Régulièrement, le célèbre et redoutable magazine 60 millions de consommateurs procède à de petites mises au point concernant les cosmétiques. Aussi bien les crèmes hydratantes, que les gels douche ou encore les déodorants sont décortiqués et scrupuleusement analysés. Et, les résultats sont loin d’être rassurants.
Les cosmétiques : manquements, anomalies …
Bien que contraints depuis maintenant 4 ans à respecter une nouvelle réglementation visant à multiplier les obligations d’informations, des manquements sont toujours bien trop souvent constatés. Un récent rapport de la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) fait en effet état de nombreuses erreurs, notamment en rapport avec l’étiquetage. Près de 8 000 produits cosmétiques parmi les plus consommés ont été analysés. 700 d’entre eux ont fait l’objet d’études plus poussées dont les résultats font froid dans le dos. Ils ont révélé une anomalie dans près d’un quart des cas.
Les manquements les plus fréquemment évoqués concernent l’étiquetage qui s’est avéré non conforme pour 600 produits. Ainsi, le constat d’informations rédigées dans une langue étrangère, de l’absence de mentions obligatoires comme la date de péremption ou bien de l’omission de la liste des ingrédients ou du numéro de lot n’était pas rare.
Par ailleurs, la DGCCRF a été forcée de constater que les divergences entre les ingrédients annoncés sur l’étiquette des cosmétiques et ceux réellement retrouvés dans le produit étaient monnaie courante (37% des cas). A titre d’exemple, bien souvent, les scientifiques ont mis en évidence la présence d’allergènes non mentionnés sur l’étiquetage. Dans le même thème, les mentions comme « sans parabène » ou encore « sans allergène » se sont fréquemment avérées fausses.
Enfin, la réglementation était enfreinte dans 15 % des cas. En cause, notamment, un dépassement des limites réglementaires sur les filtres chimiques des produits solaires, ainsi que la découverte de métaux lourds dans certains cosmétiques.
Le rapport de la DGCCRF a bien de quoi effrayer les consommateurs, et ils ont raison. L’omniprésence de toutes ces substances irritantes, allergisantes voire même cancérigènes ou suspectées d’être des perturbateurs endocriniens ne cesse d’augmenter. Comment éviter toutes ces substances ? Santé sur le Net vous aide à faire un peu de tri dans vos placards.
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On fait le tri dans nos cosmétiques !
Toutes les substances « à éviter » ne sont pas logées à la même enseigne. En effet, certaines ont plus d’incidence que d’autres sur la santé humaine. Par exemple, les plastiques liquides utilisés dans les gels douche ne sont pas dangereux pour l’homme, en revanche ce sont des polluants pour l’environnement.
Les produits potentiellement allergènes, lorsqu’ils sont utilisés occasionnellement et qu’il n’existe pas de terrain allergique, ne posent pas de problème particulier. En revanche, le magazine 60 millions de consommateurs alerte sur les cosmétiques affichant la mention « sans paraben ». Cette dernière ne garantit en aucun cas l’absence de telles substances. Certes, les parabènes les plus à risque ont été interdit, mais il en reste et ils sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens : le butylparaben et le propylparaben. Deux autres ont en revanche été blanchis de tout effet néfaste : l’ethylparaben et le methylparaben injustement remplacés pourtant par bien pire, par les fabricants, notamment par l’hydroxyanisole butylé (BHA) pourtant cancérogène, perturbateur endocrinien et allergène.
Le laurylsulfate de sodium fait également partie des substances mises de côté à cause de son caractère irritant toutefois contrôlé lorsqu’il est mélangé à des ingrédients adoucissants. Un ingrédient parfaitement utilisable donc pour les personnes à peau normale. Il est cependant à proscrire dans les shampooings en raison de la plus grande fragilité du cuir chevelu.
Pour finir, quelques conseils utiles :
- Préférer les produits cosmétiques contenant le moins d’ingrédients (en moyenne, ils en contiennent 30, mais certains peuvent aller jusqu’à une centaine) : premièrement parce qu’il est plus facile de s’y retrouver entre les « bons » et les « moins bons » composants, et deuxièmement pour minimaliser les risques ;
- Les composants d’un produit sont inscrits par ordre décroissant de quantité ;
- Un produit qui convient à une personne ne conviendra pas forcement à une autre ;
- Arrêter le produit et regarder sa composition dès les premiers signes de gêne (peau qui tire, rougeurs, sécheresse, pellicules …).
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Charline D., Pharmacien
– Cosmétiques : peut-on trouver des produits sains et sûrs ? Adeline Trégouët. 60 millions de consommateurs. Le 8 juin 2017.