Les attentats sont aujourd’hui fréquents en France et dans le monde. Ils génèrent un nombre de victimes polytraumatisées important. Dans ce contexte, de nombreuses questions se posent : quels premiers secours apporter à une personne blessée ou polytraumatisée, victime d’un attentat ? Quels sont les bons gestes ? Quelle conduite adopter ?
Un guide de premiers secours spécial attentats
Peu après les attentats du 13 novembre 2015, une parisienne lance une pétition pour la création d’un guide de premiers secours gratuit « spécial attentat ». Son interrogation principale: « Si un jour, cela m’arrive, que je suis à une terrasse de café, est-ce que je fais un garrot ou pas ? ». Aujourd’hui, le gouvernement a établi de sérieuses recommandations, destinées au grand public en cas d’attentat. Celles-ci comprennent en priorité la fuite, le fait de se cacher si fuir est impossible et d’alerter efficacement les autorités. Seulement une fois la sécurité totalement établie, le gouvernement recommande des gestes de premiers secours simples à réaliser.
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Gestes de premiers secours
Ce type de questionnement pouvant concerner tout citoyen, voici un bref rappel des gestes de premiers secours, recommandés par le gouvernement en cas d’attaque :
Ce qu’il faut savoir !
- Évaluer la sécurité de la zone et de préférence, n’intervenir que si cela ne présente pas de danger pour soi.
- En cas de saignement, compresser la plaie avec un linge propre, pour stopper l’hémorragie. Maintenir la pression sur la blessure jusqu’à l’arrivée des secours.
- Si vous n’êtes pas encore en sécurité ou si la blessure saigne toujours abondamment, réaliser un garrot, consistant à faire un nœud coulissant à la racine du membre blessé.
- Aider la personne blessée à adopter une position adaptée : pour une plaie sur le thorax, la placer en position assise ou semi assise ; pour une plaie sur l’abdomen, la placer en position allongée ; pour une personne inconsciente, l’installer en PLS (Position Latérale de Sécurité) et vérifier qu’elle respire normalement.
- Alerter les services d’urgences : composez le 18 pour les sapeurs-pompiers (secours en cas d’accident/incendie) ; le 15 pour le Samu (secours médicalisé) ; le 17 pour la police ou la gendarmerie ; ou le 112 en cas d’urgence sur le territoire européen.
Pour rappel ! Les gestes de premiers secours ne remplacent pas les soins apportés par les professionnels de santé, ils permettent simplement d’essayer de maintenir en vie la victime en attendant les secours. Il est donc primordial d’alerter ces derniers au plus vite pour qu’ils puissent intervenir à temps.
Une vidéo résume la conduite à tenir dans ce type de situations :
Quelle prise en charge pour les polytraumatisés ?
Le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste confie, suite aux attentats de Nice du 14 juillet 2016, sur Europe 1: « Nous sommes face à des polytraumatisés […] avec des blessures au niveau du bassin, de l’abdomen et du thorax, avec des hémorragies internes, qui peuvent rapidement mettre en jeu le pronostic vital ». Selon lui, les blessures des victimes seraient « comparables à celles occasionnées lors d’un accident de la route avec un autobus ou un véhicule », élément de différence principal, en comparaison au type de blessures occasionnées lors des attentats de Paris, où les victimes souffraient de « blessures de guerre ».
Selon les médecins, la prise en charge des polytraumatisés se fait par ordre de priorité: les patients dont le pronostic vital est en jeu seront prioritaires comparativement à ceux ayant subi de multiples fractures, mais dont le pronostic vital n’est pas en jeu. En tête de liste, les problèmes cardio-respiratoires, puis les hémorragies abdominales, la tête et enfin les membres.
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Cas de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, lors des attentats de novembre 2015
Lors des attentats du 13 novembre, un plan de secours ainsi qu’un centre d’accueil des polytraumatisés ont permis l’accueil des personnes touchées et la gestion du flux des blessés au service des urgences. Le centre d’accueil des polytraumatisés de La Pitié-Salpêtrière, existe depuis les années 80. Il permet une prise en charge rapide des patients dans un état grave et joue un rôle de « Trauma Center ». Ce concept n’existe pas dans tous les hôpitaux, mais a pourtant été d’une importance capitale dans la prise en charge des blessés suite aux attentats de novembre.
Organisation des secours à Nice
A noter, selon le Dr Georges Salines, à la tête de l’association 13 novembre : fraternité et vérité, « le numéro d’appel d’urgence centralisé a été activé beaucoup plus vite pour Nice qu’il ne l’avait été à Paris après les tueries du 13 novembre », ce qui témoignerait d’une réactivité accrue depuis les attentats de novembre. Le plan blanc, mesure d’urgence indispensable lors d’afflux important de victimes dans les hôpitaux, a pour objectif de mettre en place une cellule de crise, pour coordonner la gestion intra et extra-hospitalière des blessés, ainsi que de mobiliser plus de personnel hospitalier et médical. A Nice, la mobilisation d’équipes supplémentaires n’a pas été nécessaire puisque « médecins, infirmières et aides-soignants » se sont spontanément et rapidement rendus disponibles pour assurer les premiers secours.
Yasmine Z., Journaliste Scientifique.
Sources :
Comment réagir en cas d’attentat ou d’attaque terroriste ? France TV Info. 4 décembre 2015
Pour la création d’une fiche de premiers secours spéciale attentat. Change.org
Les 4 étapes pour porter secours. croix-rouge française
Attentat de Nice: «des polytraumatisés comme dans un accident de la route». Le figaro. 15 juillet 2016
A l’hôpital La Pitié-Salpêtrière : « Comme l’équipage d’un sous-marin en immersion ». Le monde. 15 novembre 2015
Après les attentats, la voix des médecins doit se faire entendre, plaide le Dr Salines (Association « 13 novembre, fraternité et vérité »). Le quotidien du médecin. 16 juillet 2016
Très pertinent comme conseils. C’est très utile au cas où le danger se présente, on ne sait jamais ce qui va nous attendre un jour à l’autre avec tous ces attentats. C’est désolant. Mais je pense que ces mesures sont très pratiques.
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