Les Français et l’hygiène, une enquête fait le point

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Rédigé par Estelle B. et publié le 6 septembre 2022

En juin 2022, l’institut de sondage IFOP publie les données d’une grande étude sur les habitudes des Européens en matière d’hygiène, deux ans après le début de la pandémie de la Covid-19. L’occasion d’en savoir plus sur le rapport des Français à l’hygiène, des Français souvent pointés du doigt pour leur manque de propreté.

des produits d'hygiène dans une salle de bain

Les Français et l’hygiène

L’IFOP publie dans ce rapport un observatoire de l’hygiène des Européens, qui permet pour la première fois d’avoir une analyse comparative des habitudes des Français et de leurs voisins européens, en matière d’hygiène et de tenue vestimentaire. Un échantillon de 5 000 personnes, recrutées dans cinq pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni), a permis d’obtenir les données de l’étude.

Premier enseignement, contrairement aux idées reçues, les Français ne sont pas les plus mauvais en termes de propreté en Europe. Seulement 53 % des Italiens déclarent faire une toilette complète tous les jours, se classant au dernier rang des cinq pays de l’étude, la France se classant en 3ème position (76 %) derrière l’Espagne (82 %) et l’Allemagne (77 %). Par contre, les Français se démarquent par une moindre hygiène vestimentaire que leurs voisins européens. Seulement 73 % des hommes changent de sous-vêtement tous les jours, contre 82 % en Espagne. D’une manière générale, les femmes changent plus souvent de sous-vêtements que les hommes, et ce quel que soit leur pays de résidence. Le risque d’infection urinaire ou vaginale pourrait expliquer cette différence.

Un effet de la Covid-19 et des confinements qui s’estompe

Sur le plan de l’hygiène intime, tout dépend du nombre de partenaires sexuels ou de rapports sexuels. Plus le nombre de partenaires ou de rapports augmente, plus les personnes font attention à leur hygiène intime et inversement. De plus, la pandémie de la Covid-19 et les épisodes de confinement ont altéré le rapport à l’hygiène chez une fraction de la population, en particulier les personnes isolées.

Pour le reste de la population, le niveau d’hygiène est revenu chez les hommes comme chez les femmes aux niveaux observés avant la crise sanitaire. Les résultats de l’enquête révèlent néanmoins des différences persistantes :

  • Entre les hommes et les femmes, en particulier pour le changement des sous-vêtements ;
  • Selon l’âge, les séniors ayant tendance à délaisser l’hygiène au fil des années, parfois en lien avec la perte d’autonomie.

L’essor du mouvement « no bra »

Un autre phénomène semble émerger de la crise sanitaire, l’augmentation du nombre de femmes qui ne portent plus de soutien-gorge. Cette tendance, baptisée « no bra » est particulièrement vraie chez les jeunes françaises. En avril 2020, 20 % des Françaises de moins de 25 ans ne portaient plus de soutien-gorge, un chiffre qui est passé à 13 % en juin 2022. Sur l’ensemble de la population féminine française, seulement 3 % des femmes ne portaient pas de soutien-gorge en février 2020, un chiffre qui s’élève en juin 2022 à 6 %. Ce phénomène est beaucoup moins observé dans les autres pays européens, où les pourcentages sont restés faibles, avant, pendant et après les confinements.

Cette nouvelle enquête donne un tour d’horizon des pratiques hygiéniques et vestimentaires dans cinq pays d’Europe dont la France. Elle révèle que la France n’est pas le seul mauvais élève en matière d’hygiène en Europe, même si des points restent à améliorer. L’hygiène vestimentaire chez les hommes reste en recul par rapport au reste de l’Europe. Progressivement, les différences se gomment au niveau de l’hygiène intime des hommes et des femmes, mais cette hygiène reste très dépendante de l’activité sexuelle.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Enquête Internationale Sur Le Rapport À L’hygiène Des Européen(Ne)S Après La Crise Du Covid. Rapport d’étude IFOP. s1.wlresources.com. Consulté le 6 septembre 2022.