Méduses, oursins, vives : les dangers de la plage !

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Rédigé par Estelle B. et publié le 1 juillet 2017

Voici venu pour certains le moment tant attendu des vacances à la mer. Si petits et grands se réjouissent à l’avance de pouvoir profiter pleinement des joies du littoral, méduses, oursins ou vives peuvent vite transformer une simple baignade en visite au poste de secours. Santé Sur le Net vous donne quelques informations et astuces pour mieux réagir face à ces animaux peu fréquentables…

Poissons de mer

Dans l’eau ou échouées sur la plage : les méduses

Les méduses échouées sur les plages attirent ou répugnent selon les cas. Quels sont les risques réels de ces animaux à l’aspect élastique et visqueux ? Les méduses sont des animaux urticants, c’est-à-dire capables de provoquer des brûlures accompagnées de démangeaisons. Les cellules urticantes se trouvent au niveau de leurs tentacules.

Le contact de la peau avec les tentacules d’une méduse, même échouée sur la plage depuis plusieurs jours, entraîne des sensations plus ou moins fortes de brûlures pendant plusieurs heures. Des petites cloques peuvent se former sur la peau, qui prend une coloration violacée, qui peut perdurer quelques semaines. Plus rarement, d’autres symptômes peuvent survenir jusqu’à plusieurs heures après le contact avec la méduse :

  1. Un malaise, des vertiges ;
  2. Des maux de tête ;
  3. Une anxiété ;
  4. Une somnolence ;
  5. De la fièvre ;
  6. Des nausées et/ou des vomissements ;
  7. Des douleurs abdominales ;
  8. Une accélération du rythme cardiaque (tachycardie) ;
  9. Une gêne respiratoire ;
  10. Des douleurs articulaires ou musculaires.

Si la plupart des espèces sont inoffensives pour l’Homme, certaines espèces, notamment en zone tropicale, peuvent être mortelles. Sur les côtes françaises, plusieurs espèces peuvent être rencontrées :

  1. Le rhyzostome est une grosse méduse, communément appelée le poumon de mer. Elle peut atteindre un mètre de diamètre et est de couleur blanc crème avec des bras orangés, verts, bleus ou mauves. Elle n’est pas dangereuse, car elle ne possède pas de tentacules urticants, mais elle peut provoquer des démangeaisons.
  2. La vélelle, appelée aussi barque de la Saint Jean, est une petite méduse de quelques cm ressemblant à un radeau flottant. Peu urticante, elle n’est pas dangereuse pour l’Homme.
  3. L’aurélie est une petite méduse très répandue, transparente, légèrement bleutée ou rosâtre. Cette espèce est peu urticante.
  4. La pélagie est une méduse commune en forme de cloche, globuleuse de couleur rouge, rose ou violacée qui atteint environ 10 cm de diamètre. Ses tentacules peuvent en revanche mesurer jusqu’à un mètre et sont très urticants.
  5. La méduse rayonnée, ou méduse boussole, se reconnaît aisément à ses seize bandes brunes sur son ombrelle beige. Elle mesure jusqu’à 30 cm de diamètre et ses tentacules jusqu’à 2 mètres. Ils sont relativement urticants.
  6. La physalie, encore appelée la galère portugaise ou espagnole, est un animal apparenté aux méduses. Ses tentacules se présentent sous la forme de longs filaments, qui peuvent atteindre 15 à 40 m de long. Extrêmement urticants mais fragiles, ces tentacules peuvent se détacher du corps de la physalie et dériver au gré des courants.

L’attitude à adopter suite au contact avec une méduse est la suivante :

  1. Retirer les éventuels fragments de tentacules restants sur la peau avec une pince ou du sable sec (appliquer du sable sur la zone, le laisser sécher puis l’enlever en grattant).
  2. Rincer la zone touchée de la peau avec de l’eau de mer ou du sérum physiologique sans frotter. Ne pas utiliser d’eau douce, de vinaigre ou d’ammoniaque.
  3. Désinfecter avec une compresse stérile imbibée d’antiseptique.

En cas de doute, il est recommandé de se rendre au poste de secours le plus proche. Si les symptômes s’aggravent, persistent au-delà de 30 min ou si le visage est atteint, il est conseillé de consulter un médecin.

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Dans les rochers : les oursins

Bien connus des gastronomes, les oursins vivent dans les anfractuosités des roches situées sur les côtes, mais peuvent aussi se rencontrer sur les fonds sableux. Leurs piquants sont courts et non venimeux, mais ils pénètrent aisément dans la peau. Fragiles, ils se cassent alors facilement et restent fichés dans les plaies, provoquant rapidement de vives douleurs.

Il n’est pas rare d’être piqué par des oursins sur le bord des côtes, et les zones les plus touchées sont les pieds, les genoux et les mains. De nombreuses espèces d’oursins sont présentes sur nos côtes, mais aucune n’est venimeuse, contrairement à certaines zones tropicales. Pour prévenir ce type de désagrément, il est conseillé de porter des chaussures en plastique et des gants de plongée.

Pour éviter que les douleurs ne s’aggravent et qu’une éventuelle surinfection se produise, il faut impérativement retirer les piquants. Pour cela, il est important de respecter les consignes suivantes :

  1. Extraire les piquants avec une pince fine (un tire-comédons, une pince à échardes ou une pince à épiler).
  2. Désinfecter la plaie avec une solution antiseptique.

En cas de doute, il est possible de s’adresser au poste de secours le plus proche. Si des débris persistent dans la peau et sont impossibles à extraire, une consultation médicale est recommandée.

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Un danger moins connu : les vives

Les vives sont des poissons de petite taille (20 cm de long au maximum), possédant des nageoires dorsales venimeuses. Elles vivent le plus souvent enfouies dans le sable dans les eaux peu profondes.

Lorsque les vives se sentent menacées, par exemple lorsqu’un baigneur marche à proximité, elles dressent leurs aiguillons et injectent du venin en cas de contact avec le pied ou la main d’un baigneur. Leur piqûre provoque des signes cliniques caractéristiques :

  1. Une douleur immédiate, très vive, semblable à une décharge électrique, qui persiste souvent plusieurs heures ;
  2. Un œdème au niveau de la zone piquée ;
  3. Des fourmillements ;
  4. Des nausées et/ou des vomissements ;
  5. Des sueurs.

Dans certains cas, la douleur est tellement intense qu’elle provoque une syncope, à l’origine d’un risque de noyade pour le baigneur piqué.

Le traitement de la piqûre de vive repose sur la destruction du venin par la chaleur :

  1. Tremper rapidement la zone piquée dans l’eau chaude pendant une quinzaine de minutes.
  2. Désinfecter la plaie avec une solution antiseptique.

Il est conseillé de se rendre au poste de secours, où les premiers soins pourront être prodigués. Si les symptômes s’aggravent ou persistent plus de deux heures, il est impératif de consulter un médecin.

Face à ces petits dangers des côtes, la prévention reste la meilleure arme : ne pas toucher les animaux échoués et porter des chaussures et gants en plastique.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– A la plage. DGCCRF. Actualisée en juin 2014.
– Méduses et physalies. Agence Régionale de Santé Bretagne. – Consulté le 14 juin 2017.
– Vives, oursins et méduses. Association SNSM. – Consulté le 19 juin 2017.
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