Cancer de la prostate : mieux évaluer le risque de métastases

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Rédigé par Julie P. et publié le 13 janvier 2019

Récemment, des chercheurs en médecine du College Albert Einstein de New York ont développé un nouveau test biologique permettant d’évaluer efficacement le risque de métastases chez les patients atteints d’un cancer de la prostate. Zoom sur cette nouvelle technique très efficace et dont les travaux de recherche ont été publiés dans le Journal of Molecular Diagnostics.

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Mettre en place un diagnostic moléculaire plus performant

Aux Etats- Unis, selon l’Institut National du Cancer, environ 11, 2% des hommes souffriraient d’un cancer de la prostate.

Pour les patients chez qui le diagnostic du cancer de la prostate a été diagnostiqué pour la première fois et pour ceux qui ont déjà subi une thérapie pour cette forme de cancer, il est indispensable de réaliser un test biologique permettant de déterminer le risque métastatique.

Si le risque de propagation des cellules cancéreuses est élevé, le médecin conseillera alors au patient de procéder à une thérapie anticancéreuse plus agressive.

À savoir ! Les métastases surviennent dans environ 16% des cancers de la prostate et elles sont responsables de 8% des décès par cancer chez les hommes. La détection de certaines modifications de l’ADN dans les tissus de la prostate ou dans le sang peut indiquer si une maladie précédemment diagnostiquée a progressé. Les gènes amplifiés et délétés représentent de nouvelles cibles pour le traitement du cancer agressif de la prostate.

Même si les tests disponibles aujourd’hui sont très précis, ils restent néanmoins très longs à mettre en oeuvre et très coûteux.

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Principe du nouveau test de dépistage des métastases

Pour développer un nouveau test diagnostic, des chercheurs du Collège de médecine Albert Einstein de New York, avec un consortium de chercheurs travaillant dans d’autres instituts de recherche, se sont focalisés sur la détection, dans le sang ou le tissu prostatique, des altérations du nombre de copies de certains gènes.  C’est donc une nouvelle technique de séquençage du génome qu’ils ont mis au point.

En effet, pour la prostate ainsi que pour d’autres cancers, la croissance ou la propagation d’une tumeur primaire est provoquée par des amplifications ou des délétions de parties du génome appelées altérations du nombre de copies.

Leur technique d’analyse développée permet de séquencer 902 sites génomiques répartis dans 194 régions génomiques.

 » Nous avons démontré que le nouvel essai permet de détecter rapidement et précisément les altérations du nombre de copies. De plus, l’objectif de cette information est double: assurer un traitement agressif au moment du diagnostic chez les hommes atteints de maladies à métastases et justifier la mise en place d’une surveillance active pour les hommes atteints de la forme de la maladie indolente et évoluant à un rythme lent «  précise Harry Ostrer, auteur principal de l’étude travaillant au département de pathologie du College Alberrt Einstein de Medecine dans le Bronx à NewYork.

Le nouveau test comporte des avantages clefs:

  • Une très petite taille d’échantillon (de l’ordre d’une dizaine de nanogrammes) est nécessaire ;
  • Peu coûteux (une trentaine d’euros contre 900 à 1000 euros pour les techniques existantes séquençant le génome entièrement) ;
  • Une lecture facile des résultats (permettant de traiter une multitude d’échantillons en même temps) ;
  • Un délai de mise en oeuvre court (en moyenne 36 heures)
  • La possibilité de réaliser le test dans des laboratoires de biomédecine indépendants et limités en terme d’équipements d’analyses biologiques ;
  • Une fiabilité comparable à celle des tests existants.

Pour l’équipe de Harry Ostrer, cette nouvelle technique, nommée  » nouvelle génération de détection du nombre de copies altérés  » ou test du « Next-GenerationCopy Number Alteration (NG-CNA) » est très prometteuse.

En intégrant cette méthode à une plate-forme standard, il sera alors possible d’accélérer l’identification des tumeurs agressives et de prévoir la réponse thérapeutique à certains traitements en fonction de la présence- ou de l’absence- de certaines mutations génétiques.

« Les tests massivement multiplexés, comme le test NG-CNA, permettent d’accéder à des applications de médecine personnalisée à un coût bien inférieur au coût des approches classiques de séquençage du génome entier«  précise Viacheslav Fofanov, docteur en informatique de l’université de l’Arizona qui a participé à cette étude.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Prostate cancer: New, quicker test to assess metastasis risk. Medical News Today. M.Cohut. Consulté le 7 janvier 2018.
– Faster, cheaper test can help predict risk of metastasis in prostate cancer patients. Elsevier. Consulté le 7 janvier 2018.