Le paracétamol est sans nul doute le médicament, et plus particulièrement l’antalgique (médicament contre les douleurs) le plus consommé en France. Aussi bien les enfants que les femmes enceintes ou allaitantes peuvent l’utiliser. Pourtant, ce médicament n’a pas encore révélé tous ses secrets et reste potentiellement très dangereux lorsqu’il est mal utilisé, alerte une récente étude américaine.
Paracétamol : « chouchou » des foyers
Le paracétamol a été introduit en Europe au début des années 1960 pour remplacer l’aspirine et ses effets secondaires. C’est un antalgique et un antipyrétique (action contre la fièvre). Il est prescrit dans un contexte de douleurs ou de fièvre malgré un mécanisme d’action encore mal connu. Son action est rapide : dans les 20 minutes suivant la prise et dure environ 4 heures. Il est très bien toléré et peu d’effets indésirables sont rapportés, ce qui en fait rapidement la nouvelle coqueluche auprès des foyers du monde entier.
Une récente étude américaine, publiée dans le Journal of Hepatology dresse un portrait très sévère du paracétamol. Les auteurs incitent même à trouver une nouvelle alternative thérapeutique à ce médicament si plébiscité de la population.
En effet, le paracétamol est de très loin l’antalgique le plus consommé, non seulement en France, mais aussi dans le monde entier. Aux Etats-Unis, près de 139 millions de prescriptions étaient recensées rien qu’en 2012. Et cela, sans prendre en compte le fait que comme en France, le médicament est en automédication et donc en libre accès.
Et pourtant, il n’est pas dénué de risque, bien au contraire. On le sait, le paracétamol bénéficie d’une marge de sécurité plutôt étroite. A trop forte dose, le médicament peut entraîner de graves lésions du foie pouvant être mortelles. C’est ce que l’on appelle médicalement les « hépatites cytolytiques ».
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Une alternative au paracétamol
Dès 1970, le paracétamol est devenu, en Grande Bretagne, le premier moyen de suicide. En effet, 12 à 15 grammes suffisent pour provoquer une hépatite qui est mortelle dans 50% des cas.
Actuellement, le médicament est à l’origine de 500 décès par an aux Etats-Unis. Il engendre chaque année, plus de 100 000 appels aux centres anti-poisons, 50 000 admissions aux urgences et au moins 10 000 hospitalisations.
Finalement, le paracétamol représente la première cause d’hépatite fulminante en Europe et aux USA. Et, une très grande partie de ces évènements n’est pas due au suicide, mais à une erreur de surdosage lors de l’automédication. Compte tenu du contexte actuel où le principe de précaution est constamment invoqué, ce médicament potentiellement très dangereux reste pourtant facilement accessible.
L’extrême popularité du paracétamol incite les auteurs à dire qu’une alternative à ce médicament ne sera pas chose facile. Cependant, ce n’est pas impossible lorsque l’on se souvient de l’arrivée des benzodiazépines (somnifères et anxiolytiques) pour remplacer les barbituriques pourtant très utilisés. Les auteurs avancent le profil de cette nouvelle molécule « idéale » : antalgique aux mêmes vertus que le paracétamol, mais sans effets toxiques. En attendant de trouver la perle rare, il paraît approprié de rappeler les précautions et les conditions d’usage de ce cher paracétamol.
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Charline D., Pharmacien
– Paracétamol. Eurekasanté. Le 28 février 2017.