En France, chaque année 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), un accident cardiovasculaire qui représente la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Une fois passés les premiers mois, comment se déroule la prise en charge du patient ? Quelle est la place de la rééducation dans cette phase chronique ? La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier des recommandations de bonne pratique sur ce sujet. Explications.
AVC, une rééducation sur le long terme
Pendant longtemps, les séquelles de l’AVC étaient considérées comme irréversibles et la rééducation cessait rapidement après l’hospitalisation. Depuis, les études ont montré l’intérêt de poursuivre la rééducation des fonctions motrices et cognitives dans la phase chronique post-AVC. Pour souligner l’intérêt de cette prise en charge sur le long terme, la HAS publie ses premières recommandations sur la rééducation en phase chronique. Elles concernent la période qui dépasse les six mois après la survenue de l’AVC.
Ces recommandations se destinent aux professionnels de santé impliqués dans la prise en charge à long terme des patients victimes d’un AVC. Il peut s’agir de médecins, masseurs kinésithérapeutes et de spécialités plus ciblées comme l’ergothérapie, l’orthophonie et la psychomotricité.
Rééducation des fonctions motrices après un accident vasculaire cérébral
Ces recommandations décrivent spécifiquement les bonnes pratiques en matière de rééducation à partir de 6 mois après la survenue d’un AVC, en se concentrant sur la rééducation des fonctions motrices. Sur le plan moteur, l’objectif principal est d’améliorer l’autonomie et donc la vie quotidienne des patients, ayant des séquelles six mois après une paralysie initiale. La rééducation doit être suivie et adaptée au profil spécifique du patient, comprenant la rééducation des membres supérieurs et/ou inférieurs.
La rééducation des fonctions motrices peut comporter :
- Des programmes d’activité physique (exercices physiques, marche) ;
- Des orthèses pour le membre inférieur ;
- Des exercices d’équilibre et de posture ;
- L’imagerie mentale motrice ;
- L’utilisation de la réalité virtuelle.
D’autres techniques, comme la rééducation assistée par robot ou la balnéothérapie ne sont pas recommandées actuellement, faute de preuves scientifiques de leur intérêt.
Rééducation des facultés cognitives en vue d’améliorer la qualité de vie
Du côté des fonctions cognitives, l’objectif des recommandations est de réduire l’impact des séquelles de l’AVC sur le quotidien du patient et donc d’améliorer sa qualité de vie. Si les séquelles restent parfois irréversibles (troubles de la mémoire, troubles de concentration, troubles de l’attention, …), la rééducation peut permettre au patient et à son entourage de mieux les gérer, grâce à des mesures de compensation.
La rééducation cognitive peut se baser sur différentes approches, en fonction du profil du patient comme de l’entraînement cognitif, un apprentissage d’aides à la compensation et aussi des techniques de psycho-éducation et d’éducation thérapeutique.
La rééducation au-delà de six mois après un AVC constitue donc un enjeu important pour la prise en charge des patients sur le long terme, pour leur garantir une qualité de vie optimale.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– AVC : premières recommandations sur la rééducation à la phase chronique. has-sante.fr. Consulté le 12 juillet 2022.