Cancer du sein, maladies auto-immunes, maladies des tissus conjonctifs… les implants mammaires sont toujours suspectés d’augmenter les risques de survenue de certaines maladies en dépit de leur amélioration technique. Une étude rétrospective néerlandaise établit, une fois de plus, un lien entre les implants mammaires et un cancer du système lymphatique du sein nommé lymphome anaplasique à grandes cellules associés aux implants mammaires (LAGC-AIM).
Un lien avéré entre prothèse texturée et lymphome
Le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) est un type rare de lymphome touchant les lymphocytes T, des cellules immunitaires impliquées dans la défense de l’organisme.
À savoir ! Le lymphome est un type de cancer qui prend naissance dans le système lymphatique regroupant, en réseau, les vaisseaux lymphatiques connectés avec des ganglions lymphatiques et des organes lymphatiques (rate, thymus, amygdales, végétations, moelle osseuse).
Quand ce LAGC prend naissance dans le tissu cicatriciel entourant un implant mammaire, on parle alors de LAGC associé aux implants mammaires (LAGC-AIM).
Pour faire suite aux observations d’une première étude de 2008 portant sur un petit échantillon de femmes, une équipe néerlandaise a décidé d’analyser les données médicales de femmes enregistrées dans le Registre d’Histologie et de Cytopathologie des Pays Bas.
Leur analyse des données, couvrant la période de 1990 à 2016, montrent que :
- 43 femmes avaient un LAGC localisé au niveau du sein et 32 d’entre elles avaient un implant mammaire. Les 11 autres n’avaient pas de prothèse ;
- 146 autres femmes étaient atteintes d’un autre type de lymphomes et seulement deux d’entre elles avaient un implant mammaire.
En regroupant les données, les chercheurs montrent que le risque de LAGC-AIM dans la population générale s’établit à 0,35 par million à 75 ans.
Cependant, pour les femmes porteuses d’implant, ce risque est multiplié par 82 avant l’âge de 50 ans et par 230 pour celles âgées de 70 ans.
À savoir ! Plusieurs raisons peuvent expliquer la pose d’une prothèse mammaire : une malformation congénitale, une motivation esthétique, une reconstruction mammaire ou une chirurgie transsexuelle. La reconstruction mammaire peut faire suite, dans certains cas, à une mastectomie consistant en l’ablation totale ou partielle d’un ou de deux sein(s). Cette mastectomie est réalisée suite à une chirurgie du cancer.
Dans ces cas de LAGC-AIM recensés, 82 % étaient des implants mammaires texturés alors que dans la population néerlandaise, seul 45 % de ce type d’implant est utilisé.
De plus, aucun implant lisse ou en polyuréthane n’a été associé à un LAGC-AIM.
À savoir ! Les implants mammaires les plus couramment utilisés, dans 90% des cas, sont ceux remplis de gels de silicone, une substance gélatineuse leur permettant de retrouver leur forme initiale et d’avoir une consistance au toucher très proche des seins naturels. La matière de l’enveloppe est très importante car c’est elle qui va faciliter la bonne adaptation de l’implant mammaire dans l’organisme et qui va garantir sa solidité au cours des années. On distingue les enveloppes en polyuréthane ou en élastomère de silicone. Parmi ces derniers, on distingue ceux ayant une enveloppe lisse et ceux ayant une enveloppe rugueuse pour favoriser l’adhérence des tissus mammaires autour de la prothèse (en fonction de la rugosité de l’enveloppe, on distingue celles qui sont micro-texturées et celles qui sont macro-texturées). Ce sont les enveloppes macro-texturées qui sont sujettes à favoriser l’apparition de LAGC-AIM.
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Les implants mammaires en question : d’autres enquêtes nécessaires
Cette étude montre donc que la présence d’un implant mammaire augmente très fortement le risque de survenue d’une forme très rare de lymphome du sein. En soulignant cependant que le risque absolu d’apparition de la maladie reste faible.
Les chercheurs avancent que cette corrélation pourrait notamment être expliquée par :
- Une inflammation locale pathogène, par l’intermédiaire d’une réponse auto-immune ;
- Une inflammation provoquée par des produits toxiques de l’implant.
- Un ensemble de causes multifactorielles encore mal identifiées.
Pour compléter ces travaux, les chercheurs conseillent de mener des études montrant si les mutations génétiques impliquées dans la survenue d’un cancer du sein (gène BRCA1 et BRCA2) tendent à augmenter le risque de survenue d’un lymphome suite à la pose d’une prothèse mammaire.
Selon l’équipe de chercheurs néerlandais, ces résultats soulignent la nécessité de :
- Sensibiliser le public et les professionnels de santé à ce risque de survenue de LAGC-AIM;
- Promouvoir des procédures cosmétiques alternatives à la pose d’une prothèse mammaire interne ;
- S’assurer régulièrement, d’un point de vue médical, que les femmes ayant des prothèses ne développent pas de LAGC-AIM.
En France, en mars 2015, le groupe d’experts de l’Institut National du Cancer (Inca) a conclu qu’il existe un lien clairement montré entre la survenue de lymphome anaplasique à grandes cellules et le port d’un implant mammaire.
Deux études sont d’ailleurs en cours, en France, pour : caractériser finement les différents types de prothèses texturées et de mesurer la corrélation entre la texturation de l’implant et apparition de cas de LAGC-AIM à l’aide de modèles murins.
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Julie P., Journaliste scientifique
– Breast Implants and the Risk of Anaplastic Large-Cell Lymphoma in the Breast. JAMA Oncology. M. De Boer et al. Le 4 janvier 2018.
– Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM): Point sur les investigations en cours – Point d’Information. ANSM. Consulté le 1er février 2018.
En souffrance depuis trois ans, rupture mammaire capsulaire.
Aucune aide de la sécu…
Bonjour,
Merci pour l’intérêt que vous portez à notre magazine de santé. Concernant votre souffrance liée à votre rupture mammaire capsulaire, nous ne pouvons vous donner des conseils médicaux. N’hésitez pas à consulter des spécialistes et vous rapprocher d’associations de femmes rencontrant le même problème de santé.
Très cordialement,
L’équipe santé sur le net
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