8 novembre : journée mondiale de la radiologie

Le 8 novembre 1895, le physicien allemand Wilhelm Röntgen découvre par hasard le rayon X, un rayonnement très pénétrant capable de traverser la matière tout en étant relativement faiblement absorbé. Le 22 décembre de la même année il réalise la première image radiographique de la main de son épouse. Véritable révolution médicale, la radiologie connait aujourd’hui des avancées majeures grâce à l’IA, la réalité augmentée et l’imagerie 3D.

La radiologie, une révolution pour la pratique médicale

La radiologie conventionnelle est la technique d’imagerie médicale la plus ancienne et la plus largement utilisée. Les radiographies standards, comme celles du thorax, du rachis ou des membres inférieurs, permettent de détecter des fractures, des infections, des projectiles ou des tumeurs osseuses.

Dès 1897, la France se dote du premier laboratoire de radiologie grâce au docteur Béclère qui met en place une installation radioscopique dans son service de médecine générale à l’hôpital Tenon à Paris. Pendant la Première Guerre Mondiale, Marie Curie est à l’origine de la création d’un service de radiologie mobile des armées avec l’intégration d’appareils radiologiques dans les camions militaires. Plus d’un million d’examens radiologiques seront réalisés pendant la guerre évitant ainsi les complications et sauvant de milliers d’hommes.

Au fil du temps, et avec l’intégration du numérique dans les années 2000, les clichés se dotent d’une qualité d’image plus nette et plus précise. Les images sont dorénavant stockées et analysées par ordinateur. Peu à peu, des programmes informatiques, intégrant des multitudes données et de l’intelligence artificielle, commencent à assister les radiologues pour améliorer la rapidité et la précision des diagnostics.

Les apports de l’Intelligence artificielle

L’intelligence artificielle se révèle être une véritable révolution pour la radiologie, elle permet de :  

• Améliorer le diagnostic par des détections automatisées des anomalies précoces (invisibles à l’œil nu) ou des anomalies localisées dans des parties anatomiques complexes ;
• Réduire les diagnostics erronés en limitant faux négatif et faux positif ;
• Standardiser les lectures de clichés en se soustrayant partiellement aux interprétations de plusieurs radiologues ;
• Gagner du temps (priorisation et automatisation des tâches répétitives) ;

• Planifier les protocoles thérapeutiques adéquats ;
• Rendre possible la téléradiologie ;
• Soutenir la recherche, la formation et l’innovation.

Néanmoins, l’usage de l’IA en radiologie pose aussi de nouveaux défis pour les soignants. Il est en effet nécessaire de la valider en conditions réelles et de former les équipes. Elle interroge également sur la responsabilité et la protection des données. Aujourd’hui, l’IA ne remplace pas le radiologue, elle constitue un outil d’aide à l’interprétation et d’aide à la décision.

L’imagerie 3D et la réalité augmentée

La réalité augmentée se profile comme un outil puissant pour la radiologie. D’ici une petite décennie, l’utilisation de lunettes de réalité augmentée ou de casques immersifs pourrait permettre aux radiologues de visualiser les structures anatomiques en 3D.

Cette technologie permettra d’améliorer les diagnostics et de planifier les gestes à réaliser lors des interventions chirurgicales. C’est également un excellent outil pour la formation des professionnels de santé qui pourront s’exercer en conditions immersives.

L’imagerie 3D devrait également révolutionner la radiologie, notamment dans le cas des pathologies complexes.

Dans la prochaine décennie, l’IA, la 3D, la réalité augmentée, la téléradiologie et la médecine prédictive et personnalisée vont donner un autre visage au diagnostic médical.

Ces technologies, synonymes d’amélioration de la prise en charge du patient, devront néanmoins relever plusieurs défis liés au contrôle qualité des logiciels, à la réglementation, à l’éthique (responsabilité dans la prise en charge et égalité d’accès aux soins) ainsi qu’à la sécurité des données.