Cancer du col de l’utérus, bientôt dans les livres d’histoire ?!

Cancer Cancers féminins Gynécologie

Rédigé par Estelle B. et publié le 24 janvier 2023

Dans le cadre de la semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, qui a lieu fin janvier, un rapport vient d’être publié au Royaume-Uni et laisse entrevoir l’espoir de voir disparaître le cancer du col de l’utérus dans un avenir assez proche. Qu’en est-il en France ? Le dépistage et la vaccination contre les infections à HPV peuvent-ils permettre une vision aussi optimiste ? Santé Sur le Net fait le point.

Analyse HPV

Vers la fin du cancer du col de l’utérus ?

En France, 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus  sont recensés chaque année en France, avec environ 1 100 décès. Des cas et des décès devenus évitables, grâce à la combinaison de deux stratégies majeures de prévention :

  • Le dépistage organisé des lésions précancéreuses, grâce au frottis cervical recommandé régulièrement chez toutes les femmes en âge de procréer ;
  • La vaccination des garçons et des filles contre les infections à HPV (Papillomavirus Humains) (virus responsables du développement des lésions précancéreuses).

A l’occasion de la semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, une association britannique lance une campagne sans précédent, dont le titre est ambitieux : « Mettre fin au cancer du col de l’utérus au Royaume-Uni ». Un tel objectif est-il réalisable dans un avenir proche ? La situation est-elle aussi favorable en France ?

Comment convaincre les femmes de participer au dépistage du cancer du col de l’utérus ?

Dans le récent rapport publié par l’association Jo’s Trust, l’objectif d’éliminer le cancer du col de l’utérus est décrit comme réalisable et atteignable. Cette perspective est liée aux progrès effectués dans le dépistage, la colposcopie et la vaccination contre les infections à HPV. Dans le rapport, 848 professionnels de santé (infirmiers, biologistes médicaux, radiologues, oncologues, chercheurs, …) ont participé à une enquête. 87 % d’entre eux estimaient que l’élimination du cancer du col de l’utérus était une priorité nationale de santé publique, et 17 % que de nouvelles actions devaient être mises en place pour y parvenir, avec un engagement nécessairement fort des autorités publiques britanniques. Une majorité d’entre eux considéraient que des efforts supplémentaires devraient être mis en œuvre pour renforcer la vaccination et le dépistage, notamment en luttant contre les inégalités d’accès aux soins de prévention.

Dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fixé un objectif de réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus à 4 pour 100 000 habitants, une incidence qui est actuellement de 11 pour 100 000 au Royaume-Uni. Pour parvenir à l’objectif, il faut convaincre davantage de femmes de participer au dépistage. Moins de 70 % des femmes britanniques sont à jour avec le dépistage du cancer du col de l’utérus, un chiffre inférieur à 60 % en France !

Comment augmenter la couverture vaccinale contre les infections à HPV ?

Pour renforcer l’adhésion des femmes au dépistage, l’auto-prélèvement du virus HPV pourrait être une solution, à condition de rendre accessible à grande échelle ce nouveau dispositif de dépistage. Certaines études et enquêtes mettent en évidence une meilleure adhésion des femmes à ces dispositifs d’auto-prélèvement, y compris chez les femmes refusant de réaliser le dépistage classique. Autre tournant dans l’épidémiologie du cancer du col de l’utérus, la vaccination contre les infections HPV.

Au Royaume-Uni, l’incidence du cancer du col de l’utérus chez les femmes jeunes a chuté de 87 % depuis l’arrivée des vaccins. Pourtant, la couverture vaccinale est en baisse, chez les filles comme chez les garçons. La couverture vaccinale complète (à deux doses) est au Royaume-Uni de 67 %, un chiffre en baisse de 20 % par rapport à la situation avant l’épidémie de la Covid-19. Mais cette couverture vaccinale reste bien supérieure à celle de la France, où elle est inférieure à 30 %. Les recommandations vaccinales n’ont de plus été changées que récemment pour s’étendre aux garçons. Pour l’association, il faut croire à un monde sans cancer du col de l’utérus grâce aux progrès de la prévention. Les moyens existent et doivent être mis en œuvre. Toutefois, les chiffres révèlent que la situation est bien plus avancée au Royaume-Uni qu’en France, où la vaccination ne remporte pour l’instant pas le succès escompté !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Jo’s Cancer Trust. We can end cervical cancer. jostrust.org. Consulté le 24 janvier 2023
– Santé Publique France. santepubliquefrance.fr. Consulté le 24 janvier 2023
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