de la vulve et du vagin.
Les symptômes sont souvent typiques :
- Une démangeaison locale intense de la vulve et de l’entrée du vagin ;
- Des sensations de picotements de brûlures vulvaires ;
- La muqueuse est parsemée de rougeurs, parfois de petites coupures, fissures ou excoriations (= écorchures) au niveau de la vulve ;
- La vulve présente un aspect œdématié (=gonflé) ;
- Des pertes blanc-jaunâtre, abondantes, crémeuses, grumeleuses « en lait caillé » qui stagnent dans les plis de la muqueuse vulvovaginale ;
- Des douleurs lors des rapports sexuels (encore appelée dyspareunie) ;
- Une irritation ou sensation de brûlure possible lors de l’émission des urines.
L’intensité des symptômes varie d’une femme à l’autre et, dans de rares, cas les femmes peuvent ne présenter aucun symptôme.
Chez l’homme, la candidose génitale se traduit par une balanite. Il s’agit d’une inflammation du gland et du prépuce. Elle se caractérise par des vésicules à contenu blanchâtre groupées ou non sur une base plutôt érythémateuse (= rougeurs). Une sensation de démangeaison et de picotement complètent les symptômes. Ceci peut s’accompagner d’une méatite correspondant à un écoulement purulent blanc-verdâtre avec difficultés à uriner.
Diagnostic et traitement de la mycose vaginale
Quel est son diagnostic ?
Le diagnostic se fait principalement sur l’examen clinique du vagin et du col de l’utérus au spéculum.
Le diagnostic mycologique n’est pas routinier en raison de la présentation clinique évidente et de l’efficacité du traitement d’épreuve antifongique local. En cas de tableau clinique douteux, de lésions récidivantes ou de résistance au traitement, le médecin peut demander d’en réaliser un. Il se compose d’un examen microscopique direct des sécrétions vaginales recherchant les levures bourgeonnantes, la présence de pseudo-filaments ou de filaments.
En cas de résistance au traitement, il est nécessaire de réaliser un antifongigramme pour déterminer la sensibilité du germe aux différents antifongiques et donc la meilleure stratégie thérapeutique à adopter.
Quels sont les traitements disponibles contre la mycose vaginale ?
Le traitement d’un épisode de mycose vaginale repose le plus souvent sur l’administration d’un antifongique par voie locale (de la famille des azolés : clotrimazole, éconazole, fenticonazole, isoconazole, miconazole, sertaconazole, tioconazole…) sous forme d’ovule vaginal. L’application d’une crème antifongique sur la vulve complète ce traitement.
Au cours de l’épisode de mycose vaginale, le pH vaginal est trop acide (pH < 4), un savon de pH neutre ou alcalin (basique) doit être utilisé pour rétablir un pH vaginal adapté (pH vaginal normal aux alentours de 4).
Les traitements azolés locaux peuvent entraîner des effets indésirables tels que des sensations de brûlures ou irritations tandis les traitements azolés par voie orale peuvent causer des nausées, des douleurs abdominales et des maux de tête.
À savoir ! Le traitement du partenaire sexuel n’est pas recommandé (sauf si celui-ci présente des symptômes).
Les antifongiques à base d’éconazole, de fenticonazole, d’isoconazole et de sertaconazole sont vendus sans ordonnance. Cependant, il est toujours préférable que le diagnostic soit posé par un médecin notamment si les symptômes persistent après une première automédication ou s’il y a récidive dans les 2 mois suivant le traitement.
Dans la majorité des cas, l’évolution sera favorable à la suite du traitement cependant 6-9% des mycoses vaginales seront compliquées, sévères, récidivantes. Dans ces cas de candidoses vulvo-vaginales récidivantes (définies par 4 épisodes à cultures positives sur une période de 12 mois), le CDC (Center for disease control and prevention) recommande d’instaurer un traitement d’induction suivi d’un traitement d’entretien correspondant respectivement à :
- Un traitement local par antifongique azolé pendant 7 à 14 jours ou fluconazole 100, 150 ou 200 mg par voie orale tous les 3 jours avec un total de 3 doses en jour 1, 4 et 7 ;
- Puis fluconazole 100, 150 mg ou 200 mg de manière hebdomadaire pendant 6 mois.
Enfin, des probiotiques à base de Lactobacilles permettent de rééquilibrer la flore vaginale en complément des autres traitements.
Des conseils pratiques pour éviter les mycoses vaginales
- Le port de sous-vêtements en coton (à la place de sous-vêtements en synthétique), lavables à 60°C pour éliminer les champignons de type C.albicans ;
- Éviter le port de vêtements trop serrés au niveau du bassin et des fesses pour favoriser une circulation libre de l’air et éviter la macération ;
- Utiliser pour la toilette intime un savon doux à pH neutre afin de respecter l’équilibre de la flore vaginale ;
- Bannir les douches vaginales ;
- En cas de baignade (en eau de mer et de piscine), il faut se rincer à l’eau claire et retirer le maillot de bain humide dès que possible ;
- De la même manière que pour la prévention des infections urinaires, après être allé aux toilettes, il faut se nettoyer de l’avant vers l’arrière pour éviter de ramener des germes vers la partie vaginale ;
- Pendant les menstruations, les femmes doivent changer leurs tampons et serviettes toutes les 3 heures.
- L’utilisation de lubrifiants lors des rapports sexuels permet de diminuer le risque de lésions mécaniques de la paroi vaginale et donc de diminuer le risque d’une prolifération anormale de germes au niveau de cette zone.
Publié le 30 septembre 2015 par Lolita P., PharmD, PhD. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 3 décembre 2021.
– Recurrent vulvovaginal candidiasis. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le le 3 décembre 2021.
– Mycose vaginale. vidal.fr. Consulté le le 3 décembre 2021.