Les vacances d’hiver approchent à grands pas et nombreux sont les Français qui vont prendre la direction des stations de ski. Mais la pratique de ce sport n’est pas sans risque. Les airbags d’avalanche, nouvel équipement de sécurité pour ceux qui s’aventurent en dehors des pistes balisées, sont-ils aussi efficaces que les fabricants le suggèrent ? Pas vraiment selon une récente revue de littérature sur le sujet.
Le ski, un sport à risques
Chaque année, le ski et les pratiques associées sont à l’origine de nombreux accidents, à la fois sur les pistes balisées et en dehors. Au cours de la saison hivernale 2015-2016, sur les 8 millions de pratiquants de sports d’hiver en France, 150 000 blessés ont été pris en charge par les médecins de montagne. Rien qu’en Haute-Savoie, 8 506 accidents sont survenus en montagne au cours de l’hiver 2016-2017, dont 28 décès.
Si le risque d’accident n’est pas nul sur les pistes de ski, il est fortement accru dans les secteurs non balisés, particulièrement en raison du risque d’avalanches. Chaque année, en Europe, en moyenne 130 personnes décèdent suite à une avalanche. Pour ceux qui s’aventurent sur ces pentes vierges de traces, plusieurs équipements de sécurité sont recommandés :
- Une sonde
- Une pelle
- Un Détecteur de Victimes d’Avalanche (DVA).
Plus récemment, un nouvel équipement de sécurité a fait son apparition et connaît un essor important : l’airbag d’avalanche.
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Rester à la surface de la neige
Les avalanches entraînent d’importantes blessures et parfois le décès selon deux principaux scénarios :
- La quantité de neige et sa hauteur ensevelissent la victime, qui est rapidement asphyxiée sous la couche de neige (une vingtaine de minutes sous une épaisse couche de neige est le plus souvent fatale aux victimes d’avalanche) ;
- L’existence de roches ou d’obstacles sur le trajet de l’avalanche, contre lesquels la victime se heurte et se blesse gravement voire mortellement.
Statistiquement, le taux de survie d’une personne totalement ensevelie est seulement de 46,8 %, et 75 à 85 % des décès sont liés à l’asphyxie. Tout ce qui peut limiter l’ensevelissement de la victime d’avalanche peut donc potentiellement réduire le risque mortel.
L’airbag d’avalanche consiste en un sac porté sur le dos du skieur et renfermant un ballon qui se gonfle. Le gonflement de l’airbag se déclenche en cas d’avalanche et peut permettre au skieur de rester à la surface de la neige. Ce nouvel équipement a déjà permis à plusieurs skieurs, dont certains freeriders de renommée internationale, de survivre à des avalanches. Mais quelle est l’efficacité réelle de ces airbags ?
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Airbags d’avalanche : une efficacité très relative
Pour répondre à cette question, des chercheurs ont analysé toutes les études (17 au total) menées sur les airbags d’avalanche au cours des 20 dernières années (entre 1996 et 2016). Sur la période 1996-2002, les études, effectuées dans un cadre peu strict et assez hâtif, aboutissaient à des conclusions prometteuses, très favorables pour les fabricants de ces équipements de sécurité. Les observations étaient menées sur des mannequins placés par hélicoptère sur la trajectoire de coulées d’avalanche, artificiellement déclenchées. Néanmoins, certains mannequins étaient retrouvés la face dans la neige ou avec les voies respiratoires couvertes de neige. Suite à ces études, une seconde génération d’airbags d’avalanche a été développée avec le passage d’un seul ballon gonflé au-dessus du sac à deux ballons placés de chaque côté du sac pour maintenir la victime en position horizontale.
A partir de 2002, l’airbag d’avalanche s’est démocratisé et les études sur son efficacité ont pu être menées sur des cas survenus en conditions réelles. En 2007, une étude menée sur 1 504 victimes d’avalanche en Suisse et en Autriche entre 1990 et 2004 a montré une baisse du risque de décès (de 18,9 % à 2,9 %) chez les porteurs d’airbag d’avalanche. Mais seulement 35 personnes étaient équipées d’un airbag ! Une autre étude a mis en évidence que les airbags pourraient contribuer à réduire la mortalité immédiate, mais sans garantir la survie dans les heures et jours qui suivent.
Ces résultats amènent à modérer les arguments des fabricants d’airbag, qui incitent fortement à investir dans de tels équipements. De plus, le port de l’airbag est de plus en plus controversé par les professionnels de la montagne, car il pourrait être à l’origine de prises de risque plus importantes.
Au final, le meilleur moyen de profiter des plaisirs de la glisse sans risques d’avalanches est de rester sur les pistes balisées !
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
– Bilan statistique des accidents en montagne pour la saison hivernale 2016-2017. Préfecture de Haute-Savoie. Mis à jour le 20 novembre 2017.
– Efficacité de l’airbag d’avalanche face au risque d’ensevelissement : revue de littérature (1996–2016). Haye, L. and al. 2017. Science et Sport. Doi : 10.1016/j.scispo.2017.10.003.
Bonjour,
Une étude récente, consolidant les données de plusieurs pays, conclut à une réduction par deux de la mortalité relative pour les porteurs de sacs airbags : http://www.resuscitationjournal.com/article/S0300-9572(14)00566-8/abstract.
Moins prometteurs que ce que les fabricants avancent, mais mieux que ce que vous annoncez.
bonne journée
Bonjour,
Une étude récente, consolidant les données de plusieurs pays, conclut à une réduction par deux de la mortalité relative pour les porteurs de sacs airbags : http://www.resuscitationjournal.com/article/S0300-9572(14)00566-8/abstract.
Moins prometteurs que ce que les fabricants avancent, mais mieux que ce que vous annoncez.
bonne journée
Bonjour,
Si nous allons ailleurs que sur les pistes de ski c’est parce que nous y trouvions un plaisir autre que celui de descendre sur cette neige préparée ( paysages, plaisir de faire sa trace …).
Il reste qu’en montagne, le risque zéro n’existe pas, tout comme sur les pistes de ski.
L’airbag a déjà sauvé des vies, même s’il ne les a pas toutes sauvées il est utile, comme la ceinture de sécurité en voiture.
Les formations sont là pour nous apprendre à évaluer le risque de chaque projet en montagne.
A nous de bien décider : décider de se former, d’analyser les situations, d’évaluer et comparer les risques de chaque itinéraire, décider d’aller à tel endroit ou tel autre voire de renoncer. Décider à la préparation, au départ et à chaque minute sur le terrain.
« Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent responsable » Voltaire
Christian DUVAL
Bonjour,
Si nous allons ailleurs que sur les pistes de ski c’est parce que nous y trouvions un plaisir autre que celui de descendre sur cette neige préparée ( paysages, plaisir de faire sa trace …).
Il reste qu’en montagne, le risque zéro n’existe pas, tout comme sur les pistes de ski.
L’airbag a déjà sauvé des vies, même s’il ne les a pas toutes sauvées il est utile, comme la ceinture de sécurité en voiture.
Les formations sont là pour nous apprendre à évaluer le risque de chaque projet en montagne.
A nous de bien décider : décider de se former, d’analyser les situations, d’évaluer et comparer les risques de chaque itinéraire, décider d’aller à tel endroit ou tel autre voire de renoncer. Décider à la préparation, au départ et à chaque minute sur le terrain.
« Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent responsable » Voltaire
Christian DUVAL
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