Spoutnik 5, flop ou espoir

Actualités Coronavirus (COVID-19) Maladies infectieuses Maladies virales Santé au quotidien (maux quotidiens) Vaccins

Rédigé par Charline D. et publié le 21 août 2020

Le 11 août dernier, le président russe Vladimir Poutine surprend le monde en annonçant la mise au point d’un vaccin contre la Covid-19. Une affirmation qui laisse sceptique la communauté scientifique.

Flacons de vaccins anti-covid-19

La Russie dans les starting block

Depuis fin décembre, le coronavirus SARS-CoV-2 est à l’origine de plus de 780 000 décès dans le monde, dont environ 180 000 en Europe. Compte tenu des enjeux colossaux, la recherche d’un vaccin contre ce fléau est donc la priorité numéro 1 de l’ensemble des pays.

C’est dans une atmosphère tendue que le vaccin russe contre le coronavirus, appelé Spoutnik 5 en référence au premier satellite artificiel de l’histoire, a été annoncé le 11 août dernier par le président russe lui-même. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’accueil de cette nouvelle fut extrêmement froid de la part de la communauté scientifique mondiale. Et pour cause, le Spoutnik 5 n’a été testé que chez 76 volontaires et les phases finales des essais ne sont pas terminées au moment de l’annonce.

Quelques jours plus tard, le 20 août, la Russie enfonce le clou, et annonce le début des essais cliniques sur près de 40 000 personnes dans la semaine qui suit. Plus de 45 centres médicaux russes participeront selon le patron du fond souverain russe, Kirill Dmitriev. Il ajoute que la vaccination des groupes à risque, notamment les professionnels de santé, débuterait dans le même temps, sur la base du volontariat. Par ailleurs, il prévoit dès octobre des « vaccinations massives » de la population russe, et une livraison des fameux vaccins à l’étranger entre novembre et décembre. Toujours selon Kirill Dmitriev, plus de 20 pays aurait déjà passé commande pour un milliard de doses vaccinales.

Les autres candidats vaccins

L’approche scientifique utilisée pour développer le Spoutnik 5 est connue. En effet, au moins 6 autres candidats vaccins utilisent la même, à savoir l’utilisation d’un vecteur viral dont le rôle est de présenter au système immunitaire les éléments clé du coronavirus afin qu’il puisse se défendre. Le vecteur utilisé est un adénovirus déjà peu dangereux, mais qui est rendu inoffensif génétiquement afin qu’il soit incapable de se reproduire dans l’organisme humain.

L’élément clé du coronavirus est la protéine S. Le virus s’en sert pour pénétrer les cellules via le récepteur ACE2 qui fait office de serrure. L’objectif du vaccin est de présenter ce système clé-serrure au système immunitaire pour qu’il apprenne à le reconnaître et à le combattre. Une seconde dose d’adénovirus est ensuite administrée afin de renforcer la réponse immunitaire.

Le porte parole de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) appelle à la prudence en rappelant qu’il existe une différence entre une découverte intéressante et la possibilité d’avoir un vaccin qui fonctionne et franchit toutes les étapes avec succès. Selon lui, les choses doivent avancer de manière sûre et efficace, sans précipitation.

Par ailleurs, d’autres candidats vaccins utilisant la même technique sont plus avancées avec des données publiées. En Chine, par exemple, les résultats d’un essai de phase 2 conduit sur plus de 500 personnes ont été publié le 23 juillet dans Lancet. Ce candidat vaccin est déjà administré aux soldats de l’armée populaire de libération chinoise.

La France, avec le laboratoire Astra Zeneca et en association avec l’université d’Oxford, mène actuellement un essai de phase 2 avec des résultats prometteurs publiés le 21 juillet dans Lancet. L’institut Pasteur mène également ses recherches en utilisant le virus de la rougeole plutôt qu’un adénovirus.

Au final, comparé à ses homologues étrangers, Spoutnik 5 a encore un bon bout de chemin à faire avant d’être considéré comme un vaccin potentiellement commercialisable.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Coronavirus : chiffres clés et évolution de la COVID-19 en France et dans le Monde. SANTÉ PUBLIQUE FRANCE. Consulté le 21 août 2020.
– Coronavirus : la Russie va tester le Spoutnik 5, son vaccin contre le Covid-19, sur 40 000 personnes. FRANCE INFO. Consulté le 21 août 2020.
– Coronavirus Covid-19 : que sait-on de Spoutnik V, le candidat vaccin russe ?. SCIENCE ET AVENIR. Consulté le 21 août 2020.
  • Patrick HB says:

    Et pourquoi Spoutnik 5 serait-il moins bon qu’un autre? parce ce qu’il est Russe et que l’on à toujours peur de ce qui vient de l’inconnu ? Peut être serait-il temps d’avancer. Dans n’importe quelle situation, il existera toujours des sceptiques, des opposants. Ce virus n’a pas fait que prendre des vies , il a aussi détruit beaucoup de gens, d’économie et d’avenir.
    Cordialement ……Patrick HB.

  • Patrick HB says:

    Et pourquoi Spoutnik 5 serait-il moins bon qu’un autre? parce ce qu’il est Russe et que l’on à toujours peur de ce qui vient de l’inconnu ? Peut être serait-il temps d’avancer. Dans n’importe quelle situation, il existera toujours des sceptiques, des opposants. Ce virus n’a pas fait que prendre des vies , il a aussi détruit beaucoup de gens, d’économie et d’avenir.
    Cordialement ……Patrick HB.

    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour,
      Merci pour votre témoignage. Nous souhaitons comme vous que la communauté scientifique internationale trouve rapidement un vaccin efficace, quelle que soit son origine ! Il faut simplement s’assurer de l’innocuité de celui-ci.
      Nous vous souhaitons une bonne journée,
      L’équipe Santé sur le Net

Ou

Les commentaires sont fermés.