L’iode radioactif contre le cancer de la thyroïde : avant le traitement

Actualités Cancer ORL (Oto-Rhino-Laryngologie)

Rédigé par Estelle B. et publié le 20 novembre 2016

Le cancer de la thyroïde est un cancer peu fréquent, avec quelques milliers de cas chaque année en France. Le traitement le plus courant repose sur l’ablation chirurgicale de la thyroïde, suivie de la prise d’iode radioactif. Santé Sur le Net vous en dit plus sur ce traitement et sur les précautions qui l’entourent.

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Traitement du cancer de la thyroïde

Le traitement le plus couramment utilisé pour le cancer de la thyroïde associe une chirurgie pour retirer la glande thyroïde et la prise de pilules d’iode radioactif dans les mois qui suivent la chirurgie. Le taux de guérison atteint les 90% et le risque de récidive est faible. En quoi consiste exactement un traitement par l’iode radioactif ?

Le traitement par l’iode radioactif répond à deux objectifs :

  • La destruction de toutes les cellules thyroïdiennes normales et cancéreuses qui n’ont pas été enlevées lors de l’ablation de la thyroïde ;
  • La destruction des éventuelles cellules cancéreuses présentes dans l’organisme (métastases).

L’iode radioactif est administré par voie orale, sous la forme d’une gélule. Une fois avalé, l’iode radioactif passe dans le sang. Les cellules thyroïdiennes (cancéreuses ou normales) captent cet iode circulant et meurent après quelques semaines voire quelques mois. Les autres cellules de l’organisme n’utilisent pas cet iode et ne sont donc pas affectées.

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Comment se préparer avant le traitement ?

Le traitement à l’iode radioactif nécessite une préparation particulière. Dans la mesure du possible, il est conseillé de limiter la consommation d’aliments riches en iode (poissons, fruits de mer, algues, etc.). De même, il faut éviter le contact de la peau avec des produits riches en iode, comme certains désinfectants. Les examens d’imagerie nécessitant l’injection d’un produit de contraste iodé (scanners) sont contre-indiqués 3 semaines avant le traitement. Les médicaments contenant de l’iode doivent être stoppés dans le mois précédent.

Sur le plan médical, un bilan sanguin est effectué avant le traitement pour doser une hormone, la TSH (thyréostimuline) et une protéine, la thyroglobuline. Ces deux composés sont des marqueurs du fonctionnement de la thyroïde. Après la chirurgie et avant le traitement par l’iode, les cellules thyroïdiennes restantes doivent être stimulées pour leur permettre de mieux capter l’iode radioactif. La stimulation des cellules thyroïdiennes correspond à une augmentation de la TSH, qui est obtenue :

  • Soit en stoppant le traitement par les hormones thyroïdiennes de substitution 3 à 4 semaines avant la prise de l’iode radioactif ;
  • Soit en pratiquant une injection intramusculaire de TSH 48 heures avant la prise de l’iode radioactif.

Le choix entre les deux méthodes de stimulation de la TSH dépend du bilan sanguin effectué. Dans le cas de l’arrêt du traitement hormonal, le patient peut ressentir les effets d’une hypothyroïdie (fatigue, intolérance au froid, ralentissement du rythme cardiaque, constipation et troubles de la concentration).

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L’iode radioactif en pratique

Le traitement par l’iode radioactif nécessite une hospitalisation de 2 à 5 jours. Les chambres des patients sont situées dans un secteur protégé sous la responsabilité du service de médecine nucléaire. Les murs sont plus épais ou doublés de plomb. Les circuits d’évacuation des eaux sont indépendants du reste de l’hôpital. Des règles de sécurité strictes sont définies pour protéger les personnels de santé et les autres patients.

Le traitement à l’iode radioactif consiste à prendre une dose d’iode sous forme d’une gélule d’iode 131 à absorber en une seule fois avec un grand verre d’eau. Parfois, plusieurs prises sont nécessaires.

A savoir ! L’iode 131 est un isotope radioactif de l’iode qui n’existe pas à l’état naturel. Sa période (c’est-à-dire la durée nécessaire pour diviser par 2 sa radioactivité) est très courte (8 jours seulement). En médecine, il est utilisé en très petites quantités.

Afin de limiter les risques pour l’entourage, durant toute l’hospitalisation, les visites sont interdites et il est impossible de sortir de la chambre d’hôpital.

Juste avant la sortie de l’hôpital, un examen de scintigraphie du corps entier est réalisé. Il consiste à visualiser dans les différentes parties du corps les cellules qui ont capté l’iode radioactif et ainsi à évaluer la réponse au traitement. Le traitement par des hormones thyroïdiennes de substitution est prescrit aux doses adaptées pour compenser l’absence de la thyroïde.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Institut national du cancer. e-cancer.fr.
  • Champerlin says:

    Le iode 131 et les billes radioactives (pour le cancer de la prostate ) c’est la même chose?

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