Soleil d’hiver : faut-il continuer à se protéger ?

Par |Publié le : 18 novembre 2025|Dernière mise à jour : 13 novembre 2025|5 min de lecture|

En hiver, le soleil paraît inoffensif. Pourtant, les rayons ultraviolets continuent d’atteindre la peau et les yeux. Imperceptibles, mais bien réels, ils contribuent à long terme au vieillissement cutané et au risque de cancers de la peau. Alors que les journées raccourcissent et que l’indice UV baisse, faut-il encore penser à la protection solaire ? Entre fausses croyances et vrais dangers, voici ce que disent les spécialistes.

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Les effets du soleil et des UV sur la santé

Le soleil émet différentes formes de rayonnement, dont les ultraviolets. Ils se divisent principalement en deux types :

  • Les UVA : ils pénètrent profondément dans la peau et accélèrent le vieillissement cutané. Présents toute l’année, même à travers les nuages ou les vitres, ils jouent un rôle majeur dans l’apparition des cancers cutanés.
  • Les UVB : plus énergétiques, ils sont à l’origine des coups de soleil et des brûlures superficielles. Ils peuvent provoquer des lésions de l’ADN responsables de certains mélanomes.

Une exposition solaire excessive entraîne des effets à court et long terme :

  • Sur la peau : coups de soleil, photovieillissement, taches pigmentaires, altération de la structure du collagène, cancers de la peau.
  • Sur les yeux : kératite (ou « ophtalmie des neiges »), cataracte précoce, atteintes de la rétine, mélanome intraoculaire.
  • Sur le système immunitaire : diminution des défenses locales, rendant la peau plus vulnérable aux infections et aux cancers.

Les cellules de la peau peuvent être détériorées par des doses d’UVA et d’UVB inférieures à celles provoquant un coup de soleil. C’est donc un mauvais indicateur de dangerosité. Responsables de plus de 80 % des cancers de la peau, les rayons UV sont classés comme cancérogènes avérés pour l’être humain par le CIRC (OMS), depuis 1992.

Les spécificités du rayonnement solaire en hiver

En hiver, l’ensoleillement diminue et l’indice UV reste souvent bas. Cela ne signifie pas que tout risque a disparu, mais que la protection doit être adaptée à la situation. En France, la plupart des régions métropolitaines affichent en décembre, janvier et février un indice UV entre 1 et 2. Les pics au-dessus de 3 concernent essentiellement les zones montagneuses ou méditerranéennes. Les dermatologues rappellent que, bien qu’il ne soit pas nécessaire d’appliquer une crème solaire tous les jours en hiver, une protection reste utile :

  • Pour les personnes à phototype clair ou sous traitement photosensibilisant ;
  • Lors d’activités prolongées à l’extérieur ;
  • En présence de neige, glace, sable ou eau, qui réfléchissent les UV et augmentent l’exposition effective.

Même sous un ciel voilé, jusqu’à 80 % des rayons UV traversent les nuages : la prudence demeure donc de mise, notamment pour les enfants.

Indices UV : les bons gestes

Indice UVIntensitéRisques principauxConduite à tenir
0 à 2FaibleRisque minimal pour la peauPas de protection systématique, sauf peau très claire ou exposition prolongée
3 à 5ModéréDébut de risque d’érythèmeChapeau, lunettes de soleil, crème solaire SPF 30 sur les zones exposées
6 à 7ÉlevéCoup de soleil en 20 min sur peau claireÉviter l’exposition de 11 h à 15 h, vêtements couvrants, crème solaire
8 à 10Très élevéBrûlure rapide, risque oculaire importantProtection maximale (crème SPF 50+, lunettes CE 4, chapeau)
11+ExtrêmeBrûlure grave en quelques minutesÉviter toute exposition directe

Expositions à risque au soleil l’hiver

En montagne

À haute altitude, l’air filtre moins les UV, et la neige les réfléchit intensément. Résultat : une exposition presque doublée par rapport à la plaine. Les recommandations sont l’utilisation de :

  • Lunettes ou masque catégorie CE 4 ;
  • Crème solaire FPS 30+ à renouveler toutes les deux heures ;
  • Stick à lèvres protecteur solaire ;
  • Chapeau ou casque avec visière.

Les enfants et adolescents doivent être particulièrement protégés.

En voyage sous les tropiques

Pendant l’hiver européen, l’hémisphère Sud vit son été. Dans les zones tropicales (Réunion, Kenya, Australie…), l’indice UV peut atteindre 15, un niveau qualifié d’extrême.

Le risque est majeur en cas d’exposition brutale à un rayonnement bien plus fort que celui de la métropole. Une peau non acclimatée brûle en moins de 10 minutes.

Les médecins conseillent de :

  • Proscrire l’exposition entre 11 h et 15 h ;
  • Privilégier les activités à l’ombre ;
  • Appliquer une crème SPF 50+ dès le matin et la renouveler toutes les deux heures ;
  • Porter des vêtements légers, mais couvrants ;
  • Protéger systématiquement les yeux.

Travailleurs en extérieur

Même en hiver, les travailleurs en extérieur (bâtiment, voirie, agriculture) cumulent des doses significatives d’UV. Les experts préconisent une protection systématique en cas d’exposition prolongée : lunettes, vêtements adaptés et crème solaire sur les zones découvertes.

Les effets du soleil d’hiver sont souvent peu perceptibles. Pourtant, les rayons UV peuvent être nocifs toute l’année, participant silencieusement au vieillissement cutané et au risque de cancers de la peau. Rester vigilant et adopter une protection raisonnée selon les conditions (altitude, météo, latitude) reste le meilleur moyen de préserver la peau et la santé oculaire. En toutes saisons, le bon réflexe reste d’observer l’indice UV du jour avant de s’exposer.

Sources
– Soleil, UV et cancers. www.ligue-cancer.net. Consulté le 21 octobre 2025.
– Rayons du soleil. www.cancer-environnement.fr. Consulté le 21 octobre 2025.
– Conseils de protection solaire selon la région et la saison. www.liguecancer.ch. Consulté le 21 octobre 2025.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre