En France, quatre millions de Français seraient touchés par la rosacée tandis que l’acné concernerait environ six millions de personnes. Il n’est pas toujours facile de différencier ces deux pathologies cutanées fréquentes. Santé Sur le Net vous donne quelques éléments clés pour parvenir à distinguer l’acné et la rosacée.
Acné et rosacée, définition et symptômes
Acné, une pathologie très fréquente
L’acné se manifeste généralement à l’adolescence pour le grand public. Pourtant, les jeunes enfants et les adultes peuvent aussi présenter une peau acnéique, avec :
- Des comédons (les fameux points noirs, qui peuvent évoluer en points blancs) ;
- Des papules (lésions visibles et palpables, réalisant une petite surélévation par rapport à la peau voisine, bien circonscrite et d’une taille inférieure à 1 cm) ;
- Des pustules (soulèvement de l’épiderme en une zone bien délimitée et circonscrite contenant un liquide purulent) ;
- Des nodules et des kystes dans les formes les plus sévères.
L’acné résulte d’une inflammation du follicule pilosébacé, liée à une sécrétion excessive d’un sébum plus épais que la normale qui favorise la multiplication d’une bactérie (Propionibacterium acnes). Le plus souvent, l’acné reste modéré et peut être traité par des soins locaux comme du gel nettoyant, une lotion asséchante ou une crème hydratante.
Dans les formes sévères, des traitements médicamenteux, notamment antibiotiques, peuvent s’avérer nécessaires.
Rosacée, des symptômes plus localisés
La rosacée touche quant à elle, la partie centrale du visage avec l’apparition de rougeurs et de bouffées de chaleur localisées.
Ces lésions cutanées peuvent être occasionnelles ou permanentes. Elles sont parfois associées à de la couperose (forme vasculaire de la rosacée).
Cette pathologie cutanée peut être évolutive avec :
- Une forme vasculaire initiale localisée au centre du visage, en épargnant le pourtour des yeux et de la bouche ;
- L’apparition de télangiectasies, correspondant à la dilatation des petits vaisseaux de la peau, juste sous la surface de la peau ;
- Une forme papulopustuleuse, avec des papules rouges et des pustules, qui viennent s’ajouter à la couperose ;
- Plus rarement, une forme hypertrophique, associée à un épaississement de la peau et des tissus du visage.
Le diagnostic de la rosacée peut parfois nécessiter une biopsie cutanée c’est-à-dire le prélèvement d’un petit fragment de peau pour une analyse histologique et cytologique. Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques afin de réduire l’inflammation de la peau du visage.
Trois critères fondamentaux pour distinguer acné et rosacée
Comment différencier ces deux pathologies cutanées fréquentes au sein de la population ?
Voici quelques critères essentiels pour les distinguer :
- Les personnes touchées :
L’acné touche majoritairement les adolescents et chez l’adulte, les femmes sont les plus concernées. La rosacée touche essentiellement les adultes, les formes sévères frappant le plus souvent les hommes. - La localisation des lésions cutanées :
Le visage est une zone touchée à la fois par l’acné et la rosacée. Toutefois l’acné peut concerner d’autres zones, comme le dos, le cou ou la partie antérieure du thorax. La rosacée touche certaines zones du visage et peut en épargner d’autres. - Les lésions cutanées :
On retrouve des papules et des pustules dans les deux pathologies mais les lésions les plus fréquentes sont différentes. Une rougeur d’origine vasculaire domine la rosacée et également associée à des signes non cutanés comme les bouffées de chaleur ou une atteinte oculaire. L’acné s’associe surtout à des comédons et reste une pathologie exclusivement cutanée.
En revanche, les traitements sont proches, notamment pour les formes sévères d’acné, qui nécessitent des traitements antibiotiques, identiques à ceux utilisés dans le traitement de la rosacée. La consultation d’un médecin ou d’un dermatologue est dans tout les cas conseillé pour bien identifier la pathologie cutanée en cause et mettre en place une prise en charge adaptée.
Estelle B., Docteur en Pharmacie