Certains matins d’hiver, les températures extérieures nous inciteraient bien à rester sous la couette ! Mais au-delà du simple manque de motivation à affronter le froid, il semblerait que nos besoins en sommeil varient bel et bien au gré des saisons. C’est ce que suggère une récente étude allemande publiée dans la revue Frontiers.
Sommeil : un besoin vital
Indispensable à la récupération physique de l’organisme, le sommeil joue également un rôle important dans la restauration de l’énergie, les sécrétions hormonales ou l’élimination des toxines de l’organisme. C’est dire combien la qualité du sommeil a des conséquences directes sur la qualité de vie de l’individu.
Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), un adulte de 18 à 64 ans a besoin de dormir au minimum sept heures par nuit. Il semblerait cependant que nos besoins en sommeil varient au gré des saisons avec une période de sommeil sensiblement plus longue en hiver. C’est du moins ce que suggère une récente étude allemande publiée dans la revue Frontiers.
Des besoins en sommeil qui varient selon les saisons
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont analysé sur un an les enregistrements de durée et la structure du sommeil de plus de 180 patients citadins venus faire un bilan du sommeil au sein de la clinique Charité Medical University de Berlin. Ces patients ne prenaient pas de traitements affectant les cycles du sommeil, devaient s’endormir à l’heure habituelle et avaient interdiction de programmer un réveil le matin. L’objectif était en effet d’estimer leurs besoins réels en sommeil. Les scientifiques ont ensuite procédé à un examen médical durant trois nuits appelé « polysomnographie » sur 292 patients présentant des troubles du sommeil neuropsychiatriques pour évaluer la qualité et la durée du sommeil de chaque participant.
À savoir ! La polysomnographie désigne un examen complet permettant d’étudier la physiologie du sommeil d’un individu. Elle a pour objectif d’évaluer la présence éventuelle de troubles du sommeil et de les quantifier.
Les chercheurs ont alors constaté que l’architecture du sommeil des participants variait en fonction des saisons avec :
- Une durée du sommeil paradoxal rallongée naturellement d’une demi-heure par nuit par rapport à l’été.
- Une durée de sommeil plus importante pouvant aller jusqu’à une heure de plus en hiver qu’en été.
À savoir ! Le sommeil paradoxal correspond au moment où l’activité cérébrale est proche de celle de la phase d’éveil. Important pour la récupération mentale, il est surnommé « période des rêves » car c’est à ce moment-là que le cerveau fabrique les songes les plus intenses et qui ont le plus de chance de rester en mémoire au réveil.
De l’intérêt de dormir plus en hiver
Si les auteurs conviennent que ces résultats nécessitent d’être approfondis au moyen d’une étude plus large, ces premiers éléments soutiennent la thèse de l’existence d’une saisonnalité du sommeil avec une sensation de ralentissement pendant l’hiver : “Même si nos performances restent inchangées, au cours de l’hiver, la physiologie humaine est régulée à la baisse, avec une sensation de fonctionnement à vide en février ou mars ».
Ces résultats confirment également le rôle essentiel de la lumière sur nos rythmes de sommeil. Dès lors, pour que le sommeil soit en phase avec la saisonnalité actuelle, les scientifiques recommandent de s’exposer à la lumière du jour, particulièrement le matin, et d’augmenter son temps de sommeil en se couchant une demi-heure à une heure plus tôt le soir. De quoi garder un maximum d’énergie en réserve pour affronter l’hiver !
Déborah L., Docteur en Pharmacie