Le sujet fait débat depuis plus de dix ans déjà sur la question : existe-t-il un lien entre l’utilisation de déodorants contenant des sels d’aluminium et le risque de cancer du sein ? A plusieurs reprises, les experts et les autorités de santé publique françaises et européennes ont répondu « non » à cette question, sur la base des données actuellement disponibles. Explications.
Déodorants, sels d’aluminium et cancer du sein
Des sels d’aluminium sont présents dans les vaccins (comme adjuvants), mais aussi dans plusieurs produits du quotidien, comme les dentifrices, les rouges à lèvres ou encore les déodorants. Ces derniers, appliqués sur les aisselles, sont soupçonnés de favoriser le développement du cancer du sein.
Mais existe-t-il vraiment un lien entre ces sels d’aluminium et le risque de cancer du sein ?
Dès 2011, saisie de cette question, l’ANSES conclut que l’exposition cutanée à des sels d’aluminium ne peut pas être associée à une augmentation du risque de cancer du sein, selon les données scientifiques disponibles. Le comité scientifique pour la sécurité des consommateurs de l’Union Européenne réaffirme cette conclusion en mars 2020. Ce dernier considère qu’en l’état actuel des connaissances, l’utilisation, même quotidienne, des déodorants contenant des sels d’aluminium est sûre.
L’aluminium, présent dans l’alimentation et l’environnement
Actuellement, les déodorants disponibles sur le marché contiennent moins de 10,6 % de sels d’aluminium pour les sprays et 6,25 % pour les autres présentations de déodorants.
Ces concentrations ne représenteraient pas des apports significativement supérieurs en aluminium à ceux apportés par d’autres sources, au premier rang desquels l’alimentation.
En effet, l’aluminium est un élément métallique largement présent dans l’environnement et dans de nombreux aliments et produits du quotidien, dont les produits cosmétiques et d’hygiène. Les sels d’aluminium sont ajoutés à la formulation de certains déodorants, pour réduire le diamètre des pores de la peau et ainsi limiter la sécrétion de la sueur. Les effets de l’aluminium sur la santé sont clairement démontrés, mais uniquement lorsqu’il est inhalé ou ingéré. En quantités importantes, l’organisme ne parvient pas à l’éliminer et le stocke dans les tissus et les organes.
Une alternative, les déodorants sans sels d’aluminium
Ce stockage peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des reins, du foie, des poumons ou encore du cerveau. Mais aucun lien n’a jusque là été démontré entre le risque de cancer et une exposition cutanée à l’aluminium. Dans le cas du cancer du sein, la polémique est née de deux constats parallèles :
- Les déodorants sont appliqués à seulement quelques cm des seins ;
- L’incidence du cancer du sein est en augmentation dans les pays occidentaux, et touche des femmes de plus en plus jeunes.
Après de multiples revirements, les dernières études indiquent que les sels d’aluminium appliqués sur la peau ne pénètrent pas dans l’organisme et que leur concentration dans les déodorants est trop faible pour jouer un rôle sur le développement d’une tumeur maligne. Malgré ces conclusions, il est probable que le sujet continue à faire débat dans les prochaines années. D’ici là, les femmes ont une alternative, se tourner vers des déodorants sans sels d’aluminium, qui présentent en plus l’avantage de limiter l’inflammation cutanée locale et de laisser se dérouler naturellement le processus de transpiration.
Publié le 4 octobre 2016 et mis à jour le 14 septembre 2022 par Estelle B., Docteur en Pharmacie.
– Les sels d’aluminium dans les déodorants peuvent-ils provoquer un cancer du sein ?. e-cancer.fr. Consulté le 14 septembre 2022.