Du cuivre radioactif pour déterminer l’agressivité d’une tumeur

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Rédigé par Estelle B. et publié le 23 juillet 2019

La médecine nucléaire est souvent méconnue du grand public. Pourtant, elle joue un rôle essentiel, notamment en cancérologie, comme en témoigne une récente première médicale, réalisée à Nantes. Celle-ci a mis en évidence que l’utilisation du cuivre radioactif pouvait déterminer l’agressivité de certaines tumeurs.

Des atomes radioactifs pour la médecine nucléaire

A Saint Herblain près de Nantes, se trouve un appareil unique en son genre en Europe, le cyclotron Arronax, qui est un accélérateur de particules. Parmi les nombreuses applications de cet appareil, figure en bonne place la production d’atomes radioactifs, utilisés en médecine nucléaire.

La médecine nucléaire utilise des éléments radioactifs pour marquer spécifiquement et transitoirement des sites bien précis du corps, par exemple des zones atteintes par une dégénérescence osseuse, ou encore des zones envahies par des tumeurs cancéreuses.

Récemment, les équipes du service de médecine nucléaire de Nantes ont réalisé une première médicale, en utilisant une molécule, appelée 64Cu-Atsma, à base de cuivre radioactif, le cuivre-64. Après plusieurs années de recherche, ce composé a été administré chez un premier patient atteint d’une tumeur du rectum, avant la réalisation d’une imagerie médicale (TEP : Tomographie par Emission de Positons).

À savoir ! Le cyclotron Arronax a déjà permis de produire plusieurs atomes radioactifs d’intérêt pour la médecine nucléaire, comme le strontium-82, qui est exporté aux USA pour réaliser des TEP cardiaques. Environ 300 000 patients ont d’ores et déjà pu bénéficier de cette technique.

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Du cuivre radioactif pour évaluer l’agressivité d’une tumeur

Grâce à ce nouveau composé radioactif, la tumeur du patient a pu être observée par les médecins sous un angle nouveau. Ils ont pu ainsi déterminer le niveau d’agressivité de chaque cellule tumorale. Les résultats s’avèrent complémentaires de ceux obtenus par d’autres techniques d’imagerie médicale (scanner, TEP-scan, IRM) ou encore d’autres approches de médecine nucléaire, comme le glucose radioactif.

Grâce à ce composé à base de cuivre radioactif, les équipes médicales peuvent mieux définir l’agressivité de la tumeur, et donc mettre en place une stratégie plus précise de lutte contre le cancer. Selon le niveau d’agressivité, la tumeur peut être plus ou moins résistante à certaines thérapies anticancéreuses.

Les médecins peuvent mieux choisir le ou les traitements les plus efficaces, parmi les différentes alternatives possibles (radiothérapie, chirurgie, chimiothérapie). Au-delà des protocoles généraux en vigueur pour chaque type de cancer, de tels résultats permettent d’envisager de personnaliser le traitement de chaque patient, pour en optimiser l’efficacité.

Cette première médicale française offre un bel éclairage sur les potentialités de la médecine nucléaire, comme outil diagnostique, pour faire évoluer les prises en charge des cancers vers une médecine personnalisée.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– UNE PREMIÈRE MÉDICALE À NANTES EN MÉDECINE NUCLÉAIRE. Arronax Nantes. Consulté le 16 Juillet 2019.
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