Contraception progestative : quid du risque de cancer du sein ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 3 avril 2023

L’usage de la contraception toute progestative s’est considérablement répandu ces dernières années. Or, une nouvelle étude publiée dans le PLOS medicine vient de révéler que le risque de cancer du sein sous progestatifs serait similaire à celui sous contraception œstro-progestative. On fait le point.

Femme avec contraception progestative

De l’usage d’une contraception toute progestative

Ces dernières années, l’usage de la contraception toute progestative s’est considérablement répandu. Destinée aux femmes qui allaitent, elle est également recommandée aux femmes présentant des contre-indications aux pilules oestro-progestatives (risques de maladies cardiovasculaires ou tabagisme après 35 ans par exemple).

À savoir ! La contraception toute progestative désigne une méthode de contraception ne contenant qu’un progestatif.

Si les contraceptifs œstro-progestatifs sont connus pour augmenter le risque de cancer du sein, jusqu’à présent, peu d’études ont analysé l’impact de la contraception progestative seule sur ce même risque. Dans ce contexte, des scientifiques britanniques se sont penchés sur le sujet à travers une étude récemment publiée dans le PLOS medicine.

Contraception hormonale et risque de cancer du sein

Dans le cadre de cette étude, les scientifiques se sont appuyés sur les données de près de 10 000 femmes britanniques de moins de 50 ans ayant développé un cancer du sein entre 1996 et 2017. Il en ressort que :

  • Les femmes sous contraception hormonale présentent un risque augmenté d’environ 20 % à 30 % de développer un cancer du sein.
  • Ce résultat est valable quelle que soit la formule contraceptive utilisée (œstroprogestatif ou progestatif seul) et quel que soit le mode de délivrance (pilule, stérilet, implant ou injection).

Le risque de cancer du sein sous contraception toute progestative serait donc similaire à celui sous contraception œstro-progestative.

Sachant que les risques de développer un cancer du sein augmentent avec l’âge, les scientifiques ont par ailleurs calculé le nombre de cas de cancer du sein supplémentaires entraînés par la prise d’une contraception hormonale pendant 5 ans :

  • Dans le cas d’une prise entre 16 et 20 ans, 8 femmes sur 100 000 développent un cancer du sein.
  • Dans le cas d’une prise entre 35 et 39 ans, ce sont 265 femmes supplémentaires sur 100 000 qui développent un cancer du sein.

Pour Gillian Reeves, professeure à l’université d’Oxford et co-auteure de l’étude, ce risque accru reste néanmoins  « très petit en termes de risque absolu ». La scientifique précise qu’il doit être relativisé au regard des bénéfices apportés par une contraception hormonale (contrôle des grossesses et protection assez importante sur le long terme contre d’autres cancers féminins avec les contraceptifs oraux).  Autre élément important : le risque accru de cancer du sein lié à une contraception hormonale est transitoire. Une fois la contraception arrêtée, ce risque va en déclinant dans les années qui suivent.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Combined and progestagen-only hormonal contraceptives and breast cancer risk: A UK nested case–control study and meta-analysis. journals.plos.org. Consulté le 27 mars 2023.- Titre
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