Traitement de l’AVC : une nouvelle méthode pourrait améliorer la récupération

Par |Publié le : 27 novembre 2025|Dernière mise à jour : 24 novembre 2025|4 min de lecture|

Chaque année, des milliers de personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Si les progrès de la médecine ont considérablement amélioré la survie et la récupération, beaucoup de patients gardent des séquelles importantes. Une nouvelle approche pourrait changer la donne, en combinant deux traitements existants pour maximiser la récupération après un AVC ischémique. Mais en quoi consiste cette méthode ? Quels sont ses avantages ? Présente-t-elle des risques ? Et va-elle être généralisée ? On fait le point.

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Les traitements actuels de l’AVC

Deux types d’AVC, deux stratégies

L’AVC correspond à une interruption brutale de la circulation sanguine dans le cerveau. Dans environ 80 % des cas, il s’agit d’un AVC ischémique, dû à un caillot qui bouche une artère cérébrale. Les 20 % restants sont des AVC hémorragiques, causés par la rupture d’un vaisseau. Dans le cas de l’AVC ischémique, la priorité est de rétablir au plus vite le flux sanguin vers les zones privées d’oxygène.

La thrombolyse : dissoudre le caillot

La thrombolyse intraveineuse consiste à injecter un médicament qui dissout le caillot (comme l’altéplase). Ce traitement doit être réalisé dans les 4 h 30 suivant les premiers symptômes. Au-delà, les risques d’hémorragie augmentent.

La thrombectomie : retirer mécaniquement le caillot

Depuis une dizaine d’années, la thrombectomie mécanique a révolutionné la prise en charge des AVC les plus graves, dus à l’occlusion d’un gros vaisseau cérébral. Réalisée dans des centres spécialisés, cette intervention endovasculaire permet de retirer le caillot à l’aide d’un cathéter introduit dans une artère du bras ou de la cuisse. Cette technique améliore nettement la survie et les chances de récupération. Mais malgré une reperfusion réussie, près de la moitié des patients restent handicapés, faute de perfusion suffisante dans les micro-vaisseaux cérébraux.

À savoir !Les AVC en France (données 2022 Santé publique France)
122 422 hospitalisations pour AVC recensées en 2022.
1,08 million de personnes vivent avec un antécédent d’AVC.
Taux de mortalité à un an : 20,8 % après un AVC ischémique, 37,9 % après un AVC hémorragique.
– La récupération complète (sans séquelles) est obtenue chez environ 1 patient sur 3.
– Les séquelles légères à modérées touchent la moitié des survivants.
– Environ 1 personne sur 5 garde des séquelles lourdes impactant son autonomie.

Un nouveau protocole : la thrombolyse intra-artérielle après thrombectomie

L’essai clinique PEARL, publié en octobre 2025 dans la revue JAMA, a testé une nouvelle approche : injecter de l’altéplase directement dans l’artère cérébrale, immédiatement après la thrombectomie. L’objectif est de dissoudre les petits caillots résiduels et améliorer la circulation dans les zones encore obstruées.

Menée dans 28 hôpitaux chinois auprès de plus de 320 patients, l’étude montre que cette approche augmente nettement les chances de récupération :

  • 44,8 % des patients traités par altéplase intra-artérielle ont retrouvé une autonomie quasi complète à 90 jours, contre 30,2 % chez ceux n’ayant reçu que la thrombectomie.
  • Le risque d’hémorragie cérébrale n’a pas évolué de manière significative.
  • Une légère hausse de la mortalité à 90 jours, invite à la vigilance.

Ces résultats suggèrent que l’association des deux traitements pourrait optimiser la reperfusion cérébrale et favoriser une meilleure récupération fonctionnelle.

Selon les spécialistes, cette stratégie combinée pourrait être un espoir pour les formes graves. Aujourd’hui, même après une intervention réussie, de nombreux patients ne récupèrent pas totalement. En améliorant la microcirculation, la thrombolyse intra-artérielle pourrait améliorer la perfusion sanguine dans l’ensemble du cerveau après l’intervention.

Des résultats encourageants, mais qui restent à confirmer

Les experts appellent toutefois à la prudence :

  • L’étude PEARL a été sur une population réduite et peu de femmes ont été incluses (environ 30 %).
  • Certains patients ont reçu d’autres médicaments, ce qui rend l’interprétation des résultats plus complexe.

Ces données sont prometteuses, mais doivent être confirmées par des essais plus vastes et multicentriques, notamment en Europe. Si ces résultats se reproduisent, cette approche pourrait devenir la nouvelle norme de prise en charge de l’AVC dans les centres experts.

La thrombolyse intra-artérielle après thrombectomie représente une évolution majeure potentielle dans le traitement de l’AVC ischémique. En améliorant la reperfusion du cerveau, elle pourrait permettre à davantage de patients de retrouver une autonomie complète. Mais cette avancée demande encore à être validée à grande échelle avant d’être généralisée. En attendant, le mot d’ordre reste le même : agir vite. Devant tout signe d’AVC (bouche paralysée, faiblesse d’un bras, trouble du langage), contactez immédiatement les urgences, car chaque minute compte.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre