Transpiration : Une égalité homme – femme ?!

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Rédigé par Estelle B. et publié le 8 mars 2017

transpiration homme femme

La transpiration est l’un des principaux mécanismes physiologiques de l’organisme, pour réguler la température corporelle. Mais qui transpire le plus, les hommes ou les femmes ? La réponse est apportée par une récente étude, menée par des chercheurs australiens et japonais.

Transpiration et régulation thermique

L’organisme humain dispose de deux grands mécanismes pour se refroidir en cas de stress thermique et ainsi réguler la température corporelle :

  • La transpiration (la production de sueur entraîne une baisse de la température corporelle par évaporation) ;
  • L’augmentation du débit sanguin au niveau de la surface cutanée (ce phénomène permet d’évacuer une partie de la chaleur véhiculée par le sang au niveau de la peau).

En fonction des conditions de température, les deux mécanismes sont plus ou moins sollicités. Antérieurement, des études ont établi que la morphologie de chaque individu peut influencer ces mécanismes de régulation thermique.

De longue date, différentes croyances et idées reçues suggèrent que les hommes et les femmes ne transpirent pas autant, ni de la même manière, par exemple au cours d’un exercice physique. Existe-t-il une inégalité homme-femme en ce qui concerne la transpiration ? Nombreux sont ceux qui le pensent, mais qu’en dit la science ?

Pour trancher cette question, des chercheurs australiens et japonais ont observé le débit sanguin cutané (vitesse de la circulation sanguine au niveau de la peau) et la transpiration chez 36 hommes et 24 femmes. Tous étaient physiquement actifs et en bonne santé, mais n’étaient pas acclimatés à la chaleur.

Pour minimiser une éventuelle influence hormonale, les femmes ont participé à l’étude durant la même phase de leur cycle menstruel (phase folliculaire ou phase placebo d’une contraception orale, c’est-à-dire les premiers jours du cycle). Ces volontaires ont effectué deux types d’exercice physique, un léger et un modéré, à une température de 28°C et 36 % d’humidité relative. Ces conditions environnementales sont propices à la mise en œuvre des mécanismes de régulation thermique de l’organisme.

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Une parité hommes-femmes sur la sueur !

Tous les participants, quel que soit leur sexe, ont montré des changements similaires de température corporelle au cours des deux exercices. Les résultats observés indiquent que les différences de transpiration entre les individus ne dépendent en réalité pas du sexe, mais de la morphologie.

En effet, les individus les plus grands transpirent plus que les petits au cours d’un exercice physique. Les personnes plus petites disposent d’une surface corporelle spécifique (surface corporelle rapportée au poids) supérieure, ce qui favorise la perte de chaleur par augmentation du débit sanguin cutané. Ce phénomène est le facteur déterminant, puisqu’il explique à lui seul entre 10 et 48 % de la capacité individuelle de thermorégulation (c’est-à-dire que la capacité à réguler la température corporelle de chaque individu est conditionnée jusqu’à 48% par sa morphologie).

En prenant en compte la température corporelle moyenne et les différences morphologiques, le genre sexuel n’expliquerait que 5 % des variations de la capacité individuelle de thermorégulation. Des hommes et des femmes de même morphologie transpirent et compensent le stress thermique approximativement de la même manière.

Ces résultats viennent bouleverser les idées reçues sur la transpiration en fonction du sexe. Hommes et femmes semblent égaux sur ce point. Mais il serait intéressant selon les auteurs de renouveler une telle étude sur les adolescents, pour déterminer s’il existe ou non des différences de régulation thermique entre les filles et les garçons, au cours du développement pubertaire.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie


Sources :
Notley, S.R. et al. Variations in body morphology explain gender differences in thermoeffector function during compensable heat stress. 2017. Experimental Physiology. DOI: 10.1113/EP086112.