Charcuterie et asthme, une possible aggravation des symptômes

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Rédigé par Delphine W. et publié le 2 mars 2017

Jambon, bacon, viande fumée ou encore saucisson sont-ils nos ennemis ? Selon une récente étude menée par des chercheurs français, consommer plus de trois fois par semaine de la charcuterie aggraverait les symptômes de l’asthme.

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Petit rappel sur l’asthme

L’asthme se définit comme étant une maladie chronique, soit s’étendant sur une durée supérieure à six mois. Il s’agit d’une inflammation du système broncho-pulmonaire, déclenchée par certains facteurs environnementaux, génétiques ou individuels.

Les symptômes associés sont : une sensation d’oppression thoracique, des essoufflements, des difficultés à respirer, une respiration sifflante, une toux persistante, etc.

La crise d’asthme se caractérise, quant à elle, par une incapacité voire une perte soudaine du fonctionnement « normal » du système pulmonaire. Cette conséquence requiert alors un traitement immédiat appelé traitement de crise.

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Charcuterie et asthme, une aggravation des symptômes

Publiée dans la revue Thorax, une étude réalisée par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a mis en évidence l’impact d’un facteur nutritif dans l’aggravation de l’asthme.

Les données ont été collectées sur un échantillon de 971 adultes français, dont 42 % présentant la maladie, pendant 7 ans en moyenne. Classés en trois groupes en fonction de leur consommation en charcuterie, 22 % des sujets ayant le plus fort apport ont signalé une aggravation de leur asthme.

Les résultats obtenus montreraient qu’une consommation élevée de charcuterie serait associée à une aggravation des symptômes de l’asthme, avec un risque accru de 76 % pour ceux qui en mangent le plus (au moins 4 fois par semaine). Ces risques accrus comprennent : une respiration sifflante plus intense, une toux plus persistante, ou encore des crises plus fréquentes.

D’après les auteurs, ce constat pourrait résulter de la présence de nitrites, utilisés dans la conservation de la viande.

A savoir ! Les nitrites, de formule chimique NO2-, sont des composés chimiques entrant dans le cycle de l’azote. Ils sont utilisés dans la conservation de la viande séchée. En contact avec le sang, ils ont une action néfaste quant à la fixation de l’oxygène sur l’hémoglobine (élément des globules rouges, permettant le transport de l’oxygène au travers de l’organisme). Selon certaines études, ils pourraient jouer un rôle dans l’inflammation des voies respiratoires et favoriser certains cancers digestifs.

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Charcuterie et non-asthmatiques

L’aggravation des symptômes liés à l’asthme peut également résulter d’un surpoids ou d’une obésité. Elle représente 14 % des cas dans cette étude. En effet, l’obésité augmente le risque d’inflammation permanente des bronches et donc diminue la capacité respiratoire.

La surconsommation de charcuterie serait également responsable, d’après les résultats, de l’apparition de symptômes de type asthmatique chez des personnes ne l’étant pas auparavant.

D’autres recherches ont pu mettre en avant le lien entre la consommation de viande transformée et l’augmentation du risque de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ainsi que le développement de cancers comme le cancer colorectal. Ces viandes transformées, et en particulier la charcuterie, ont d’ailleurs été classées, par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), comme étant cancérogènes pour l’homme.

A savoir ! Les viandes transformées le sont par salaison, fermentation, maturation ou encore fumaison, le but étant soit de rehausser leur saveur soit d’améliorer leur conservation.

Néanmoins, cette étude révèle un certain biais relatif à la prise en compte d’un seul « type » d’aliments : les aliments de salaison, et plus particulièrement, la charcuterie. Or, l’alimentation quotidienne d’un individu est bien plus complexe que cela. Il faut, dans ce cas, ne pas négliger l’ensemble des apports nutritifs journaliers et leurs bienfaits ou leurs risques de pathogénicité (capacité d’un agent infectieux à provoquer une maladie).

Une alimentation trop riche en charcuterie est alors à limiter. De plus, une alimentation saine et variée, pour les asthmatiques comme pour les non-asthmatiques, est essentielle dans le maintien d’une bonne hygiène de vie et dans la limitation du développement de certaines maladies.

En conclusion, cette étude témoigne du fait qu’une alimentation trop riche en produits transformés tels que du bacon, du jambon, des saucisses et autres, peut s’avérer néfaste pour la santé. Cet impact négatif serait dû à l’utilisation du principe de salaison, et notamment des nitrites, pour la préservation de ces denrées.

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Delphine W, Ergonome spécialisée en Santé au travail

Sources

Li Z., Rava M., Bédard A., et al. Cured meat intake is associated with worsening asthma symptoms. Thorax. 2017;72:206-212
L’Assurance maladie. L’asthme. Santé au quotidien. Asthme et obésité. Mis à jour le 26 décembre 2013.
Processed meat ‘could be bad for asthma’. BBC News – Health. 21 décembre 2016.
Diet rich in processed meat ‘may worsen asthma symptoms’. NHS Choices. 21 décembre 2016.

  • Je suis asthmatique depuis l’age de 26 ans. Jusque aujourd’hui Je soufre Le plus grave ma crise demarre chaque fois tard dans la nuit en plein sommeil. Presentement Je ne sais plus quoi faire Je suis sous traitement avec Les comprimé salbutamol mais Rien na Change. Je suis au Burkina Faso

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