Une récente étude Américaine suggère une différence d’activité du cerveau entre les hommes et les femmes. Alors que 5,5 millions d’Américains souffrent de la maladie d’Alzheimer, les ¾ sont des femmes. De leur côté, les hommes seraient plus sujets à l’autisme (4,5 fois plus) ou au trouble déficitaire de l’attention et de l’hyperactivité. Comment expliquer ces disparités ?
Une différence d’activité du cerveau entre les femmes et les hommes
Des chercheurs Américains ont récemment découvert que les femmes avaient une activité cérébrale supérieure à celle des hommes.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé près de 119 scanners cérébraux d’hommes et de femmes en bonne santé, ainsi que 26 683 scanners cérébraux de patients atteints de troubles psychiatriques comme l’hyperactivité, le trouble bipolaire ou la schizophrénie. Les images du cerveau ont été obtenues par une technique particulière appelée « Tomodensitométrie d’émission à photon unique » (SPECT) basée sur la mesure du flux sanguin dans certaines régions cérébrales spécifiques. Cette technique est un bon indicateur de l’activité au niveau de la région étudiée. Au total, 128 zones cérébrales ont été analysées. Les mesures étaient effectuées dans 2 conditions : basale et en situation de concentration.
Les données obtenues ont révélé que les femmes présentaient une activité cérébrale beaucoup plus élevée dans un nombre important de régions du cerveau. En effet, en situation basale (c’est-à-dire ne nécessitant pas d’attention ou de concentration particulière), ces dernières ont une activité augmentée dans 65 zones du cerveau tandis que les hommes n’en ont que 9 d’augmentées. En situation de concentration, on discerne une activité accrue dans 48 régions cérébrales chez la femme, contre seulement 22 chez les hommes.
Chez les femmes, l’activité cérébrale était significativement plus élevée au niveau du cortex préfrontal (zone associée au contrôle des impulsions et à la prise de décision) et des régions limbiques (impliquées dans les émotions, l’humeur et l’anxiété).
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Pas une si bonne nouvelle que ça
Cette hyperactivité cérébrale constatée chez les femmes peut sembler un argument jouissif pour ces dames, mais gare aux apparences. En effet, certains scientifiques pensent que les « zones hyperactives » favorisent la survenue de certains troubles et que le sexe pourrait expliquer la disparité dans le développement des troubles mentaux.
L’équipe de recherche américaine suggère qu’une activité plus intense de certaines régions pourrait expliquer la fréquence plus élevée de certains troubles de l’humeur, comme la dépression, 2 fois plus fréquente chez les femmes, mais aussi leur plus grande capacité d’empathie et de maîtrise de soi. Chez les hommes, l’activité cérébrale est plus importante au niveau des régions cérébrales liées au traitement visuel et à la coordination.
Le docteur Daniel G Amen, responsable de l’étude, précise qu’il s’agit d’une découverte « très importante pour aider à comprendre les différences cérébrales liées au sexe. Les différences quantifiables identifiées entre les hommes et les femmes sont cruciales afin de comprendre les risques de troubles mentaux variables selon les sexes, tels que la maladie d’Alzheimer. L’utilisation d’outils comme le SPECT est essentielle pour développer, dans le futur, des traitements cérébraux de précision ».
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Charline D., Pharmacien
Intéressante étude, mais j’aurais aimé connaître les critères de sélection des patients concernés
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