Selon une récente étude menée aux Etats-Unis, pendant 7 ans et sur plus de 42 000 femmes, la consommation de viande rouge peut augmenter le risque de cancer du sein tandis que la consommation de volaille, associée à une moindre consommation de viande rouge, serait associée à un risque réduit de survenue de la maladie. Retour sur les conclusions de ces travaux parus dans la revue International Journal of Cancer.
Un suivi de plus de 42 000 femmes pendant 7 ans
Hypertension artérielle, surpoids et obésité, cholestérol, Accident Vasculaire Cérébral ou augmentation du risque de cancer du côlon… la consommation excessive de viande rouge est associée à de nombreux risques pour la santé.
Un rapport britannique a révélé une légère augmentation du nombre de cancers du sein associés à la viande transformée, mais pas à la viande rouge. Qu’en est-il donc du lien entre consommation de viande rouge et risque de survenue du cancer du sein ?
Pour répondre à cette interrogation, les chercheurs de l’institut national américain des sciences de la santé environnementale ont décidé de suivre le régime alimentaire (type de viandes consommées et mode de cuisson) et la santé de 42 012 femmes âges de 35 à 74 ans pendant 7 ans.
Résultats ?
Ils ont observé 1 536 cas de cancer du sein pendant cette période.
L’équipe de Dale Sandler a confirmé que manger plus de viande rouge (viande de bœuf, de veau, de porc, d’agneau, de gibier) est associé à un risque accru de cancer du sein. Par contre, manger plus de volaille comme le poulet, la dinde, l’oie et le canard est associé à une diminution du risque.
Les chercheurs n’avancent pas que la viande blanche possède un effet protecteur à l’égard de la maladie mais que sa consommation majoritaire, permettant ainsi d’éliminer une grande partie de plats à base de viande rouge, peut diminuer le risque de survenue d’un cancer du sein.
Par contre, aucune association n’a été observée pour les pratiques de cuisson.
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Un risque augmenté de 23 % pour les plus grandes consommatrices de viande rouge
Leurs analyses statistiques montrent que :
- Les femmes qui consomment plus de viande rouge (plus de 775 grammes par semaine) présentent un risque de cancer du sein 23% plus élevé que celles en consommant peu ;
- Les femmes qui mangent la plus grande quantité de volaille, et moins de 340 grammes de viande rouge par semaine, avaient 15% moins de risque d’avoir la maladie que celles qui consommaient moins de volaille ;
- Les effets de consommation de viande rouge versus viande blanche ont été particulièrement frappants chez les femmes ménopausées.
Le Docteur Sadler a expliqué que si le mécanisme par lequel la consommation de volaille diminue le risque de cancer du sein n’est pas clair, l’étude « prouve cependant que la substitution de la volaille à la viande rouge peut être un simple changement susceptible de réduire l’incidence du cancer du sein ».
Comme avec toutes les études d’observation, cette recherche ne peut pas montrer la cause et l’effet.
Pour améliorer cette étude, les chercheurs auraient d’ailleurs pu intégrer des femmes suivant un régime végétarien.
Même si ces nouveaux travaux ne révèlent pas assez de preuves pour suggérer que la consommation de poulet protège contre le cancer du sein, les femmes qui consomment actuellement beaucoup de viande rouge- et notamment plus de 700 grammes par semaine- peuvent néanmoins modifier une partie de cet apport protéiné au bénéfice de la viande blanche.
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Julie P., Journaliste scientifique