Avec l’augmentation de l’espérance de vie, l’effectif global des plus de 65 ans ne cesse d’augmenter. Par ailleurs, on estime que 70 % des seniors souffrent de douleurs. L’avancée en âge est synonyme d‘apparition de douleurs. Mais il est possible de les soulager, quel que soit l’âge, et quelle que soit la douleur. C’est pourquoi ne pas banaliser la douleur d’un senior et en parler, c’est primordial.
Pas tous égaux !
En fonction de leur âge, de leur état de santé, de leurs antécédents et de leur vie sociale et affective, les personnes âgées ne ressentent pas la douleur de la même façon. La santé, la dépendance et les facultés mentales jouent pour beaucoup. Souvent, les facteurs religieux, culturels, d’éducation, associés à l’âge, provoquent une sous-estimation de la douleur chez les seniors, et l’inadéquation du traitement au cas du patient. La démarche doit être personnalisée, et surtout, il faut communiquer sur le fait qu’il n’est pas normal d’avoir mal lorsqu’on est âgé.
La personne âgée perçoit la douleur différemment
Lorsque l’on avance en âge, le corps est plus fragile. On perd en énergie, en capacité de concentration et de raisonnement. Par ailleurs, les souvenirs d’anciennes douleurs sont plus nombreux et plus divers. Non seulement ces phénomènes amplifient la douleur, mais s’ils sont associés à un sentiment d’isolement ou de solitude, cette dernière peut vite devenir inutilement intolérable. C’est pourquoi la douleur chez les séniors doit être prévenue, anticipée et traitée efficacement.
Les relations entre âge et douleur sont complexes : alors que dans certaines maladies, l’âge augmente l’intensité de la douleur ressentie, d’autres peuvent devenir indolores lorsque le patient atteint est âgé.
Obstacles à l’expression de la douleur chez les séniors
Du fait de la diminution possible des capacités mentales (mémoire, langage), d’un handicap sensoriel (baisse de la vue, de l’audition) ou encore d’effets secondaires liés à un traitement médicamenteux, il est parfois difficile pour une personne âgée d’exprimer clairement et précisément ce qu’elle ressent. C’est alors à son entourage et au personnel soignant d’en détecter les signes.
Évaluer la douleur chez la personne âgée
Les personnes âgées sont fragiles. Même une douleur d’intensité légère peut s’avérer lourde de conséquences. C’est pourquoi les écouter et ne pas banaliser leurs sensations est important, faute de quoi elles peuvent se replier sur elles-mêmes et rester seules face à leur douleur.
Mais l’écoute n’est pas suffisante, il faut aussi aller chercher l’information. En effet, les seniors peuvent être réticents à communiquer leur souffrance (peur de se plaindre, d’être un poids, de déranger, etc.). Dans ce cas, leurs comportements peuvent s’avérer très informatifs : il faut rechercher un changement d’humeur, de comportement ou la survenue de troubles du sommeil, une réduction des activités ou de l’appétit, ou encore une aggravation de l’état général.
Parfois, les personnes âgées n’ont plus les capacités de communication nécessaires pour décrire leur douleur, l’évaluer, ou tout simplement l’exprimer. Il existe des échelles d’évaluation de la douleur spécialement conçues pour les personnes âgées non communicantes, qui se basent sur le comportement et les expressions du visage. C’est le personnel soignant qui surveille tout signe de douleur chez le patient âgé.
Traitements
Les traitements pharmacologiques de la personne âgée peuvent être les mêmes que ceux de l’adulte jeune, et aussi efficaces.
Comme pour toutes les autres catégories d’âge, il ne faut pas négliger les méthodes non pharmacologiques comme l’électrothérapie, le thermalisme, les massages ou encore l’acupuncture. L’efficacité de ces méthodes n’a jamais été scientifiquement établie mais elles peuvent être efficaces en complément du traitement médicamenteux.