Une équipe de chercheurs américains a découvert un système de contraception sans hormones qui pourrait changer la vie de beaucoup de femmes. Santé Sur Le Net vous explique le concept de contraception avec des anticorps anti-spermatozoïdes.
Une contraception sans hormones ?
Le sujet de la contraception suscite de nombreuses questions et parfois quelques craintes chez de nombreuses femmes. En effet, beaucoup d’entre elles redoutent les effets indésirables liés à la contraception hormonale, mais aussi les contre-indications qu’elle présente.
Ce sont ces raisons qui ont poussé une équipe de chercheurs américains à développer un nouveau système de contraception basé sur la reconnaissance des anticorps dirigés contre le sperme. L’idée est venue de la découverte que chez certaines femmes stériles, des anticorps sont naturellement dirigés contre les spermatozoïdes. Cette erreur de la nature agit donc comme un moyen de contraception.
Pour étudier l’efficacité de cette méthode, un panel d’anticorps de liaison au sperme a été développé. Ces derniers sont conçus à partir d’une immunoglobuline anti-sperme humain trouvée chez certaines femmes infertiles.
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Les anticorps anti-spermatozoïdes
Les anticorps constituent une substance défensive utilisée par le système immunitaire afin de détecter et de neutraliser les agents pathogènes. Ces derniers sont constitués d’immunoglobulines, une protéine qui se fixe sur l’antigène.
Il existe plusieurs types d’immunoglobulines. Les immunoglobulines de type G (IgG) sont celles qui sont majoritairement présentes dans le sang.
S’agissant des anticorps anti-sperme, ces derniers contiennent des fragments supplémentaires de liaison à l’antigène tout en préservant la partie de l’immunoglobuline qui se fixe au sperme.
La recherche concernant les anticorps anti-sperme a été réalisée sur l’appareil génital de la brebis, du fait des similitudes partagées avec l’appareil de reproduction féminin. Les chercheurs ont élaboré un ensemble d’IgG hautement polyvalentes (HM-IgG) et sensiblement plus rapides pour neutraliser les spermatozoïdes que les IgG d’origine in vitro. À l’issue de cette expérience, le nombre de spermatozoïdes mobiles présents dans le vagin de la brebis était inférieur à la quantité originale.
Bien que des tests sur les humains soient encore nécessaires, l’étude a permis de démontrer que les HM-IgG peuvent constituer une alternative efficace à la contraception hormonale chez la femme.
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Une méthode de contraception prometteuse
Un risque de grossesse non désirée est-il possible avec cette méthode ?
Cette étude a été menée pour vérifier si la présence d’anticorps monoclonaux de liaison au sperme (mAb) pouvait limiter la motilité des spermatozoïdes dans l’appareil reproducteur féminin. Elle a permis de conclure une efficacité supérieure à 99% pour réduire la motilité des spermatozoïdes dans le vagin de la brebis. Chez la femme, cette méthode pourrait s’avérer plus efficace que n’importe quel autre moyen de contraception.
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Yasmine B., rédactrice scientifique
– Immunoglobuline. larousse.fr. Consulté le 23 août 2021.