Dormir peu après 50 ans : Un risque accru de maladies chroniques ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 25 novembre 2022

Avec l’allongement de l’espérance de vie, la « multimorbidité » (présence de multiples maladies chroniques chez un même patient) représente un véritable enjeu de santé publique. Or, en prenant de l’âge, les adultes ont tendance à rogner sur leur temps de sommeil. Et si dormir peu après 50 ans augmentait le risque de développer plusieurs maladies chroniques ? C’est ce que suggère une récente étude, dormir peu représenterai un risque.

Une personne âgée avec le trouble du sommeil

Âge, sommeil et maladies chroniques

Avec l’allongement de l’espérance de vie des populations, la « multimorbidité » (présence de plusieurs maladies chroniques chez un même patient) représente un véritable enjeu de santé publique. On estime d’ailleurs que plus de 50% des adultes de plus de 65 ans souffrent d’au moins deux maladies chroniques en même temps.

En prenant de l’âge, les adultes ont par ailleurs tendance à rogner sur leur temps de sommeil. Or, un temps de sommeil suffisant demeure capital pour se maintenir en bonne santé. De nombreuses études ont en effet déjà démontré le lien existant entre la durée du sommeil et le risque de développer une maladie chronique (maladies cardiovasculaires ou cancers par exemple). Mais jusqu’à présent, le lien entre sommeil et « multimorbidité » n’a pas été exploré. Une équipe de scientifiques de l’Inserm et de l’Université Paris Cité, en collaboration avec des chercheurs de l’University College London, a donc souhaité approfondir le sujet.

À savoir ! Le sommeil régule plusieurs fonctions dont l’humeur, la cognition, le métabolisme ou encore l’immunité.

Dormir peu après 50 ans augmenterait le risque de maladies chroniques

L’objectif de cette étude ? Examiner l’impact de la durée du sommeil à 50, 60 et 70 ans sur l’évolution des maladies chroniques au fur et à mesure de l’avancée en âge. Parmi les 13 maladies chroniques scrutées par les scientifiques, citons les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies rénales, les maladies hépatiques, le diabète, les troubles neurologiques, le risque dépressif et l’arthrose.

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques se sont appuyés sur les données de 7 000 britanniques collectées dans le cadre de l’étude Whitehall II de l’University College London. La durée de sommeil ayant été auto-évaluée par les participants à plusieurs reprises entre 1985 et 2019, les chercheurs ont pu extraire des données sur la durée du sommeil à l’âge de 50, 60, et 70 ans pour chaque participant. Au sein de cette cohorte, un groupe de 4000 participants s’est également vu mesurer précisément la durée du sommeil à l’aide d’une montre connectée (ou à accéléromètre) portée pendant une semaine.

À savoir ! Un accéléromètre désigne un instrument qui mesure l’accélération d’un mouvement

Après suivi de l’état de santé des participants jusqu’en mars 2019, les chercheurs ont pu examiner le lien entre la durée du sommeil à différents âges de la vie et le risque de survenue de plusieurs maladies chroniques. Les scientifiques en ont également profité pour étudier plus spécifiquement l’impact de la durée du sommeil à l’âge de 50 ans sur le risque de transition d’un état sain vers une première maladie chronique, vers la multimorbidité ainsi que vers la mortalité.

Publiés dans le Plos Medicine, les résultats de cette étude ont ainsi démontré :

  • Une association robuste entre de courtes nuits de sommeil (inférieure ou égale à 5 heures) aux âges de 50, 60 et 70 ans et un risque plus élevé de 20 à 40% de développer une « multimorbidité ».
  • Une association entre courte durée de sommeil à l’âge de 50 ans et risque accru de 20 % de développer une première maladie chronique.
  • Une association entre courte durée de sommeil à l’âge de 50 ans et risque accru similaire de multimorbidité parmi les personnes ayant déjà développé une première maladie chronique.

De l’importance d’une bonne hygiène de sommeil

D’après cette étude, il semblerait donc que de dormir peu augmentent le risque de survenue d’une ou plusieurs maladies chroniques après 50 ans, elles-mêmes associées à une espérance de vie plus courte. Dès lors, à la cinquantaine, faudrait-il dormir plus longtemps pour se prémunir de la « multimorbidité » ? Pas si sûr, car les chercheurs n’ont pas pu établir d’association entre un temps de sommeil plus long (plus de 9 heures par nuit) à l’âge de 50 ans et le risque de développer une multimorbidité au cours de l’avancée en âge.

Pour l’auteur principal de cette étude, ces résultats soulignent néanmoins l’importance d’adopter une bonne hygiène de sommeil. Cela implique pour chacun de faire le point sur ses habitudes de vie qui pourraient compromettre la durée et la qualité du sommeil. Car s’il demeure indispensable pour la récupération physique, le sommeil joue également un rôle important dans la restauration de l’énergie, les sécrétions hormonales ou l’élimination des toxines de l’organisme.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

– De courtes nuits de sommeil dès 50 ans augmenteraient le risque de développer plusieurs maladies chroniques. Inserm.fr. Consulté le 2 novembre 2022.

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