Opération de la cataracte : la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de rendre un avis sur la pratique anesthésique. Elle privilégie l’anesthésie locale en première intention et souligne l’importance de sécuriser au maximum le parcours de soins.
Zoom sur l’opération de la cataracte
La cataracte désigne une opacification partielle ou totale du cristallin à l’origine d’une altération de la vision et d’une diminution de la qualité de vie du patient. Si la cataracte est le plus souvent liée à l’âge (avec une prévalence augmentant fortement après 69 ans), elle peut aussi survenir à la suite d’un traumatisme oculaire, d’un diabète, d’une consommation excessive de tabac ou de certaines pathologies métaboliques ou génétiques. Aujourd’hui, le traitement de la cataracte est exclusivement chirurgical. Il vise à rendre à l’œil sa transparence tout en corrigeant la vue.
À savoir ! En 2018, la chirurgie de la cataracte représentait 99,6 % des opérations réalisées sur le cristallin. L’opération, réalisée en ambulatoire en à peine un quart d’heure, consiste à inciser le sac cristallin sur environ deux millimètres, puis à y introduire une petite sonde à ultrasons qui désagrège et aspire son contenu, dont les dépôts opaques.
D’après la Haute Autorité de Santé, la décision d’entreprendre une opération de la cataracte dépend de plusieurs facteurs :
- L’importance du handicap ressenti par le patient
- L’impact de cette affection sur le mode de vie du patient
- La probabilité que cette intervention améliore ces deux facteurs
- La balance bénéfices/risques : les bénéfices escomptés de la chirurgie doivent largement dépasser les risques opératoires et postopératoires engagés.
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Opération de la cataracte : privilégier l’anesthésie locale
Plusieurs types d’anesthésie sont possibles pour réaliser une chirurgie du cristallin :
- Anesthésie générale
- Anesthésie locorégionale
- Anesthésie locale
D’après la HAS, l’anesthésie locale (au moyen de gouttes ou de gel) avec ou sans sédation, représente la technique anesthésique de référence à réaliser en première intention.
À savoir ! La HAS estime que l’effet anxiolytique de la sédation peut faciliter les gestes du chirurgien et recommande de privilégier la voie intraveineuse pour sédater le patient. L’effet ainsi obtenu sera rapide et compatible avec la pratique ambulatoire de la chirurgie de la cataracte.
S’agissant des autres modalités anesthésiques, elles répondent à des indications bien précises :
- Anesthésie locorégionale : indiquée pour les interventions plus longues, dans les situations de cataracte compliquée.
- Anesthésie générale : indiquée uniquement chez l’enfant et l’adulte jeune ainsi que chez les personnes présentant une contre-indication aux autres techniques d’anesthésie (patient atteint de maladie neurodégénérative, schizophrénie, bronchopneumopathie, surdité, monophtalmie, forte anxiété, allergie aux anesthésiques locaux ou patient ne pouvant pas rester en décubitus dorsal durant l’intervention).
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Sécuriser les soins au maximum
Le choix de la technique employée pour l’opération de la cataracte devra se faire en concertation entre le patient, le chirurgien et l’anesthésiste-réanimateur et s’appuie à la fois sur les caractéristiques du patient, ses aspects psychologiques ainsi que sur les impératifs chirurgicaux.
Dans tous les cas, et dans un souci de sécuriser au maximum les soins de cet acte de chirurgie hautement technique, la HAS préconise un parcours de soins spécifique. Une consultation d’anesthésie avant l’opération et une surveillance médicale peropératoire seront donc mises en place pour chaque intervention. Cette surveillance sera assurée par un anesthésiste-réanimateur présent sur place.
Pour la HAS, la mise en place d’un tel parcours de soin implique une réorganisation des ressources qui pourrait nécessiter l’instauration de nouveaux modes de collaboration, une adaptation de la réglementation actuelle ainsi qu’une révision des modalités de rémunération.
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Déborah L., Docteur en Pharmacie
– Chirurgie de la cataracte : l’anesthésie locale avec ou sans sédation indiquée en 1ère intention. HAS. Consulté le 14 juin 2020