Comment évoluent les chiffres des arrêts de travail depuis 2014 en France ? Pour répondre à cette question, la société de courtage Gras Savoye Willis Towers Watson a passé au crible les absences pour cause de maladie ou d’accidents du travail dans 546 entreprises sur la période 2014-2018. Santé sur le Net revient pour vous sur les principales conclusions de cette étude.
Progression des arrêts de travail : les principaux chiffres à retenir
Ici, les auteurs du rapport se sont focalisés sur les arrêts de travail pour maladie ou accidents de travail. Les congés maternité et paternité, les congés sabbatiques, ou encore les absences injustifiées sont exclus.
En enregistrant les arrêts de travail pour maladie ou accidents de travail dans 546 entreprises françaises regroupant 256 000 salariés, le rapport montre que ces absences de plus de trois jours sont passées de 3,21% à 3,73% entre 2014 et 2018, soit une augmentation de 16% (autrement dit, dans une société de 100 personnes, chaque jour, 4 salariés sont absents pour cause de maladie ou accident de travail).
Cette étude statistique montre notamment que :
- L’absence pour « maladie » est la première cause invoquée ;
- Le nombre de travailleurs à se porter malade au moins une fois par an a progressé de 8% en quatre ans ;
- Les accidents et maladies professionnelles couvrent 18% de l’ensemble de ces absences ;
- Les femmes et les personnes de plus de 50 ans sont les plus susceptibles de poser des arrêts de travail ;
- Les salariés de moins de 30 ans sont les moins absents et ont un taux d’absentéisme inférieur à 2% ;
- Les cadres et assimilés représentent la population la moins exposée à ces absences en ne représentant que 1,9%.
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Les plus touchés : les professionnels de santé et les plus de 50 ans
En regardant dans le détail, les pourcentages d’arrêts de travail dans les différentes catégories professionnelles, le rapport montre de grandes différences.
Ce qui frappe le plus, ce sont les chiffres concernant les professionnels de santé.
Ce sont les plus touchés par les arrêts de travail (6%) et ce sont ceux qui ont connu la plus grande progression d’arrêts depuis 2014 avec une hausse de 31% .
Viennent ensuite les professions relatives au transport et à la logistique (5,8%) et aux commerces et services (4,2%). Par contre, les salariés du secteur de la banque-assurance et des technologies de l’information sont ceux qui posent le moins d’arrêts maladie.
Au niveau de l’âge, ce sont les plus de 50 ans qui sont les plus absents en étant 5,5% contre 1,9% chez les moins de 30 ans.
Cependant, lorsque l’on regarde la progression d’absentéisme depuis 2014 par classe d’âge, on voit que ce sont les salariés de 30-39 ans qui présentent la plus forte augmentation : 18% contre 9% chez les plus de 50 ans.
Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène chez les trentenaires comme : la surcharge de travail, l’insatisfaction et les difficultés d’organisation ou de relation.
Enfin, les femmes salariées s’arrêtent 50 % plus souvent que leurs homologues masculins. Les explications principales ? Les arrêts maladies pendant la grossesse et la situation de famille monoparentale.
Différentes hypothèses sont avancées pour expliquer cette hausse de l’absentéisme au travail : désengagement des salariés vis-à-vis de leur entreprise, l’aide aux personnes dépendantes en lien avec le vieillissement de la population et le nombre croissant de famille monoparentale.
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Julie P., Journaliste scientifique