Les perturbateurs endocriniens défraient régulièrement la chronique. Une nouvelle étude révélée par le magazine « 60 millions de consommateurs » dévoile que les cheveux de nos enfants sont contaminés. Mais quelles sont ces mystérieuses molécules ? Comment agissent-elles ? Pourquoi font elles si peur ?
Les perturbateurs endocriniens : qu’est-ce que c’est ?
La notion de perturbateur endocrinien est nouvelle. Il n’y a pas encore réellement de consensus. Cependant selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire), qui étudie de très près le sujet, un perturbateur endocrinien est une substance chimique (d’origine naturelle ou artificielle) qui va troubler le fonctionnement des glandes endocrines.
A savoir ! Les glandes endocrines sont des organes qui produisent des hormones. Ces hormones diffusent dans la circulation sanguine pour atteindre d’autres parties du corps et entraîner une réaction adaptée. Ce sont des sortes de messagers chimiques. Parmi les glandes endocrines du corps humain, on trouve les testicules et les ovaires qui produisent les hormones sexuelles (testostérone, œstrogène et progestérone). La production de ses hormones est notamment responsable de la puberté chez les adolescents.
Les perturbateurs endocriniens agissent à différents niveaux. Ils peuvent empêcher l’hormone de se fixer sur son organe cible, lui ressembler tellement que l’organisme n’y voit que du feu ou bien perturber sa production ou sa régulation.
C’est cette perturbation possible de notre système hormonal qui rend ces substances dangereuses. De plus leur champ d’action est immense car elles agissent sur des glandes aussi variées que la thyroïde, le pancréas, l’hypothalamus ou les ovaires et testicules. À terme, il y a des risques de malformations (notamment génitales), de cancers, de dysfonctionnements divers (baisse de qualité du sperme, puberté précoce). À noter, qu’à ce jour, ces effets sont fortement suspectés, mais pas prouvés. De nombreuses incertitudes demeurent du fait des difficultés d’évaluation de l’exposition à ces produits.
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Les perturbateurs endocriniens : où les trouve-t-on ?
Les perturbateurs endocriniens ne sont pas un groupe homogène. On y retrouve aussi bien des substances présentes dans la nature que des produits industriels, voire des médicaments. Globalement, on peut distinguer 3 groupes :
- Des composés naturels comme les phyto-œstrogènes contenus dans le soja ;
- Des médicaments comme les contraceptifs oraux, mais aussi le Distilbène, de sinistre mémoire, prescrit pour lutter contre les fausse-couches et dont les effets sur les organes reproducteurs se font encore sentir à la seconde génération (lorsque c’est la grand-mère qui a reçu le traitement) ;
- Des molécules chimiques variées.
Ces dernières regroupent des produits divers, très courants dans notre environnement. On distingue :
- Les phtalates, présents dans les plastiques et cosmétiques ;
- Des dérivés phénoliques comme le bisphénol A ou les parabens, retrouvés dans les plastiques (dont alimentaires : bouteilles, mais aussi canettes, conserves, biberons) et produits de beauté ;
- Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, ce sont les fumées ;
- Les pesticides ;
- Les retardateurs de flamme, présents dans les tissus pour éviter les incendies.
Nous sommes donc confrontés régulièrement aux perturbateurs endocriniens. Certes les doses rencontrées sont faibles, mais les molécules ont tendance à s’accumuler dans l’organisme (notamment dans les graisses). Le résultat de l’effet « cocktail », c’est-à-dire l’exposition à de nombreux perturbateurs en même temps, est encore inconnu, mais les chercheurs suspectent un mécanisme aggravant car les substances interagissent entre elles.
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Et les cheveux des enfants, dans tout ça ?
Une étude publiée par «60 millions de consommateurs» et menée sur 43 enfants de 10 à 15 ans révèle en moyenne 34 perturbateurs endocriniens dans une mèche de leurs cheveux. Il y a quelques semaines, c’est dans les phanères de 7 personnalités écologiques qu’on dépistait les molécules. En 2014, déjà, une enquête avait révélé la présence de pesticides dans la chevelure d’écoliers de 3 à 10 ans.
Il est peu surprenant que les enfants ne soient pas épargnés par les perturbateurs endocriniens, omniprésents dans notre environnement. Cependant, la présence de ces toxiques dans un organisme en formation est fort préoccupante.
La menace est prise très au sérieux par la communauté scientifique. Du côté des autorités, les lignes commencent à bouger. En attendant que cela porte ses fruits, quelques gestes de la vie quotidienne peuvent permettre de diminuer l’exposition des plus petits :
- Privilégiez biberon en verre et tétine en silicone ;
- Evitez, autant que faire se peut, les jouets en plastiques ;
- Lavez les vêtements, les jouets en tissu et les peluches avant la première utilisation ;
- Utilisez des produits de soins sans paraben ;
- Conservez et faites réchauffer les aliments dans des récipients en verre ;
- Epluchez fruits et légumes ;
- Consommez Bio (même pour les couches !).
Et, tant pis (ou tant mieux) pour les pucerons, abolissez les pesticides dans votre jardin !
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Isabelle V., journaliste scientifique
– Perturbateurs endocriniens et risques de cancer – cancer-environnement. Consulté le 20 avril 2017.
L’estimation des effets des perturbateurs endocriniens sur la santé est rendue très difficile en raison de nombreuses interrogations sur leurs mécanismes d’action, la multiplicité des substances concernées et des voies d’exposition, l’exposition à de faibles doses, du nombre d’années écoulées entre le moment où apparaît une maladie et celle de l’exposition au risque. Il y a une réelle difficulté dans l’établissement certain du lien entre l’exposition à un perturbateur endocrinien et l’apparition d’une pathologie : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=507
Une grand mère distilbene se pose une question pour une petite fille de 22 ans atteinte de sclérose en plaque
Peut il avoir une corelation
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