Greffes de membres : où en est-on en 2019 ?

Au cours des deux dernières décennies, des progrès considérables ont été accomplis dans le domaine des greffes de membres. Des greffes qui sont capables de changer le cours d’une vie ! Mais quel est leur avenir ?

Greffes d’organes vs greffes de membres

Si les greffes d’organes vitaux, comme le cœur, les poumons, le foie ou encore les reins, ont pour objectif de sauver la vie des patients, les greffes de membres n’ont pas de vocation vitale, mais elles sont capables de changer profondément le cours d’une vie.

Au cours des deux dernières décennies, les progrès des techniques chirurgicales ont permis de réussir différents types de greffes de membres, tels que :

• Les mains ;
• Les bras ;
• Les jambes ;
• La face ;
• Le cuir chevelu ;
• Le pénis.

De telles greffes peuvent permettre aux patients de retrouver l’autonomie et une meilleure qualité de vie, en réparant certaines conséquences liées à la perte de leur membre, comme :

• Des troubles fonctionnels ;
• Un handicap associé à une dépendance aux autres ;
• Une perte de l’estime de soi ;
• Des troubles de l’identité ;
• Des difficultés relationnelles, voire un isolement.

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Des premières mondiales et des exploits médicaux

A chaque nouvelle greffe de membres dans le monde, l’ensemble de la communauté médicale et le grand public s’enthousiasment de l’exploit médical réalisé, par des chirurgiens qui effectuent souvent des premières mondiales.

En ce qui concerne les membres supérieurs, la première greffe de main a eu lieu à Lyon en 1998. Une telle intervention est très complexe, car différents tissus sont concernés :

• La peau ;
• Les os ;
• Les cartilages ;
• Les vaisseaux (artères et veines) ;
• Les muscles ;
• Les nerfs.

En 2000, une double greffe de mains est réalisée pour la première fois. Depuis, une cinquantaine de patients dans le monde ont pu bénéficier d’une greffe de mains. Un agriculteur allemand a même été greffé des deux bras en 2008. Les membres inférieurs peuvent également être greffés, la première greffe au monde des deux jambes ayant été réalisée en 2008 en Espagne.

La face peut aussi faire l’objet d’une transplantation. En 2005, est annoncée la première greffe mondiale partielle de la face, réalisée en France. En 2010, la première greffe mondiale totale du visage a été réalisée en France, chez un jeune homme atteint d’une maladie génétique.

D’autres membres peuvent par ailleurs être greffés. Ainsi, en 2007, un homme a pour la première fois au monde reçu une greffe totale du pénis en Chine. Depuis, deux autres greffes de pénis ont été réalisées en Afrique du Sud.

Quoi qu’il en soit et malgré les progrès réalisés au fil des années, ces greffes demeurent exceptionnelles et ne concernent qu’un petit nombre de patients, dans des contextes cliniques très spécifiques. Chaque greffe de membres est un cas particulier. De plus, les patients greffés doivent après l’intervention prendre à vie un traitement immunosuppresseur, pour limiter le risque de rejet.

Dans les années à venir, le nombre de ces exploits médicaux ne devraient pas connaître un grand essor. En effet, les spécialistes fondent désormais de grands espoirs sur l’avenir des cellules souches, qui pourraient permettre de reconstituer des tissus et des membres, sans recourir à des greffes de membres issus de donneurs décédés.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

Sources