Scintigraphie

Par |Publié le : 22 janvier 2025|Dernière mise à jour : 23 janvier 2025|8 min de lecture|

scintigraphie

La scintigraphie est un examen médical utilisé pour analyser les tissus ou le fonctionnement des organes. Elle requiert l’injection d’un produit faiblement radioactif et l’utilisation d’une caméra spécifique. Cet examen peut être indiqué dans l’étude de différents organes ou tissus du corps pour déceler différentes pathologies ou lésions.

Qu’est-ce que la scintigraphie ?

La scintigraphie est un examen d’imagerie médicale utilisé en routine chez l’adulte et chez l’enfant, et qui peut s’appliquer à de nombreux organes et tissus du corps. Elle repose sur l’injection d’un élément faiblement radioactif, non toxique pour le patient et sur la collecte d’images grâce à une caméra spécifique. Elle permet d’évaluer le bon ou le mauvais fonctionnement de certains organes ou de mettre en évidence des lésions au niveau des tissus.

La scintigraphie est utilisée dans le diagnostic et le suivi de certaines pathologies, en complément d’autres techniques d’imagerie médicale comme la radiographie, le scanner (lien : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/examens-medicaux/scanner/) ou l’IRM (lien : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/examens-medicaux/irm/). Cet examen est réalisé par des services de médecine nucléaire.

Dans quels cas la scintigraphie est-elle prescrite ? Les indications

La scintigraphie est prescrite par le médecin dans le cadre du diagnostic ou du suivi de certaines pathologies. Différentes techniques de scintigraphie ont été développées, les plus utilisées étant les suivantes :

  • La scintigraphie osseuse permet de visualiser l’ensemble du squelette et d’analyser le fonctionnement métabolique de l’os. Des lésions osseuses peuvent ainsi être détectées avant qu’elles n’apparaissent sur des radiographies. Cet examen est notamment utilisé pour rechercher des métastases osseuses dans le cadre des bilans d’extension de cancer.
  • La scintigraphie de la thyroïde reflète le métabolisme de l’iode au niveau de la glande thyroïde. Elle est utilisée pour le diagnostic et la prise en charge des pathologies thyroïdiennes, telles que l’hyperthyroïdie ou le(s) nodule(s) thyroïdien(s).
  • La scintigraphie myocardique correspond à la technique non invasive la plus sensible pour détecter et localiser une ischémie myocardique (arrêt de la circulation sanguine au niveau du muscle cardiaque). Elle permet aussi de visualiser les tissus viables après un infarctus du myocarde.
  • Les scintigraphies rénales permettent d’étudier le fonctionnement des reins et ainsi de déceler différentes atteintes rénales (infections, malformations, insuffisance rénale).
  • La scintigraphie pulmonaire a pour objectif de visualiser l’arrivée de l’air et du sang dans les poumons. Elle est principalement utilisée pour la détection d’une embolie pulmonaire, mais aussi pour la recherche d’un corps étranger dans les bronches d’un enfant.
  • La scintigraphie des glandes parathyroïdes est indiquée dans la recherche de tumeurs (adénomes) dans l’une des quatre glandes parathyroïdes.
  • La détection du ganglion sentinelle par scintigraphie consiste à analyser le drainage lymphatique d’un organe pour repérer le ganglion sentinelle, c’est-à-dire le premier ganglion recevant le drainage d’une tumeur. Cet examen est utilisé avant le traitement chirurgical de certaines tumeurs, en particulier le cancer du sein.
  • La scintigraphie aux leucocytes marqués est un examen de dépistage de foyers d’infection dans les articulations des membres supérieurs ou inférieurs, en particulier chez les patients porteurs de prothèses.

Le produit radiopharmaceutique ou traceur (élément faiblement radioactif) utilisé varie selon l’organe ou le tissu à étudier. La durée de vie du traceur (caractérisée par ce que les spécialistes appellent la demi-vie) est très courte (quelques heures). Le traceur est donc sans danger pour le patient. Ses effets secondaires – notamment les allergies – sont extrêmement rares.

Quelle préparation avant une scintigraphie ?

La scintigraphie ne requiert aucune préparation spécifique préalable. Elle peut être effectuée chez les enfants et chez les adultes, quel que soit leur âge. La seule contre-indication absolue est la grossesse. La scintigraphie ne peut donc pas être effectuée chez les femmes enceintes, sauf en cas de force majeure. Pour prévenir tout risque, la scintigraphie ne peut être réalisée chez une femme en âge de procréer que durant les 10 premiers jours du cycle menstruel ou avec une contraception efficace. En cas de retard de règles ou si vous pensez être enceinte, il est indispensable de le signaler à l’équipe médicale avant l’examen.

A savoir ! Les services de médecine nucléaire sont déconseillés aux femmes enceintes. Si l’enfant d’une femme enceinte doit passer une scintigraphie, il est préférable qu’un autre membre de la famille accompagne l’enfant. La femme enceinte doit également éviter les contacts prolongés avec l’enfant dans les heures qui suivent l’examen.

Chez les femmes allaitantes, une interruption de l’allaitement maternel est nécessaire pendant quelques jours, car le produit radioactif est susceptible de passer dans le lait maternel. Pensez à signaler à l’équipe médicale si vous allaitez votre enfant.

