Les chutes sont fréquentes et se produisent le plus souvent à domicile. Elles impliquent la plupart du temps des objets du quotidien tels que des fils électriques qui traînent, un tapis, un meuble ou un manque de vigilance (par exemple les chutes depuis les tables à langer).
Définition
Une chute est définie comme étant un événement à l’issue duquel un individu se trouve par inadvertance sur le sol ou sur toute autre surface située à un niveau inférieur de celui d’origine. Bien que majoritairement bénins, les traumatismes liés aux chutes peuvent parfois être graves voire mortels.
Les chutes représentent la deuxième cause de décès accidentels ou traumatiques dans le monde. On estime que près de 646 000 personnes perdent la vie chaque année et que plus de 37 millions d’individus nécessitent des soins médicaux consécutifs à une chute. Elles constituent donc un véritable problème de santé publique à l’échelle mondiale.
Bien que toute personne qui chute soit exposée à un risque de traumatisme, l’âge, le sexe ainsi que l’état de santé de la personne peuvent être déterminants sur la gravité des lésions.
En effet, l’âge constitue un des facteurs de risque les plus importants. Les personnes âgées sont les plus exposées au risque de traumatismes graves ou de décès liés à une chute. Ce risque augmente avec l’âge et s’explique en partie par les modifications (physiques, sensorielles et cognitives) provoquées par le vieillissement. 85% des victimes de chutes sont des personnes âgées. Les enfants sont également une population à risque, particulièrement entre 0 et 6 ans, une période du développement caractérisée par une curiosité et une indépendance croissante des petits.
Dans certains pays, il a été mis en évidence que le sexe pouvait influencer l’issue d’une chute. En effet, il semblerait que le risque de décès suite à une chute soit plus grand chez les hommes.
Il existe cependant d’autres facteurs de risque à prendre en compte :
- Conditions de travail dangereuses ou pratique d’une activité en hauteur ;
- Consommation d’alcool ou drogues ;
- Certains facteurs socio-économiques (pauvreté, monoparentalité, jeunesse de la mère, etc.) ;
- Affections médicales (neurologiques, cardiaques, etc.) ;
- Effets secondaires de certains médicaments ;
- Mobilité réduite, capacité cognitive ou vision détériorée, perte d’équilibre ;
- Environnement inadapté.
Prise en charge
En cas de chute, la première chose à faire est de s’accorder quelques minutes pour se remettre de ses émotions et reprendre son calme. Une fois prêt, il faut bouger d’abord les bras et les jambes afin de vérifier que l’on n’est pas blessé avant de se relever.
Il existe une technique pour se relever lorsque l’on se trouve sur le dos au sol :
- Plier sa jambe la plus forte afin de s’en servir pour basculer sur le côté doucement jusqu’à se trouver sur le ventre ;
- Prendre appui sur ses avant-bras, plier une nouvelle fois sa jambe afin de la ramener au bras jusqu’à poser le genou à terre en gardant l’autre tendue ;
- Il est possible de se rapprocher d’un meuble solide en glissant pour prendre appui et faire de même avec la seconde jambe afin de se trouver à quatre pattes ;
- Positionner les deux mains sur le meuble et se relever doucement en prenant appui dessus.
Même en cas de chute sans conséquences immédiates, il est conseillé de rester vigilant sur son état de santé. En effet, des symptômes peuvent apparaître plus tard. Si c’est le cas, il faut consulter son médecin.
En cas d’impossibilité de se relever, il faut obtenir de l’aide :
- En cas de présence d’un dispositif de téléassistance, en appuyant sur le médaillon prévu à cet effet ;
- En composant le 112 avec un téléphone portable ou le 15 avec un fixe. Penser à parler calmement et clairement, à donner son numéro de téléphone, son nom et l’adresse exacte, et à décrire aussi précisément que possible les symptômes lorsqu’ils existent. Enfin, ne pas raccrocher avant d’en avoir reçu l’autorisation.
- En appelant ou en faisant du bruit pour être entendu.
En attendant, il faut adopter une position la plus confortable possible en :
- Surélevant sa tête avec un vêtement ou coussin ;
- Se couvrant avec un vêtement ou une couverture ;
- Bougeant les bras et les jambes afin d’éviter les raideurs et faciliter la circulation du sang.
Prévention
La prévention des chutes chez les séniors passe par un aménagement du logement :
- Retirer les meubles encombrants des lieux de passage ;
- Choisir des revêtements et tapis antidérapants ;
- Enlever tout objet du sol comme des fils électriques ou un tapis ;
- Ranger les objets utilisés régulièrement à portée de main ;
- Prévoir suffisamment de sources d’éclairage (notamment dans les escaliers) ;
- Penser à utiliser des veilleuses si besoin ;
- Installer des barres d’appui dans les escaliers, les toilettes et la salle de bain ;
- Vérifier la stabilité d’un meuble avant de l’utiliser.
Concernant les enfants :
- Installer des barrières de sécurité dans les escaliers ;
- Ne jamais laisser un enfant seul sur la table à langer ou dans une chaise haute même pour un court instant ;
- Utiliser une chaise haute portant la mention « conforme aux exigences de sécurité » et boucler systématiquement les attaches ;
- Bloquer l’ouverture des fenêtres par un système de sécurité ;
- Eviter les meubles sous une fenêtre ;
- Veiller à ce que l’enfant ne puisse pas passer à travers les barreaux ou escalader le balcon.
Charline D., Pharmacien
– Réagir en cas de chute lorsque l’on est âgé. Ameli. Le 12 avril 2018.
– Accidents domestiques : dangers à la maison ! Attitude prévention. Le 31 aout 2017.
– Accidents domestiques : comment protéger les enfants ? economie.gouv. Le 10 mars 2017.