Greffes d’organes : un succès pour l’année 2015

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 17 février 2016

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Les objectifs du deuxième Plan greffe (2012-2016) sont atteints avec un an d’avance. L’Agence de biomédecine a annoncé un total de 5 746 greffes d’organes effectuées en 2015, contre 4 238 il y a 10 ans. Une augmentation de 35,2 % qui signe un succès dans l’évolution des pratiques et des mentalités.

15 greffes d’organes par jour en 2015

2015 a été une année charnière dans l’atteinte des 5 700 organes greffés par an, objectif fixé par le ministère de la Santé pour fin 2016. Le nombre de greffes d’organes a augmenté de 6,8 % en seulement un an. Les plus fortes hausses d’activité enregistrées pour l’année passée ont été les greffes cardiaques (+11.3 %), les greffes rénales (+7.9 %) et les greffes hépatiques (+5.9 %).

Si le nombre de greffes est en hausse, c’est surtout grâce à l’augmentation de l’activité de prélèvement. Le nombre de donneurs d’organe a progressé de 7% entre 2014 (1 655 donneurs) et 2015 (1 769 donneurs). L’âge moyen du donneur d’organe a aussi progressé, passant de 55 ans en 2012 à 57.7 ans en 2015. A savoir, 91% des organes prélevés ont été greffé chez un receveur : un excellent ratio comparé aux voisins européens. Autant d’indicateurs qui laissent penser que la démarche de don d’organe est devenue plus naturelle.

La confiance s’installe pour la greffe d’organe

La greffe est la seule alternative thérapeutique viable aux défaillances d’organes. Elle permet de sauver des milliers de vies chaque année. La qualité de vie après la greffe est aussi en constante amélioration. Dans le cas des transplantations de reins, on constate que les deux tiers des greffons sont encore fonctionnels au bout de 10 ans. Des greffés du cœur sont aujourd’hui encouragés à mener une vie professionnelle et sociale épanouie, voire reprendre une activité sportive.

Les progrès et les innovations aident aussi à établir une image de qualité. 2015 fut une année innovante, avec la première autorisation de greffe d’utérus accordée au CHU de Limoges, les recherches sur la greffe de larynx, et l’amélioration de la conservation des greffons hépatiques et pulmonaires.

Il existe 54 659 porteurs de greffon fonctionnel en France. En 1997, 8 733 patients étaient dans l’attente d’une greffe. Ils sont aujourd’hui 21 378. Un nombre en constante augmentation qui montre une confiance grandissante des patients envers les techniques de greffe.

L’hôpital, chef d’orchestre du progrès Français

Analystes laborantins, transplanteurs, équipes de coordinations, transplanteurs : les équipes hospitalières sont omniprésentes dans la chaine du don d’organe. Le professeur Benoit Barrou, Président de la Société Francophone de Transplantation (SFT), se félicite de cette coordination et du niveau d’exigence que les équipes acceptent d’endosser.

Selon lui, l’activité entre dans une étape d’optimisation des procédés. Le chirurgien propose de former les professionnels de santé au prélèvement de plusieurs organes et de rationaliser les activités de prélèvement par équipe. Le projet permettrait de « réduire le déplacement des équipes de 38% (…), ce qui représenterait une économie de 11 millions d’euros ». Benoit Barrou propose la création d’une école francophone de prélèvement multi-organes, en citant l’exemple des chirurgiens thoraciques : « au lieu de désigner une équipe pour le prélèvement d’un seul organe, pourquoi ne pas résonner par spécialité ? Les professionnels de la chirurgie thoracique pourraient ainsi prélever des cœurs mais aussi des poumons ».

On voit progressivement se dessiner une volonté de former des « spécialistes » de la greffe, capables d’extraire plus d’organes avec plus d’efficacité. Des propositions intéressantes, d’autant plus que la loi Leonetti a rendu possible le prélèvement chez certains patients décédés. Ces optimisations pourraient contribuer à une meilleure satisfaction des demandes croissantes de receveurs.

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Hadrien V. Pharmacien


Source
« Dossier de presse – Dons et greffes d’organes : les chiffres clés 2015 ». Agence de la biomédecine. Février 2016