En cas de traitements médicaux avant l’examen, il est impératif d’en informer le service de médecine nucléaire dès la prise de rendez-vous. Dans la grande majorité des cas, il n’est pas indispensable d’interrompre ses traitements. Pensez à signaler à l’équipe médicale vos pathologies et vos traitements en cours. Elle vous donnera les consignes à suivre en fonction de votre situation.

Pour la plupart des scintigraphies, il est inutile d’être à jeun et aucune prémédication n’est prescrite. Chez les personnes anxieuses, une prémédication peut parfois être administrée avant l’examen. Chez les enfants, un anesthésique local peut être appliqué pour limiter la douleur locale liée à l’injection.

Avant la scintigraphie, il est impératif d’ôter tout objet métallique, qui pourrait perturber l’examen.

Comment se déroule une scintigraphie ?

La scintigraphie est pratiquée par un personnel habilité dans les services hospitaliers de médecine nucléaire. L’examen se déroule en trois étapes :

  1. L’injection intraveineuse (ou parfois sous-cutanée) d’une petite quantité de produit radioactif. La dose administrée est calculée en fonction de l’âge et du poids du patient, selon les recommandations des experts nationaux et internationaux.
  2. Durant une phase d’attente de durée variable (d’une quinzaine de minutes à environ une semaine selon les indications), le traceur se fixe sur l’organe à étudier.
  3. Pendant la scintigraphie proprement dite, le traceur fixé émet des signaux (rayons gamma), analysés par une gamma-caméra placée devant la zone du corps à étudier. La caméra enregistre la concentration du traceur dans les différentes parties de l’organe. La répartition du traceur est visualisée sur un ordinateur couplé à la caméra, sous forme de points scintillants (d’où le nom de scintigraphie).

L’examen, totalement indolore, a une durée variable selon l’organe à étudier (parfois plusieurs heures).

Durant la scintigraphie proprement dite, le patient est allongé sur une table d’examen. La caméra est placée au plus près du corps. Le patient doit autant que possible rester immobile et calme pendant toute la durée d’acquisition des données par la caméra.

À savoir !Dans le cas particulier des scintigraphies myocardiques, des examens spécifiques peuvent être couplés à la phase d’injection du produit, par exemple un électrocardiogramme. Un cardiologue est alors obligatoirement présent pour surveiller le patient.

Que se passe-t-il après la scintigraphie ? Les suites

D’une manière générale, le nombre de points scintillants observés par la caméra définit trois cas de figures :

  • Une scintigraphie normale, lorsque les points scintillants sont répartis de manière homogène ;
  • Des zones d’hyperfixation ou « points chauds » dans les zones où le nombre de points scintillants est élevé ;
  • Des zones d’hypofixation ou « points froids » dans les zones où le nombre de points scintillants est faible.

Les zones d’hyperfixation peuvent entre autres être révélatrices d’infection, de tumeur, de remaniement osseux, ou d’une sécrétion anormalement élevée d’hormones. Les zones d’hypofixation peuvent par exemple indiquer la destruction d’un tissu ou une mauvaise circulation sanguine au niveau d’un organe.

À savoir !Une technique parallèle à la scintigraphie, la tomoscintigraphie, permet d’enregistrer des images en coupe de l’organe étudié, prises sous des angles différents. La caméra tourne alors autour du patient.

Suite à une scintigraphie, il est possible de reprendre immédiatement le cours normal de sa vie. Toutefois, quelques précautions sont nécessaires à la sortie du service de médecine nucléaire :

  • Boire abondamment (sauf en cas de contre-indication médicale) et uriner fréquemment pour faciliter l’élimination urinaire du traceur. Chez les jeunes enfants, changer très fréquemment les couches.
  • Compte-tenu de la présence du traceur dans les urines, tirer la chasse d’eau après avoir uriné, essuyer les éventuelles projections d’urines avec du papier toilette, et bien se laver les mains.
  • En cas d’hospitalisation dans les jours suivants, informer le personnel médical du passage d’une scintigraphie.
  • En cas de voyage programmé dans les jours suivants, demander un certificat mentionnant l’élément radioactif injecté, car des détecteurs de radioactivité sont parfois présents dans certains lieux (aéroports, postes frontières, …).

Les très faibles doses de rayonnements émises par le patient dans les heures et jours qui suivent ne présentent aucun risque pour l’entourage, y compris lors de la présence d’enfants ou de femmes enceintes. Néanmoins, il est déconseillé aux enfants ayant eu une scintigraphie de dormir dans le même lit qu’un autre enfant la première nuit après l’examen. Ils peuvent en revanche retourner en collectivité (crèche, école) dès le lendemain.

Sources
– Assurance maladie. Comment se déroule une scintigraphie ? . www.ameli.fr. Consulté le 15 janvier 2025.
– VIDAL. Scintigraphie ou TEMP (tomographie par émission monophotonique) . www.vidal.fr. Consulté le 15 janvier 2025.
– Manuel MSD. Scintigraphie radio-isotopique. Novembre 2023. www.msdmanuals.com. Consulté le 15 janvier 2025.

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Estelle B.
Pharmacienne
Pharmacienne Spécialiste de l'information médicale et de l'éducation thérapeutique du patient. Passionnée par les domaines de la santé et de l'environnement marin. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.