Dyspraxie: vers une meilleure prise en charge ?

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Rédigé par Julie P. et publié le 29 décembre 2019

Comment mieux prendre en charge la dyspraxie ? Pour répondre à cette question, la Caisse Nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a commandé à l’INSERM (Institut National de la santé et de la recherche médicale) une expertise collective synthétisant les données de plus de 1400 travaux sur le sujet. Les experts mettent en avant la nécessité pour les enfants de consulter des professionnels avertis et de mener à bien leur scolarité.

Les symptômes de la dyspraxie

La dyspraxie est un trouble développemental de la coordination qui touche 5% des enfants. Il existe différents types de dyspraxie dont la dyspraxie gestuelle et la dyspraxie constructive avec ou sans difficulté visuo-spatiale. Cette différenciation permet d’adapter la prise en charge de l’enfant en utilisant un soutien verbal et/ou un soutien visuel et spatial.

Les symptômes touchent la coordination motrice dans les gestes du quotidien et chaque enfant est affecté différemment par la dyspraxie.

Les enseignants sont souvent ceux qui détectent les difficultés de l’enfant. Dès la maternelle, le graphisme et les activités manuelles sont en dessous du niveau attendu. En classe élémentaire, ces enfants peuvent avoir des difficultés à lire et développent une dyslexie. Comme leur écriture est maladroite, ils peuvent développer également une dysgraphie. Hors de l’école, ces enfants sont souvent lents dans les actes de la vie quotidienne comme pour s’habiller ou manger. On note également une fatigabilité plus accrue que la normale au fil de la journée.

Généralement, les enfants dyspraxiques préfèrent les activités de langage aux activités de construction.

Autre symptôme psychologique consécutif de leur trouble moteur: un manque de confiance en soi, un isolement social et une mauvaise estime de soi.

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Les recommandations de l’INSERM

Pour réaliser cette synthèse de connaissances pendant deux ans, le pôle expertise collective de l’INSERM a fédéré une douzaine de chercheurs et interrogés une dizaine de spécialistes tout en passant en revue plus de 14 000 articles internationaux.

Tout d’abord, les chercheurs ont souligné une grande disparité dans la forme et la sévérité du trouble développemental de la coordination. De plus, il est associé fréquemment à d’autres troubles touchant le langage, l’attention et les apprentissages. En parallèle, on retrouve aussi un risque élevé de survenue de difficultés émotionnelles et comportementales.

Ce sont aussi souvent des enfants qui développent des troubles anxieux . Ces obstacles psychologiques ont une répercussion sur la qualité de vie de l’enfant en l’empêchant souvent de s’investir dans les activités scolaires.

 Les recommandations de cette expertise collective proposent de :

  • Garantir l’accès pour tous à un diagnostic élaboré par un médecin formé et un psychomotricien ou un ergothérapeute ;
  • Mettre en place une prise en charge adaptée considérant le profil de l’enfant, sa qualité de vie ainsi que celle de sa famille ;
  • Impliquer les familles, les enseignants et les encadrants extérieurs qui interagissent avec l’enfant ;
  • Prescrire des séances de groupe pour les enfants les moins touchés et des séances individuelles pour les autres ;
  • Développer des aménagements nécessaires (diminution de l’usage de l’écrit, adaptation des contrôles, allègement de la charge de travail) pour que l’enfant mène à bien sa scolarité.

Toutes ces recommandations soulignent plusieurs points dont l’importance de standardiser les outils diagnostics selon les normes internationales et former toutes les personnes qui sont amenées à encadrer et à interagir avec l’enfant.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Journée d’échange autour de l’expertise collective « Dyspraxie ». INSERM. Consulté le 20 décembre 2019.