NON à l’excision, une violence physique et morale !

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 10 mars 2017

Alors qu’une fille sur 3 risque l’excision lorsqu’elle rentre dans le pays d’origine de ses parents pour les vacances, l’association « Excision, parlons-en ! » lance une grande campagne d’alerte. Elle met ainsi en place un site d’information et une page Facebook. Deux numéros verts sont également disponibles, le 119 et le 3919.

jeune femme ayant subi une excision

Une situation intolérable

« Dans le monde, 6 filles sont excisées chaque minute ».

C’est sur cette phrase que s’ouvre le site Alerte-excision, et elle fait froid dans le dos. Cette mutilation sexuelle féminine se pratique en Afrique (jusqu’à 100 % de femmes excisées au Mali, en Egypte, au Soudan ou en Somalie), mais aussi au Moyen-Orient, en Inde et Indonésie ou encore au Pérou et en Colombie. Cette pratique repose sur la transmission de coutumes millénaires, mais cherche essentiellement à contrôler la sexualité des femmes.

En France, on estime qu’environ 60 000 femmes excisées vivent sur le territoire. Si quelques cas ont été rapportés dans les pays occidentaux (parmi la population migrante), les jeunes filles sont en générales mutilées lors d’un séjour dans une région où la coutume perdure. Pour les adolescentes françaises, cette opération est souvent pratiquée lors du retour dans le pays natal de leurs parents à l’occasion des vacances d’été. C’est pourquoi l’association « Excision, parlons-en ! » lance sa campagne Alerte-excision qui devrait durer jusqu’ au 30 juin.

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Les multiples conséquences médicales de l’excision

L’excision est une mutilation sexuelle féminine qui consiste à enlever le clitoris (organe essentiel du plaisir féminin) et les petites ou grandes lèvres. Parfois, les lèvres sont recousues et la vulve fermée (c’est l’infibulation).

Cette opération extrêmement douloureuse est réalisée brutalement et sans anesthésie. Elle est souvent pratiquée par une femme âgée dans des conditions d’hygiène déplorable, ce qui expose à des risques d’infections (y compris le SIDA) ou des saignements, parfois mortels.

Cette mutilation a évidemment un impact très négatif sur la vie sexuelle des femmes. À long terme, elle influe sur leur santé physique et mentale. Les femmes excisées souffrent au niveau des cicatrices, sont sujettes aux infections urinaires et développent plus de risques lors des accouchements, pour elle et pour leur bébé.

Au Mali, on estime qu’environ 10 000 décès de nouveau-nés sont directement liés à cette pratique.
À savoir ! Le Dr Pierre Foldès, chirurgien urologue> et membre de Médecins du monde, a inventé une technique pour « réparer » les femmes victimes de mutilation sexuelle. Elle consiste à mettre à jour la partie profonde du corps du clitoris qui n’a pas été retiré. Elle permet de retrouver une certaine sensibilité.

Une campagne pour alerter les jeunes filles et leur fournir de l’aide

Vendredi 10 mars, « Excision, parlons-en ! » ouvre sa campagne d’alerte. Un site d’information et une page Facebook sont en ligne. Sur le site, on découvre des informations claires sur le sujet et également un test « L’excision et moi ? ». Il permet à l’adolescente de savoir si elle a subi une excision ou si elle court un risque face à cette mutilation.

La loi française interdit l’excision. Les auteurs encourent une peine de 10 à 20 ans de prison et de 150 000 euros d’amendes, que la mutilation ait été réalisée en France ou à l’étranger.

Les jeunes filles qui se sentant en danger doivent absolument alerter une personne de confiance : médecin, infirmière scolaire, professeur, éducateur… ou composer le 119 Allô enfance en danger disponible 7 jours/7 et 24h/24.

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Isabelle V., Journaliste scientifique

Les mutilations sexuelles féminines, un crime puni par la loi – stop-violences-femmes.gouv.fr. Consulté le 9 mars 2017.
Excision, parlons-en – alerte-excision. Consulté le 9 mars 2017.
Qu’appelle-t-on excision ? excisionparlonsen. Consulté le 9 mars 2017.

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