Tous les jours, nous devons en permanence jongler avec différentes tâches cognitives nécessitant de la concentration, de la mémoire et de l’attention. Pour renforcer cette faculté chez les séniors, des chercheurs américains ont développé un jeu spécifique sur une plateforme en ligne, Lumosity. Il permet un entraînement cérébral pour plus de réactivité et de flexibilité. Focus sur les résultats de l’étude.
Lumosity : une plateforme d’entraînement cérébral
Au quotidien, notre cerveau doit alterner entre différentes tâches cognitives pour répondre à tout type d’informations et de sollicitations.
Ces efforts mentaux font appel à notre raisonnement, notre attention, notre concentration ou encore à notre mémoire.
En vieillissant, ces exercices cognitifs sont plus difficiles à réaliser et les signaux du quotidien nécessitant de l’attention peuvent devenir difficiles à intégrer. Cette incapacité peut d’ailleurs générer du stress et de l’anxiété.
Sans oublier que nos sociétés actuelles d’information en continu mettent également notre cerveau à rude épreuve !
Pour aider les individus à améliorer ou à renforcer ces performances cognitives spécifiques, des chercheurs, encadrés par Mark Steyvers, professeur de sciences cognitives à l’université de Californie à Irvine, ont utilisé une plateforme informatique qui propose des jeux en ligne ludique : Lumosity.
Ils se sont focalisés sur l’usage d’un jeu de commutation de tâches qui challenge le cerveau à passer d’un processus cognitif à l’autre en interprétant des formes et des mouvements.
« Le cerveau n’est pas un muscle, mais comme notre corps, si nous travaillons et nous nous formons, nous pouvons améliorer nos performances mentales » a déclaré Mark Steyvers.
Lorsque l’utilisateur utilise cette interface de commutation de tâches, un ensemble de paramètres sont mesurés comme :
- Le temps de réponse pour la réalisation de la tâche;
- Le temps de prise de décision;
- La durée de repos entre deux exercices.
Lorsque les utilisateurs jouent à ce jeu, toutes ces données sont collectées.
Dans un second temps, ces données sont analysées pour répondre aux questions fondamentales des chercheurs comme : combien de temps faut-il pour passer d’une tâche à l’autre? La pratique peut-elle diminuer, chez tous, les difficultés liées au changement de tâche? Combien de temps de pratique est nécessaire pour augmenter significativement les performances de l’utilisateur ?
Lire aussi – Quels sont les bénéfices de l’exercice physique sur le cerveau des séniors ?
Conserver sa jeunesse cognitive grâce à une pratique assidue de jeux ludiques
Dans leurs derniers travaux, les chercheurs ont collecté les données comportementales de millions d’utilisateurs qui ont joué sur la plateforme en ligne entre 2012 et 2017.
Parmis tous ces profils, ils ont échantillonné aléatoirement 1000 personnes réparties en deux catégories :
- Le premier groupe composé de personnes âgées de 21 à 80 ans et ayant suivi moins de 60 sessions de formation ;
- Le deuxième groupe composé de personnes âgées de 71 à 80 ans ayant enregistré au moins 1 000 sessions de formation.
Résultats ?
En comparant les résultats, l’équipe a mis en évidence que le deuxième groupe égalait ou dépassait les jeunes qui n’avaient pas beaucoup joué.
Selon Mark Steyvers « Nous avons découvert que les personnes plus âgées, entre 70 et 80 ans, ayant effectué des tâches d’entraînement spécifiques étaient en mesure de renforcer la capacité de leur cerveau à basculer d’une tâche à l’autre dans le jeu à un niveau similaire à celui des jeunes de 20 ou 30 ans non entraînés ».
Pour les chercheurs, il faut poursuivre les efforts d’investigations sur ces thématiques d’entraînement cérébral chez les ainés et continuer à élaborer des nouveaux jeux encore plus adaptés.
« Les progrès de la médecine et l’amélioration des modes de vie nous permettent de vivre plus longtemps. Cependant, il est important de prendre en compte la santé du cerveau dans cette équation. Nous montrons qu’avec un entretien constant, la jeunesse cognitive peut être conservée jusqu’à l’âge d’or » conclut, avec enthousiasme, Mark Steyvers.
Lire aussi – Sucre : un booster de mémoire chez les plus de 60 ans ?
Julie P., Journaliste scientifique
– A large-scale analysis of task switching practice effects across the lifespan. PNAS. Consulté le 28 août 2019.